Publicité

Alerte lancée par le député Aumeer dans une PMQT

Pravind Jugnauth avait promis un comité pour revoir le système de «reward money» en 2021

5 juillet 2025, 16:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Pravind Jugnauth avait promis un comité pour revoir le système de «reward money» en 2021

Le débat sur l’utilisation des fonds destinés aux informateurs dans des enquêtes policières – la célèbre «reward money» – ressurgit dans un contexte où la confiance dans certaines unités de la police s’est effritée. Le Dr Farhad Aumeer revient sur une question qu’il avait posée il y a cinq ans au Premier ministre (PM) d’alors, Pravind Jugnauth, et où il avait donné l’alerte.

En novembre 2021, à la Prime Minister’s Question Time (PMQT), le député travailliste avait interpellé l’ancien PM Pravind Jugnauth sur l’utilisation de plus de Rs 20 millions déboursées pendant les cinq années 2016 à 2021. Dans une intervention marquée par la gravité des soupçons évoqués, il revient aujourd’hui sur les risques de corruption, de blanchiment d’argent et de détournements systématiques liés à ce mécanisme. «J’avais demandé un système clair, transparent et rigoureux. Mais je n’ai jamais reçu de réponse satisfaisante», déplore-t-il.

🟦 Des policiers «informateurs»?

Ce qui l’inquiétait particulièrement, c’était la possibilité que des officiers de la police, voire de l’ADSU, puissent bénéficier eux-mêmes des primes, en se faisant passer pour des informateurs. «Le système prévoit pourtant une chaîne claire : demande au commandant de division, validation par le commissaire de police, émission d’un bon de paiement, remise des fonds et signature d’un reçu confidentiel. Mais qui vérifie que tout est en règle ?», s’interrogeait-il. En 2021, face à ses questions, le PM avait indiqué qu’un membre de la force policière ne pouvait, par définition, être considéré comme un informateur. Toutefois, il avait reconnu que des récompenses pouvaient être accordées à des policiers dans certains cas précis, selon les procédures établies par le Police Standing Order 122.

🟦 Des promesses… sans suite

Le chef du gouvernement avait alors promis la création d’un comité spécial chargé de revoir les procédures des reward money, dans un objectif de transparence et de meilleure gouvernance. Mais quatre ans plus tard, aucune réforme tangible n’a été appliquée. «Il n’y a eu que des mots. Aucune restructuration. Et pendant ce temps, les cas suspects se sont multipliés. Des comptes bancaires liés à certains officiers ont enflé de manière inexpliquée», souligne le backbencher travailliste. Il cite notamment l’affaire de Navind Kistnah, entourée de ce qu’il qualifie de «graves allégations de corruption». Lors de cette question parlementaire déjà, il avait alerté sur des pratiques douteuses au sein de certains départements sensibles de la police.

🟦 Une procédure détournée ?

Entre 2016 et 2021, plus d’une vingtaine de paiements ont été faits chaque année – allant de Rs 1,3 million à plus de Rs 6 millions. La procédure est censée être rigoureuse, mais dans les faits, explique Farhad Aumeer, «trop d’intermédiaires» affaiblissent la traçabilité. «Certains auraient profité du système, en prenant la plus grosse part du gâteau, laissant à peine quelques miettes aux véritables informateurs», lance-t-il.

Entre juillet 2016 et novembre 2021, les récompenses ont été versées comme suit : Pravind Jugnauth avait conclu en rappelant que le commissaire de police conservait la discrétion sur le partage des reward money.

bedem.jpg

🟦 Réformer d’urgence pour restaurer la confiance

Pour le député rouge, l’heure est venue de revoir le système en profondeur : «Le système doit être centralisé. Une seule personne, haut placée, doit être responsable de tous les paiements. Les reçus des informateurs doivent être vérifiés, conservés et il faut que chaque centime soit justifié.» Il conclut : Si le reward money est un outil efficace, elle ne doit pas être un instrument de détournement. La police ne peut regagner la confiance du public qu’en démontrant que la vérité, pas l’impunité, guide ses pratiques.» Il salue le travail abattu par la FCC dans ce dossier et espère que l’enquête fera la lumière sur toute cette affaire.

Publicité