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Bagatelle Dam: Ramgoolam soupçonné d’avoir perçu 2 millions de dollars

18 septembre 2015, 10:19

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Bagatelle Dam: Ramgoolam soupçonné d’avoir perçu 2 millions de dollars
L’ex-Premier ministre est dans le collimateur du Central Criminal Investigation Department (CCID). Cette instance a sollicité l’aide de la National Crime Agency (NCA) de la Grande-Bretagne pour l’aider à voir clair dans les commissions qui auraient été déboursées dans le cadre du projet Bagatelle Dam. Depuis le début de l’année, l’hôtel du gouvernement est en présence de renseignements selon lesquels Navin Ramgoolam aurait perçu des dessous-de-table d’à peu près 2 millions de dollars, soit Rs 71,74 millions, lorsque le coût du projet est passé de Rs 3,3 milliards à Rs 5,4 milliards.
 
L’argent aurait transité sur les comptes bancaires de tierces personnes et une partie aurait servi à financer l’achat d’un appartement pour Nandanee Soornack à Parme, en Italie, d’après un «audit trail» partiel que la NCA a en sa possession. C’est d’ailleurs là-bas que l’amie de l’ex-chef du gouvernement a posé ses valises avec sa benjamine. Elle avait quitté Maurice en quatrième vitesse le 11 décembre, au lendemain des élections législatives qui ont vu la victoire de l’alliance Lepep.

Douzaine de comptes bancaires

Outre l’affaire Bagatelle Dam, la NCA a été appelée à effectuer une évaluation exacte du patrimoine immobilier de Navin Ramgoolam à Londres. Quant à sa douzaine de comptes bancaires au sein de quatre banques internationales dans la capitale britannique ainsi que les soldes sur ses nombreuses cartes d’achats et de crédit, les autorités mauriciennes estiment qu’elles pèsent Rs 500 millions.
 
Les dépenses sur ces différentes cartes ont déjà été passées à la loupe et il ressort que certaines d’entre elles ont servi à financer un séjour de Nandanee Soornack à Londres peu après une intervention médicale il y a quelques années. La désormais célèbre Rolls-Royce Phantom immatriculée RR- 10RAM, avec laquelle Navin Ramgoolam avait été prise en photo, retient également l’attention de la NCA. Évaluée à plusieurs dizaines de millions de roupies dépendant du degré de personnalisation, elle aurait été acquise par un prête-nom.
 
Au Parti travailliste (PTr), l’on réfute avec véhémence les soupçons portés contre le leader. Navin Ramgoolam a lui-même contacté l’express mercredi pour soutenir que les derniers détails publiés dans la presse sur des enquêtes diligentées contre lui sont l’oeuvre d’une «campagne de fausseté» visant à lui nuire. Ou plutôt pour porter atteinte à sa sortie prévue dimanche à Kewal Nagar, soit deux jours après l’anniversaire de la naissance de son père, sir Seewoosagur Ramgoolam.

Détruire l’image de Navin Ramgoolam

Nouvel adhérent à l’écurie rouge, Rama Valayden considère, lui, que l’alliance Lepep est en train de se prêter à un «management of public opinion» visant à détruire l’image de l’ex-Premier ministre. L’ancien Attorney General clame que les accusations portées contre Navin Ramgoolam sont «sans fondement» et que le panel d’avocats va «tabler» sur ces articles pour démontrer que le gouvernement en veut à ce dernier. «Zot pé fer sa lavey 20 septembre, nou bizin pa less nou distracted. Le Parti travayis pa pou réponn a sa kalomni-la», lâche-t-il. En tout cas, sollicité par le CCID à travers une demande d’entraide judiciaire, la NCA a du pain sur la planche. Elle enquête ces jours-ci sur de nombreux chefs d’État et de gouvernement qui ont placé leur argent à Londres. Sa International Corruption Unit (ICU) a déjà procédé à la saisie de 140 millions de livres, soit Rs 7,7 milliards.
 
«We are going after a number of senior, high-profile political figures who have stolen vast amounts of money from their countries – some, over extended periods of time like decades – and then laundered it through the UK. Some of these crimes are very, very serious. They involve millions, hundreds of millions, in some cases billions of pounds being stolen from around the world», a récemment déclaré le patron de l’ICU, le Detective Superintendent Jonathan Benton au Sun.
 
«They might steal money from Africa, the Middle East, central Asia and various other parts of the world, but it then goes global because they want it where it can be invested, where they want to travel to, where they want to buy property and so on. We are saying, ‘Come and stick your money in the UK, and buy houses here, and send your kids to private school and we will come after you», a souligné l’officier lancé aux trousses des politiciens corrompus.