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Aspartame

Un faux ami dans les produits «sans sucre»

1 juillet 2025, 20:00

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Un faux ami dans les produits «sans sucre»

■ L’aspartame, présent dans de nombreux produits light, est considéré comme possiblement cancérigène pour l’homme.

Sur les rayons des supermarchés, de nombreux produits affichent des mentions rassurantes : «sans sucre», «light», «zéro calorie». Pourtant, ces formulations peuvent dissimuler un ingrédient dont la présence reste mal comprise par une partie des consommateurs : l’aspartame.

🟦 Des produits qui peuvent induire en erreur

Pour les personnes vivant avec le diabète, ces produits sont parfois considérés comme des alternatives sûres aux produits sucrés. Mais beaucoup ignorent que la mention «sans sucre» ne signifie pas sans édulcorant. En réalité, ces aliments peuvent contenir de l’aspartame ou d’autres édulcorants comme le sucralose (E955) ou l’acésulfame-K (E950). Cette confusion est d’autant plus problématique que certaines personnes préfèrent éviter ce type d’additifs. «Ce n’est pas parce qu’un aliment ne contient pas de sucre qu’il est exempt de substances chimiques. Il faut lire attentivement la liste des ingrédients», rappelle la doctoresse Sirisha Timmiah-Ragudu.

🟦 Un édulcorant très présent dans l’alimentation

L’aspartame, identifié sous le code E951, est un édulcorant de synthèse introduit sur le marché dans les années 1980. Comme l’explique la doctoresse Timmiah-Ragudu, «il est environ 200 fois plus sucré que le sucre, ce qui permet d’en utiliser de très faibles quantités pour obtenir une saveur sucrée. Son faible apport calorique le rend populaire dans les produits destinés aux personnes diabétiques ou à celles suivant un régime».

L’aspartame est présent dans une grande variété de produits transformés :

⚫ Boissons gazeuses et sodas «light» ou «zéro».

⚫ Desserts allégés.

⚫ Yaourts et crèmes desserts sans sucre.

⚫ Chewing-gums et bonbons dits «sans sucre».

⚫ Produits diététiques.

⚫ Céréales du petit-déjeuner.

⚫ Médicaments effervescents et sirops.

⚫ Poudres protéinées ou substituts de repas.

🟦 Son classement par l’OMS

En juillet 2023, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à travers son centre international de recherche sur le cancer, a classé l’aspartame comme «possiblement cancérigène pour l’homme» (groupe 2B). Cette classification indique que les données scientifiques disponibles sont limitées mais qu’un lien plausible existe entre la consommation d’aspartame et certains types de cancer. Les recherches menées jusqu’à présent ont mis en évidence un lien potentiel entre l’aspartame et :

⚫ Le cancer du foie (carcinome hépatocellulaire) en raison d’une perturbation du métabolisme hépatique.

⚫ Le cancer du sein observé dans certaines études animales.

⚫ Les cancers du système lymphatique comme les lymphomes ou les leucémies, selon des études épidémiologiques menées chez les consommateurs réguliers de boissons édulcorées. Des tests sur des rats ont également montré une augmentation du risque de tumeurs mais ces résultats restent contestés par certaines agences sanitaires, qui estiment que les données disponibles ne permettent pas de conclure à un lien de cause à effet chez l’humain.

🟦 D’autres effets néfastes potentiels sur la santé

Au-delà des risques de cancer, plusieurs études ont évoqué d’autres effets indésirables liés à la consommation régulière de l’aspartame :

Troubles neurologiques : l’aspartame est composé de phénylalanine, d’acide aspartique et de méthanol. Une fois digéré, il libère du méthanol, qui peut se transformer en formaldéhyde, une substance toxique pour le système nerveux. Certaines personnes rapportent des maux de tête, des troubles de la mémoire ou des sautes d’humeur.

Effets sur la glycémie et la faim : contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’aspartame ne favorise pas toujours une meilleure régulation du sucre dans le sang. Certaines recherches suggèrent qu’il pourrait perturber les signaux de satiété et provoquer une envie de sucre, notamment chez les enfants.

Microbiote intestinal : Des études récentes indiquent que les édulcorants artificiels, dont l’aspartame, pourraient altérer la composition du microbiote intestinal, avec des répercussions possibles sur la digestion, l’immunité et le métabolisme.

🟦 Une consommation difficile à maîtriser

L’OMS recommande de ne pas dépasser 40 mg d’aspartame par kilo de poids corporel et par jour. Un adulte de 60 kg pourrait donc consommer jusqu’à 2 400 mg par jour. «Une canette de soda peut contenir entre 180 et 200 mg d’aspartame. À raison de quelques boissons, yaourts, bonbons ou médicaments consommés dans la même journée, cette limite peut être atteinte, voire dépassée, sans que le consommateur en ait conscience», a conclu la doctoresse Timmiah-Ragudu. La vigilance dans la consommation s’impose donc.

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