Publicité

Gel des comptes de Franklin: pourquoi maintenant et que font l’ICAC et l’IRSA ?

2 février 2023, 10:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Gel des comptes de Franklin: pourquoi maintenant et que font l’ICAC et l’IRSA ?

Le 23 janvier, la Cour suprême a ordonné un gel des comptes de Jean Hubert Celerine, alias Franklin. Pourquoi maintenant, alors que les suspicions sont plus anciennes ? Nous nous sommes tournés vers un financier. Selon lui, la Financial Intelligence Unit (FIU) agit normalement lorsqu’une banque ou autre commerce lui signale des transactions douteuses ou des mouvements de fonds suspects. Les banques envoient régulièrement un rapport, le Suspiscious Transactions Report, à la FIU. Mais c’est la FIU qui décide de donner suite ou non. «Il se peut que les banques avaient déjà alerté la FIU des transactions de Franklin et qu’elle n’ait rien fait. Et c’est seulement lorsque la presse a parlé de Franklin que la FIU s’est réveillée.» Il est possible aussi que certaines banques se soient réveillées en lisant la presse.

En tout cas, nous dit-il, la FIU ne s’est pas montrée proactive du tout. Et les autres institutions ? «L’Integrity Reporting Services Agency (IRSA) aurait dû être la première à se saisir du dossier Franklin en voyant s’étaler dans la presse et sur les réseaux sociaux le train de vie de ce Monsieur. Et se poser des questions sur ses revenus. Or, elle est demeurée silencieuse.» Il explique l’overlapping entre les attributions de la FIU, l’ICAC et l’IRSA. «Elles passent plus de temps et de ressources à se quereller entre elles. Souvenez-vous du litige porté devant la justice entre l’ICAC et l’IRSA, toutes deux pourtant institutions gouvernementales, sur qui a priorité sur un dossier.»

And the best goalkeeper is…

Pour lui, la commission anticorruption, responsable de la lutte contre le blanchiment d’argent, aurait dû s’intéresser à Franklin depuis longtemps. «Mais personne n’a plus confiance en cette institution, même pas les autres institutions qui voient les démarches de l’ICAC comme ayant pour but de leur ravir un dossier et les documents sous le nez. C’est à qui brouillera les pistes la première. L’ICAC est devenue meilleur goalkeeper que le speaker.»

Un ancien ministre, lui, est d’avis que le gel obtenu par la FIU, qui, nous rappelle-t-il, dépend maintenant directement du bureau du Premier ministre et non du ministère des Services financiers, ne serait que sur un petit montant de Rs 15 millions, selon un quotidien. «C’est peanuts.» Il pense que la démarche de la FIU ne viserait en fait qu’à faire croire au Groupement d’action financière, notamment, que les autorités sont sérieuses dans la lutte contre le trafic de drogue et le blanchiment d’argent. Même si personne ne sera condamné à la fin !