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Colombie

18 militaires mis à la retraite d'office après avoir menacé des civils

19 septembre 2023, 19:48

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Six officiers, quatre sous-officiers et huit soldats ont été mis à la retraite d'office dans une récente affaire de menaces avec armes à feu contre des civils, a annoncé l'armée colombienne dans un communiqué mardi.

«Ces militaires ont compromis les principes et les valeurs de l'institution», a annoncé dans une déclaration filmée le patron de l'armée de terre, le général Luis Mauricio Ospina.

Un colonel, commandant de la 11e brigade, fait partie de ces soldats sanctionnés, a-t-on précisé de source militaire.

Treize autres militaires, membres du peloton impliqué dans l'incident mais «qui n'ont pas participé directement aux faits», seront mutés et «affectés à des fonctions administratives», a ajouté le général Ospina.

Selon des images diffusées la semaine dernière sur les réseaux sociaux puis relayées par la presse nationale, des militaires au visage masqué et ne portant aucun badge d'identification avaient menacé avec leurs armes des paysans, dont des femmes et des enfants apeurés. L'incident a eu lieu le 11 septembre dans la localité rurale de Tierralta, dans le département de Cordoba, une zone de narcotrafic où sont actifs plusieurs groupes armés.

Le gouvernement a qualifié l'incident d'«extrêmement grave», tandis que le président de gauche Gustavo Petro l'a vivement condamné, y voyant un possible «retour au paramilitarisme», en référence à ces escadrons d'extrême droite, alliés par endroits à l'armée, qui semaient la terreur dans leur lutte contre les guérillas communistes au début des années 2000.

Selon un responsable communautaire local, les soldats entendaient se faire passer pour des membres de la dissidence des FARC, guérilla qui rejette l'accord de paix signé en 2016 avec ce groupe marxiste.

Les preuves recueillies lors de l'inspection de l'armée «ont permis de déterminer que les procédures suivies étaient totalement contraires à la conduite institutionnelle», selon un communiqué de l'armée.

Les soldats impliqués ont transgressé «les normes, les lois et la doctrine militaire en se rendant coupables d'actes inappropriés contre la population civile, en utilisant des vêtements non autorisés, en se couvrant le visage, en utilisant des armes de la République de manière inappropriée», entre autres choses.

Les dix officiers et sous-officiers mis à la retraite d'office ont été versés «dans la réserve», a précisé l'armée.

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