Publicité
Préservation des forêts du Congo
Greenpeace Afrique tire la sonnette d’alarme
Par
Partager cet article
Préservation des forêts du Congo
Greenpeace Afrique tire la sonnette d’alarme

Le géant vert du bassin du Congo est en danger. L’ONG environnementale appelle à la mobilisation citoyenne pour protéger ses forêts tropicales, menacées par une hausse massive de la production pétrolière. Elle a lancé une pétition pour demander l’annulation immédiate des nouveaux projets pétroliers, notamment ceux prévus dans le parc national de Conkouati-Douli, un joyau de biodiversité.
La République du Congo a récemment annoncé son intention de doubler sa production de pétrole d’ici 2027, pour atteindre 500 000 barils par jour. Pour Greenpeace Afrique, cette course aux hydrocarbures représente un véritable danger pour les communautés locales, la biodiversité régionale et le climat mondial. «Depuis deux ans, nous alertons sur des permis pétroliers, qui empiètent sur des zones sensibles comme le parc de Conkouati-Douli. C’est l’un des plus riches en biodiversité de la région et plus de 65 % de sa surface sont déjà inclus dans des blocs pétroliers», déplore l’ONG. Elle appelle à l’arrêt immédiat des activités d’exploration et à l’annulation des permis dans ces zones critiques.
Mais la situation soulève aussi des débats plus profonds, entre écologie et développement. Pour Vikash Tatayah, directeur de la conservation à la Mauritian Wildlife Foundation, «il est difficile de dire à des pays pauvres de ne pas exploiter leurs ressources naturelles sans leur offrir une alternative crédible». Ces forêts ne sont pas que congolaises : elles sont les poumons verts de la planète au même titre que l’Amazonie ou les forêts de Bornéo. L’expert mauricien rappelle que des espaces de l’Afrique du Sud au Kenya, en passant par le Zimbabwe et l’Angola, regorgent de ressources minières : or, cobalt, manganèse… Mais leur exploitation rime souvent avec corruption, pauvreté persistante et destruction des écosystèmes. «Le pétrole – on l’a vu ailleurs – peut être une malédiction. Au Venezuela, au Gabon ou en Angola, la richesse naturelle ne s’est pas traduite par un réel développement pour les populations.»
Le problème majeur, explique Vikash Tatayah, réside dans la transformation. Les matières premières sont extraites en Afrique mais raffinées ailleurs, puis revendues aux pays producteurs à prix fort. «C’est un modèle économique injuste. Il faut que ces pays puissent bénéficier directement de leurs ressources sans détruire leurs forêts», souligne Vikash Tatayah. La solution ? Un nouveau modèle de développement où la protection des forêts devient une source de financement durable. Cela passe par des mécanismes de compensation carbone et des engagements clairs des pays riches, grands émetteurs historiques. «Si le monde veut que l’Afrique ne touche pas à ses forêts, alors qu’il investisse réellement dans son développement vert», martèle l’expert.
L’enjeu est aussi mondial. Détruire les forêts du Congo, c’est aggraver la crise climatique. Cela signifie des cyclones plus intenses, la montée du niveau de la mer, le blanchissement des coraux, la perte des plages et des conditions météorologiques extrêmes, y compris pour des pays insulaires comme Maurice. Vikash Tatayah rappelle que Maurice, membre de l’Union africaine et signataire de plusieurs conventions internationales, a un rôle diplomatique à jouer. «Nos représentants doivent se faire entendre dans les grandes conférences climatiques. Nous ne sommes pas de simples spectateurs.»
L’appel de Greenpeace est clair : stopper immédiatement les nouveaux projets pétroliers, protéger le parc de Conkouati-Douli et encourager la transition vers les énergies renouvelables. Alors que le monde se tourne vers l’électricité verte et les véhicules hybrides, ces investissements fossiles risquent d’être obsolètes avant même d’être rentables. Il est temps de choisir : sacrifier nos forêts pour quelques années de profits… ou les préserver pour les générations futures.
Publicité
Publicité
Les plus récents




