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Canicule Marine : Tous les coraux vont-ils disparaître y compris la grande barrière ?
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Canicule Marine : Tous les coraux vont-ils disparaître y compris la grande barrière ?

83,8% des récifs coralliens au monde sont impactés par la canicule marine, conséquence du réchauffement climatique. La température des vagues de chaleur marine est anormalement élevée. Les variations de cette température dans les océans Pacifique et Atlantique ont grandement augmenté depuis 1980, soit durant les 45 dernières années.
Pourtant, ces coraux représentent une source de nourriture pour toute une faune, une protection pour le littoral et une attractivité touristique. Ils abritent 25 % de la biodiversité marine. Situation alarmante, mais est-ce que tous les coraux vont disparaître ?
🔵Acidification
Bien que le phénomène soit invisible, 43 % des récifs coralliens sont en survie. Il faut y ajouter la conséquence d’une baisse de luminosité de 21 %. Le processus est le suivant : ces coraux fournissent un habitat à certaines algues (la zooxanthelle), leur apportent de l’énergie grâce à la photosynthèse (l’impact sur les feuilles vertes de la luminosité) qui à son tour favorise leur naissance.
Il existe des zones de chaleur extrême. Maurice de par sa position y échappe partiellement mais toute la superficie de l’océan Indien est une des plus affectées par cette canicule marine. Si elle atteint 2° C de plus, 99 % des récifs risquent de disparaître. Or, les prévisions sont pessimistes. À la fin du siècle, elle atteindrait entre 24 °C et 35 °C. Il serait alors trop tard.
Le blanchissement est plus que largement répandu. Cependant, il existe certains reliefs coralliens qui y résistent. Pas de blanchissement des coraux dans le golfe de Panama ni de stress thermique. On pourrait donc les identifier et les implanter dans les zones à restaurer. Pas si simple.
🔵La Grande Barrière
C’est l’exemple le plus connu. Énorme et située au nord-est de l’Australie. En 30 ans, elle a perdu la moitié de sa surface corallienne en raison du réchauffement. Ce plus grand récif corallien au monde compte 3 000 systèmes de différents récifs, 1 600 espèces de poissons et 134 espèces de raies et de requins. La valeur touristique de ce joyau naturel est estimée à 67 milliards d’euros.
L’Australie se démène pour la sauver. Entre autres, elle a installé une biobanque, Cryo Diversity, pour préserver les coraux grâce à des techniques de congélation. Des échantillons prélevés par milliards de cellules coralliennes sont soumis à une ultra basse température. Grâce à ce procédé, elle a déjà réussi à conserver 34 espèces sur 400. Elle expérimente également la technique d’ombrage artificiel.
Non loin de l’Australie dans le Pacifique, les chercheurs ont déniché des super coraux en Polynésie française. Ils peuvent résister à des températures extrêmes. Non loin de nous aux Seychelles, on étudie les bébés coraux flottants qui peuvent contribuer à restaurer des récifs endommagés. Malgré ce constat alarmant, on peut ne pas craindre la disparition totale des coraux. Certains récifs résistent au changement du climat. Des zones de refuge existent parce que là ces récifs coralliens sont vitaux pour les populations côtières et servent à protéger les côtes. Ils résisteraient grâce à cette fameuse algue que l’on trouve à leur surface. Elle assure même la couleur et l’énergie du corail. En outre, ils résistent au blanchissement grâce à des remontées d’eau froide. Les chercheurs voudraient en faire des macro-algues que l’on pourrait transplanter dans d’autres océans du globe.
🔵Et à Maurice ?
Les connaisseurs savent où les trouver. 10 % à Trou-aux-Biches et 10 % à Flicen-Flac. Là également l’acidification des eaux leur est nuisible. Grâce à des travaux effectués avec l’aide d’étudiants locaux, des nurseries de coraux sont déjà à l’œuvre sur une petite échelle. Des transplantations ont été effectuées dans une zone économique à Blue Bay. C’est louable mais insuffisant si on veut sauver ce don de la nature que sont nos récifs coralliens. Ils étaient vivants mais le blanchissement leur a enlevé toute vie.
Une visite à l’Odysseo Oceanarium s’impose si l’on veut admirer cette richesse naturelle qui ne survivra pas si rien n’est fait. Des rumeurs de mauvais augure concernant l’interdiction du bouturage du corail et de l’utilisation de cages métalliques laisseraient entendre que les efforts prévus n’iraient pas dans le bon sens. Osons espérer que les nouvelles autorités agissent sans tarder pour sauver ce qui peut l’être. La fondation Odysseo s’est aussi lancée dans la restauration de ces coraux. Théoriquement, personne ne peut prélever des échantillons sans permission préalable.
Existerait-il des loopholes ? Des lacunes dans nos lagunes ? Nous oublions souvent que le corail n’est pas un végétal mais bel et bien un animal muni d’un squelette calcaire. Ce petit animal appelé polype peut constituer des colonies. Certaines espèces deviennent les fondations d’un relief corallien. Le corail est de la même famille que la méduse.
On prête beaucoup de vertus et de bienfaits au corail rouge, au corail noir, au corail rose... Cette fleur des océans colore les mers et offre d’extraordinaires paysages sous-marins. On en sait moins sur sa longévité. Il vivrait plus de 200 ans et certains experts le font figurer parmi les plus anciens animaux apparus il y a 500 millions d’années. Attention à l’acanthaster pourpre qui ravage les récifs coralliens.
Hélas, au lieu de nous extasier devant ces récifs coralliens ou coraux, nous les détruisons. Comment ? En déversant dans la mer déchets industriels, eaux usées, marées noires. L’Homme a tendance à considérer toute la nature qui l’entoure comme une poubelle ! «Ce soir je serai la pou…belle pour aller nager, nager.» Citation de la WWF : «Les coraux meurent. Il ne reste que des squelettes décolorés. Cela doit absolument changer.»
Nou pe viv sanzman-la non? Koray... so!
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