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Papier à tabac: la levée de l’interdiction crée la polémique

27 juin 2015, 16:38

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Papier à tabac: la levée de l’interdiction crée la polémique

«Le papier à rouler sert exclusivement à rouler des joints ou de la drogue synthétique mélangée à du tabac.» La présidente d’honneur de l’ONG VISA,Véronique Le Clézio, voit rouge. Elle ne comprend pas comment le ministre de l’Industrie, du commerce et de la protection des consommateurs a pu autoriser la libre commercialisation de ce produit.

 

Et elle n’est pas la seule. Plusieurs ONG engagées dans la lutte contre la drogue sont perplexes face à cette initiative. Elles estiment qu’il y a des zones d’ombre autour de la décision de lever l’interdiction de vente sur plusieurs produits.

 

Lors de l’annonce de cette mesure, le 2 juin, le ministère avait déclaré que cela a été fait dans le cadre de la Business Facilitation Act. L’annonce est parue dans le Government Gazette une dizaine de jours plus tard. Depuis 1999, la Consumer Protection (Control of Imports) Act interdisait l’importation de papier à rouler. La Public Health Act ne le permettait pas non plus, jusqu’aux amendements de 2006 et 2013.

 

Contrôle du contenu

 

Depuis le 2 juin, aucune loi ne régit donc la vente de ce produit. Le produit n’est plus classé comme produit illégal à la douane, et ne figure plus sur la liste de produits non autorisés de la Mauritius Revenue Authority.

 

Mais si de la drogue est retrouvée dans les cigarettes roulées, cela est considéré un délit. En effet, la police va sévir sur le contenu des papiers à tabac. Cette mesure est loin de rassurer les ONG luttant contre la cigarette et la drogue.

 

«Les consommateurs savaient déjà où se procurer ces papiers avant»

 

Pour Véronique Le Clézio, la cigarette est une voie vers la consommation de drogue synthétique. Et avec la vente libre du papier à rouler, le public peut l’utiliser comme bon lui semble, ajoute Kunal Naik, du Collectif Urgence Toxida.

 

Un avis que Danny Philippe, du Leadership Empowerment & Action for Development, ne partage pas. «La levée de l’interdiction ne va pas augmenter la prolifération de drogues. Les consommateurs savaient déjà où se procurer ces papiers avant les amendements à la loi», souligne-t-il. Pour Danny Philippe, c’est aux personnes d’assumer leurs responsabilités.