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Interview

Stephan de Robillard : «Les footballeurs mauriciens ont beaucoup de talent qu’il faut utiliser»

6 janvier 2025, 10:24

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Stephan de Robillard : «Les footballeurs mauriciens ont beaucoup de talent qu’il faut utiliser»

Stephan et sa petite amie Jasmine.

En vacances à Maurice il y a quelques jours, avec sa petite amie Jasmine, le milieu de terrain percutant de 22 ans qui évolue à Sydney United, en deuxième division australienne, est l’un des joueurs qui monte en sélection nationale. Qui est vraiment Stephan de Robillard ? Quels sont ses objectifs avec Maurice et en club ? Entretien.

Vous venez de passer trois semaines à Maurice. Comment s’est passé votre séjour et qu’avez-vous fait de beau ici ?

J’ai passé de superbes vacances. Normalement, je viens à Maurice pour une durée très réduite, quand je viens en sélection. Et je suis tout seul. Cette fois, j’étais accompagné de ma fiancée, Jasmine, et on a bien découvert l’île. On a fait un peu de tout : du snorkeling, Casela, du quad bike, visité l’usine de thé de Bois-Chéri… On a passé notre temps entre Quatre-Bornes et Mahébourg où j’ai de la famille. J’aime beaucoup Mahébourg qui est un endroit très relaxant, très différent de l’endroit où je vis, Sydney, qui est une ville effervescente.

2.jpg Le milieu offensif a partagé ses vacances entre Mahebourg et Quatre Bornes.

Quels sont vos goûts culinaires ?

I like the streetfood, like dholl puri, a n d chanapuri. Ce n’est pas très diététique c’est vrai, mais j’aime bien ça ! (rires)

Vous êtes né en Australie. Comment s’est passée votre enfance et comment êtes-vous venu au football ?

Mes parents sont Mauriciens et sont partis vivre en Australie ensuite. Ils ont divorcé quand j’avais 10 ans et j’ai grandi plus avec ma mère et un cousin qui a été un peu comme un père pour moi. Quand je devais me déplacer pour aller jouer au foot, c’est lui qui conduisait pour m’y emmener.

À quel moment êtes-vous devenu un passionné du ballon rond ?

Mon père et mes oncles ont toujours regardé le football et quand j’ai eu 5 ou 6 ans, ils m’ont poussé à y jouer. Puis j’ai participé à mon premier «soccer roots» et c’est là que je suis tombé dans le bain du ballon rond.

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Y-a-t-il un joueur en particulier qui vous a influencé pour devenir footballeur ?

J’aimais vraiment Ronaldinho, mais Neymar m’a beaucoup inspiré aussi. J’aime sa façon de jouer pour divertir les gens. Il ne se met pas de pression, il pense juste à jouer. Les deux n’ont pas la discipline que peut avoir un Cristiano Ronaldo, mais jouent pour le plaisir.

Quelles sont les news en sélection mauricienne ?

Depuis l’arrivée du nouveau sélectionneur, on a encore franchi un palier. Guillaume Moullec est très pro. On avance pas à pas, dans la bonne direction.

Vous avez fait taire les sceptiques en faisant votre trou dans l’équipe. Confiant pour la suite ?

J’ai joué quatre matchs et j’ai fait mon meilleur match contre l’Eswatini, on a gagné 2-1. Effectivement, je gagne peu à peu ma place au sein du Club M. Au sein de l’équipe, il n’y a aucune barrière entre les expats et les joueurs du championnat national. Nous sommes une seule et même équipe. Il y a plusieurs talents dans l’équipe. Lors de notre dernier match contre Hong Kong (NDLR : défaite 1-0 le 19 novembre dernier) on perd de justesse. Peut-être que si on s’était mieux organisés à l’entraînement avant le match, on aurait mieux fait. On prend un carton rouge, mais on se procure plusieurs occasions et on aurait pu gagner ce match. Ce sont des choses à retenir pour le futur.

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Etes-vous à votre poste de prédilection en équipe nationale ?

Je suis un milieu offensif, mais je peux dépanner en milieu défensif si l’occasion se présente. Je trouve que ma position sur le terrain est la bonne, Guillaume comprend de quelle façon j’évolue et ce qui est le mieux pour l’équipe.

Que peut attendre Maurice de son équipe nationale de football selon vous ?

Je trouve qu’on a une très bonne équipe. Je pense qu’on devrait jouer plus ensemble pour améliorer notre jeu d’ensemble. Je pense qu’on doit essayer de briller dans les prochaines compétitions de la Cosafa Cup ou de qualifications de la CAN et du Mondial. Avec l’équipe qu’on a et les jeunes talents qui émergent, je suis sûr qu’on peut y arriver.

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Le gouvernement mauricien vient de changer. Quel conseil vous pourriez leur donner pour que le sport-roi progresse chez nous ?

Peut-être promouvoir les jeunes, les aider à progresser. Je pense que les footballeurs mauriciens ont du talent, mais qu’il faut les pousser pour atteindre le haut niveau et leur donner des moyens et des infrastructures pour devenir meilleurs.

La dernière participation de Maurice à une CAN remonte à 1974. Ça fait 50 ans. Combien de temps pensez-vous qu’on attendra pour revivre ça ?

Je pense qu’on va dans la bonne direction. Ce qui est sûr, c’est que ça ne se fera pas d’un claquement de doigts. C’est un «step by step process». Avec les joueurs qu’on a et les joueurs locaux, on doit continuer à travailler, et on pourra récolter le fruit de nos efforts au sein du Club M. Les gens nous suivent sur Facebook et nous encouragent, moi ça me donne de la motivation pour donner le maximum.

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Comment s’est passée votre année en club ?

Je viens de vivre une bonne saison avec Sydney United en deuxième division australienne. J’ai voyagé plusieurs fois avec Maurice et je me suis blessé quelques fois aussi. Il y a eu des hauts et des bas. Ça a été dur d’être constant, de voyager et de revenir à chaque fois de blessure.

Quelle est votre équipe préférée en Angleterre ?

Manchester City. J’aime la façon dont ils jouent. Depuis que Pep Guardiola est arrivé dans l’équipe, je suis cette équipe avec intérêt. Cette saison, ils sont moins bons, mais peu importe, je ne changerai pas d’équipe (rires). J’adore la passion qui anime Guardiola, la façon dont il parle à ses joueurs, on sent que c’est une question de vie ou de mort quand on joue pour lui. Mais cette saison, Liverpool réalise de grandes choses et semble être le mieux placé pour être champion.

Qui remportera la Champions League ?

Je crois que je mettrai une pièce sur le Bayern Munich…

Quels seraient vos souhaits pour l’année 2025 ?

Faire une très bonne saison avec mon club, gagner plus de matchs avec le Club M, ne pas me blesser, marquer plein de buts pour les prochaines années. Espérer la paix dans le monde et plus de guerre.

Article publié dans Lékip 3 janvier 2025