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Si le MJS aide les athlètes, qui soutiendra le MJS ?
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Si le MJS aide les athlètes, qui soutiendra le MJS ?

Depuis fin 2024 à ce jour, Deven Nagalingum, ministre de la Jeunesse et des Sports a rencontré plusieurs fédérations sportives. L’un de ses objectifs est d’être à leur écoute afin de mieux connaître leurs attentes. C’est dans ce contexte qu’un nouveau Sports Act est à l’étude pour permettre au sport et aux sportifs mauriciens de mieux répondre aux défis actuels et futurs. Mais la question que l’on pourrait se poser est : le ministère de la Jeunesse et des Sports doit-il être le seul acteur dans la promotion du sport mauricien ? On parle là surtout de l’aide apportée aux sports de compétition, même si le MJS a aussi son mot à dire quant aux activités physiques destinées à la masse. Cela dit, à notre humble avis, le MJS devrait lui-même être soutenu.
Quels athlètes le MJS devrait-il promouvoir en priorité ? Ceux qui rapportent des médailles à Maurice sur le plan international ou ceux dont on sait d’avance qu’ils ne monteront jamais sur un podium bien qu’ayant reçu une invitation pour participer à des championnats du monde ou aux JO (pour les sports dits olympiques) à défaut de s’être qualifiés directement pour s’y rendre? Vous conviendrez que c’est une question à laquelle il est difficile de répondre. Pourtant, à la fin de l’histoire, tout tournera toujours autour des moyens financiers mis en œuvre pour aider les sportifs. Quel est le but recherché par les athlètes ? Gagner sur un plan individuel et revendiquer de l‘ aide pour des besoins égotiques ou faire honneur au pays ? Quoi qu’il en soit, le MJS aura toujours un rôle ingrat quant à sa manière d’accorder de l’aide aux différentes fédérations.
Imaginons que le MJS, seul, ne puisse subvenir totalement aux attentes de diverses fédérations. À qui pourrait-on faire appel pour l’aider à soutenir les athlètes ? On songe tout d’abord, bien entendu, aux sponsors. Mais même dans cette hypothèse, il faudrait penser à un nouveau cadre légal pour que ces mécènes du sport mauricien ne se considèrent pas comme de simples vaches-à-lait. Par le CSR, par exemple, les sponsors devraient être amenés et encouragés davantage (sur le plan fiscal) à soutenir tous les sports - olympiques comme non-olympiques - sans craindre de devenir les grands perdants dans cette aventure sportive. Mais les entreprises ne sont pas les seules à pouvoir tenir un rôle dans la promotion du sport et des sportifs mauriciens. D’autres acteurs-clés ont leur mot à dire. Nous pensons, à présent, au ministère de l’Éducation. Sous l’ancien régime, il a déjà apporté sa contribution notamment dans le projet de natation scolaire dès le grade 4. Mais il pourrait aller plus loin encore, en soutenant davantage les «role-models» que sont les sportifs mauriciens aux yeux d’une jeunesse trop souvent en perte de repères. En outre, de nos jours, le sport à l’école n’est plus ce qu’il était. Or, si l’on veut réintroduire les jeux inter-collèges (dont les élites étaient en grande majorité issues quand ils existaient), le ministère de l’Education devrait être amené tout d’abord à débourser plus afin que de futurs talents émergent des établissements scolaires et suivent – à un niveau moindre que le MJS – ces futurs ambassadeurs du sport mauricien à l’étranger. Et puisque l’on parle de la représentation et de la réputation de Maurice sur le plan international par le biais du sport, pourquoi ne pas joindre au MJS et au ministère de l’Education celui du Tourisme. Quelle meilleure publicité pour Maurice que de voir des sportifs du pays côtoyer, voire vaincre les meilleurs du monde ! Nous ne disons pas que le ministère du Tourisme n’a jamais aidé les sportifs sur le plan local. Mais elle devrait pouvoir penser à un budget pour les athlètes de sports olympiques ou non-olympiques et aider certaines fédérations susceptibles d’attirer un grand nombre d’étrangers en organisant des compétitions internationales sur notre sol. L’économie du pays en sortirait gagnante.
Enfin, pourrait-on penser que le MJS et le ministère de l’Éducation travaillent à l’inclusion d’une section sportive, dans les établissements scolaires, consacrée aux métiers du sport, quitte à ce que les élèves se tournent, après le collège, vers une spécialisation relative à l’un de ces jobs ? Car aujourd’hui, pour être sportif de très haut niveau, celui-ci a besoin d’être entouré d’une équipe composée, entre autres, d’un entraîneur, d’un préparateur physique, d’un kiné, d’un médecin du sport, d’un nutritionniste et d’un psychologue pour sa préparation mentale. Ce sont autant de carrières vers lesquelles les athlètes pourraient se tourner lorsqu’ils prendront leur retraite. En d’autres termes, la chose sportive doit être vue sous un angle nouveau. Pour le bien du sport, de la jeunesse mauricienne et de l’édification de notre société.
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