Publicité
Plage de St-Félix
Deux arrestations après l’agression de trois individus
Par
Partager cet article
Plage de St-Félix
Deux arrestations après l’agression de trois individus

Le pasteur Donovan Lamarque se dit encore bouleversé après ce que trois individus et lui ont vécu, aux petites heures du matin du 9 mars, sur la plage de St-Félix. Il raconte qu’il animait une séance de prières dans la soirée de samedi avec trois autres personnes lorsqu’une dizaine d’hommes, armées de sabres, ont fait irruption et les ont agressés, les accusant de pratiquer de la sorcellerie. La plainte enregistrée par la police a trait à une «simple assault» et pas une agression avec circonstances aggravantes.
«À chaque fois, avant notre réunion du dimanche, nous avons l’habitude de nous consacrer. Parfois, nous nous réunissons à la montagne ou à la plage pour nos prières», confie le pasteur Lamarque, qui officie dans une église chrétienne à Curepipe. Il déclare qu’il ignorait qu’il allait vivre un tel calvaire après leur rassemblement sur la plage de St-Félix.
«Alors qu’on s’apprêtait à partir, des personnes ont débarqué, armées de sabres et de barres de fer. Elles se sont mises à nous tabasser. Je les ai suppliés d’arrêter. J’implorais Jésus alors que je voyais la mort en face. Les malfrats ont continué à me frapper à chaque fois que j’invoquais Jésus», précise le pasteur Lamarque.
«J’avais beau leur dire qu’on ne pratiquait pas de sorcellerie mais en vain. Il y avait une guitare avec nous pour chanter des louanges. Ils ont volé ma chaîne et l’argent d’un de nos accompagnateurs», ajoute-t-il.
«Simple assault»
Mais ce qui a encore plus choqué le religieux, c’est la façon dont il a été traité par la police. Selon lui, les agresseurs étaient toujours sur les lieux lorsque les agents sollicités, ont débarqué.
«Les policiers ont même appelé l’un des agresseurs par son sobriquet et leur ont serré la main. Ils n’ont même pas été interpellés pour enquête. Les policiers leur ont demandé de rentrer avant de nous conduire à l’hôpital de Souillac. Moi, j’ai ensuite été transféré à l’hôpital Jawaharlall Nehru à Rose-Belle pour d’autres soins. Par la suite, j’ai porté plainte. Or, je réalise que ma déclaration faite à la police est incomplète car la partie où je raconte qu’on m’a menacé de me couper le poignet, n’y figure pas», allègue le pasteur Lamarque. Selon nos informations, une déclaration pour «simple assault» a en effet été enregistrée au poste de police de Chemin-Grenier, ce qui n’est pas une «arrestable offense», et non une pour agression avec circonstances aggravantes ou tentative de meurtre. Le pasteur Lamarque compte consulter ses avocats pour décider de la marche à suivre.
C’est en fin d’après-midi ce lundi que des développements sont survenus dans cette affaire. Le sergent Lachumun et des agents de la Criminal Investigation Division de Chemin-Grenier ont arrêté deux suspects. Ils ont été placés en détention. Interrogés en présence de leur avocat, les deux habitants de Chemin-Grenier ont fait valoir leur droit au silence.
Ils devront comparaitre devant la justice. Un autre suspect, dont le nom a été cité, a fait savoir qu’il se présenterait avec son avocat. L’enquête est placée sous la supervision du surintendant de police Bhaugeerutty et de l’assistant surintendant de police Callychurn.
Par ailleurs, une vidéo du pasteur avec un coco devant lui a également commencé à circuler sur les réseaux sociaux dans la soirée, laissant insinuer qu'il s'adonnait à la sorcellerie. Le pasteur raconte qu'il y avait un temple à côté, que les agresseurs ont pris un coco qu'ils ont mis devant lui et l'ont forcé à se déshabiller. «Ils nous ont accusés d'avoir fait un mauvais travail là-bas.»
Le Conseil des religions condamne cette violence
Pendant ce temps, plusieurs personnes ont condamné cet acte de violence. Le Conseil des religions, a fait état, sur sa page Facebook, de scènes de violence perpétrées lors d'une séance de prière sur la plage de St-Félix. Il déplore le manque de tolérance et l’incivilité de certains et condamne toutes les formes de violence. Cette instance appelle à la paix et à la cohésion sociale en tout temps dans notre île pluriculturelle et pluri-religieuse. «À l'aube de la fête de l'Indépendance de notre pays, nous invitons le peuple mauricien à s’unir pour consolider l’entente et le vivre-ensemble pour le bien de tout un chacun», souligne le Conseil des religions.
Le Masjid Madinatul Munawwara a, par la voix de l’imam Zaheer Peerbux, condamné fermement ces actes de barbarie. «Bann personn ki pe rod detrir larmoni social, zot pena zot place dans sa société la. Nou demann tous bann personn pas rant dan bann piez kot ena bann latet brile ki pe rod detrir la paix dan sa pei-la. Islam dir ou sakenn libre pratik so relizyon. Ou pena droit interfer dan okenn relizyon.»
Publicité
Les plus récents




