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Assises de l’éducation
La Young Queer Alliance demande que chaque école ait une cellule Zéro discrimination
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Assises de l’éducation
La Young Queer Alliance demande que chaque école ait une cellule Zéro discrimination

Photo d'illustration
Pour que les écoles de demain soient exemptes de discrimination et de harcèlement envers les élèves ayant une orientation sexuelle, une identité et une expression ou des caractéristiques sexuelles différentes des autres, et deviennent des espaces sûrs pour tous les élèves, la Young Queer Alliance (YQA) a envoyé une soumission au ministère de l’Éducation dans le cadre des assises de l’Éducation qui démarrent aujourd’hui. Dans cette soumission, la YQA rappelle que plusieurs personnes LGBTQ+ à Maurice ont raconté que lorsqu’elles ont découvert leur identité sexuelle quand elles étaient encore mineures, elles ont été sujettes à du harcèlement, à de l’intimidation, à la stigmatisation, à la violence, voire à la torture, que ce soit en famille qu’en milieu scolaire.
Des faits confirmés par l’enquête menée par cette organisation non gouvernementale (ONG) en 2022 auprès de ces personnes et intitulée La condition socioéconomique des personnes LGBTQ+ à Maurice. Cette étude révèle que 39,0 % des interrogés ont déclaré avoir été victimes de stigmatisation, 32,1 % de discrimination et 22,9 % de violence en raison de leur orientation sexuelle, identité ou expression de genre, réelles ou perçues. Près de 57,3 % des sondés savaient également que, dans les milieux scolaires et éducatifs en général, il n’existait pas de politiques anti-intimidation pour les élèves LGBTQ+, et 46,8 % d’entre eux considéraient que la mise en place de telles politiques dans les écoles et les universités étaient prioritaires.
Dans cette soumission, la YQA rappelle que le manque de protection pour les élèves LGBTQ+ dans les milieux éducatifs entraîne le plus souvent une baisse dans les performances scolaires, et que ces actes d’intimidation et de harcèlement perpétrés par d’autres élèves et parfois par des enseignants, que ce soit en classe, en cour de récréation ou en autobus scolaires, peuvent induire des troubles mentaux, l’addiction à la cigarette, l’alcool ou la drogue, voire pousser au suicide.
Dans le respect de la Convention des droits de l’enfant a laquelle Maurice a adhéré et dont trois clauses ont trait à la non-discrimination, la protection contre la négligence et l’abus et le développement intégral de l’enfant pour qu’il atteigne son plein potentiel, la YQA demande au ministère de l’Éducation d’élaborer et d’appliquer dans les écoles et en milieu universitaire des politiques anti-intimidation et des plateformes de signalement anonymes où les élèves LGTBQ+ pourront dénoncer le traitement discriminatoire dont ils font l’objet. Cela, également dans la conformité à la Constitution qui demande à l’État de respecter le droit à la vie et à la liberté personnelle, de même qu’à la protection contre la discrimination sur la base de race, couleur, caste, lieu de naissance, opinions politiques, convictions religieuses et sexe.
Cette ONG demande aussi une actualisation des données sur la stigmatisation, la discrimination et la violence dans les milieux éducatifs en précisant si cette violence est basée sur l’orientation sexuelle, l’identité et l’expression de genre ou les caractéristiques sexuelles réelles ou perçues. Elle réclame une collaboration avec les organisations LGBTQ+ pour renforcer les capacités des instituteurs/enseignants quant aux défis rencontrés par les élèves LGBTQ+, de renforcer l’éducation aux compétences de la vie par des éléments de non-discrimination et d’inclusion envers ces élèves, et d’augmenter la présence de psychologues dans les établissements scolaires pour que les élèves LGBTQ+ qui subissent la maltraitance puissent bénéficier d’un accompagnement psychologique adéquat.
«Il faut faire des écoles des espaces sûrs où les élèves LGBTQ+, entre autres, sont libres de jouer, vivre et apprendre, favorisant leur développement physique, social, émotionnel et cognitif dans un environnement stimulant et bienveillant», précise la YQA. L’ONG réclame aussi une révision de la loi afin d’interdire explicitement la discrimination et la violence basée sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre, l’expression et les caractéristiques sexuelles.
La YQA estime qu’il est temps de mettre en place dans chaque établissement scolaire et éducatif une cellule Zéro discrimination comprenant des membres du personnel de l’école et des parents pour offrir un environnement éducatif inclusif, sûr et favorisation la cohésion nationale. «Face à la gravité de la situation dans les établissements scolaires, il est urgent de transformer nos milieux éducatifs en espaces sûrs où les élèves peuvent jouer, vivre et apprendre en toute liberté», conclut la YQA en demandant au ministère d’examiner positivement sa soumission. Elle se dit prête à soutenir le ministère dans ses initiatives futures.
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