Une question parlementaire posée par la députée Anabelle Savabaddy a ramené sous les projecteurs les événements tendus du 27 août 2024 à Côte-d’Or, lors d’une manifestation organisée en marge d’une cérémonie officielle de remise de contrats de bail présidée par le Premier ministre. Trois militants du mouvement Rann Nou Later – Devarajen Kanaksabee, Kissen Gangadoo et Veda Gounden – protestaient ce jour-là ainsi que Rajen Narsinghen, venu comme soutien, pour demander la restitution d’un terrain qui avait été précédemment alloué au Mauritius Tamil Cultural Centre Trust à Réduit. Ce terrain avait été repris par l’ancien gouvernement en faveur d’une entreprise du groupe Nundun Gopee pour la construction d’un village de retraite de luxe. Un geste perçu par certains comme un affront à la communauté tamoule, selon les propos du Premier ministre à l’Assemblée nationale. L’incident a dégénéré après des affrontements entre les manifestants et la police. Trois des protestataires ont été arrêtés et inculpés pour rogue and vagabond, avant d’être relâchés. Rajen Narsinghen, blessé au genou, a dû être hospitalisé à la clinique Wellkin.

Répondant à la question de la députée, le Premier ministre a reconnu que les policiers avaient eu recours à la force, affirmant que, selon les agents, les manifestants résistaient à leur arrestation. Il a cependant contesté cette version des faits, indiquant que ce n’était pas le cas. Des vidéos de l’incident, rapidement devenues virales sur les réseaux sociaux, montrent des scènes de brutalité policière. Pourtant, aucune enquête n’a été ouverte par l’Independent Police Complaints Commission (IPCC), a indiqué le chef du gouvernement, qui a pointé du doigt cette absence de suivi. Concernant la présence éventuelle d’agents de sécurité privés sur les lieux, le Premier ministre a précisé que d’après les informations reçues du commissaire de police, aucun bouncer n’était présent pendant la manifestation.