Publicité

Albion

Une dizaine de Malgaches laissés à leur sort et leur passeport saisi

23 avril 2024, 19:45

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Une dizaine de Malgaches laissés à leur sort et leur passeport saisi

Scène inhumaine dans une maison à Albion. Une dizaine de Malgaches y seraient exploités. Leur passeport et leurs documents auraient été confisqués. Ils ne seraient pas nourris et n’ont pas encore reçu de salaire. Le propriétaire de la maison, un homme de 29 ans qui a fait cette découverte, a alerté le Passport and Immigration Office (PIO). Dans une lettre, le propriétaire, qui vit à l’étranger, explique au PIO qu’il a loué sa maison au gérant d’une compagnie de construction depuis février, pour une période d’un an.

Dans sa correspondance, il indique que le but de la location était de fournir un dortoir pour lequel le directeur de la compagnie de construction avait déclaré avoir un permis en règle pour faire venir des travailleurs malgaches à Maurice. Cependant, le locataire n’a pas respecté les conditions de sa location et lui doit des arrérages sur le loyer.

Le jeune homme déclare avoir alors demandé à sa sœur d’aller voir sa maison à Albion. Quand celle-ci s’est exécutée, elle a eu un choc. Elle a découvert des Malgaches qui se sont plaints de leurs conditions de vie. Ils ont déclaré qu’ils ne sont pas nourris et que leurs passeports ont été confisqués. Ils ont affirmé également n’avoir pas été payés et que leur employeur les a menacés de les mettre à la porte s’ils refusent de travailler.

Des liens avec un jockey international

Selon le plaignant auprès du PIO, le gérant de la compagnie de construction est un propriétaire de chevaux et a également des liens avec un jockey international. Les deux seraient venus visiter sa propriété ensemble. Il soupçonne que le jockey pourrait également être impliqué dans cette affaire.

Il demande au PIO de mener une enquête. Dans une vidéo, les Malgaches lancent un appel à l’aide et expliquent que jusqu’à présent, leur employeur n’a pas régularisé leurs papiers. C’est en apprenant l’arrestation de plusieurs de leurs compatriotes, le 14 mars, qu’ils ont réalisé qu’ils sont en situation irrégulière sur notre territoire. Le propriétaire de la maison est révolté et il raconte que c’est lui qui se charge de nourrir les Malgaches. «Li pa enn kestion ki misié-la dwa mwa la. Kan mo ser inn rakont mwa ki linn trouvé é linn avoy mwa vidéo, mo mem mo’nn soké é mo pé fer asté manzé pou zot», confie le jeune homme.

Contacté, le gérant de la société nie toute exploitation. Il raconte qu’il a fait venir les Malgaches à Maurice pour une formation et qu’il devait entamer des démarches pour l’obtention d’un work permit pour eux, mais que ses démarches n’ont pas abouti. Il relate que si les Malgaches n’ont pas eu de permis de travail, c’est en partie de leur faute. «Mo pann sézi zot paspor. Ti fer zot vini pou enn formasion. Si tou ti pas korek, zot ti pou travay avek mwa. Mo ti fer enn démann work permit, sauf ki éna enn bann dokiman ki manké é a plizier répriz, mo inn démann zot sa, zot pann kapav fourni mwa bann dokiman-la ek ti met zot okouran avan zot vini ki pou bizin sa bann dokiman-la. Zot aplikasion inn rézété. Kan mo ti fer zot vinn Moris, mo ti pey zot biyé alé-rétour. Dat inn fini dépasé ek zot pann alé. Mo pa pou kapav rédépans kas pou zot biyé rétour ankor enn fwa. Si zot permi ti rézété par mo fot, mo ti pou kapav répey biyé-la, mé mo pa responsab sa sitiasion-la. Dépi 28 mars zot napli sou responsabilité konpani-la. Mo’nn dir zot éna enn lazans ki kapav fer zot gagn zot biyé lor enn pri konpétitif. Fodé zot montré mwa zot biyé rétour, lerla mo kapav rémet zot zot paspor ki ti an mo posésion kan mo ti bizin fer zot bann démars», relate le directeur de l’entreprise.

Il ajoute que six Malgaches parmi ce groupe auraient disparu dans la nature et qu’ils travaillent à présent au noir. Il affirme que bien que les Malgaches soient en situation irrégulière, il continue de les loger et de les nourrir. Concernant le loyer non réglé, il indique qu’il ne peut continuer à payer le propriétaire car il a demandé des documents sur la propriété et des factures qu’on ne lui a toujours pas remis. Selon lui, il aurait déjà informé le PIO que ces Malgaches ne sont plus sous sa responsabilité. Au PIO désormais de démêler le vrai du faux.