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Maisons de retraite

Les employés dénoncent les «licenciements abusifs» et réclament justice

16 avril 2025, 14:00

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Les employés dénoncent les «licenciements abusifs» et réclament justice

Le 31 décembre dernier, la CTSP décriait le traitement subi par le personnel du foyer de Pointe-aux-Sables.

C’est une situation humaine et sociale préoccupante qui se joue actuellement dans le sud du pays. Plusieurs employés d’une maison de retraite ont été remerciés du jour au lendemain, après avoir reçu une lettre de licenciement brutale. Un coup dur pour ces travailleurs, dont le salaire modeste leur permettait tout juste de subvenir aux besoins de leur famille, tout en participant à la prise en charge des plus démunis.

La direction de cet établissement d’accueil pour personnes âgées justifie ces licenciements par un manque de liquidités. Mais pour Reeaz Chuttoo, président de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), cette explication cache, en réalité, un problème bien plus grave : un licenciement abusif motivé par l’engagement syndical des employés concernés.

Ces employés étaient en poste depuis quelques mois dans cette maison de retraite. «Certains y ont travaillé pendant huit mois, d’autres, depuis quatre mois. La direction les a convoqués, sans préavis, pour leur remettre leur lettre de licenciement, sous prétexte de difficultés financières», déplore un proche de ces licenciés. Si ces travailleurs n’avaient pas de contrat écrit, ils cotisaient néanmoins aux contributions sociales nationales, ce qui atteste de la légalité de leur activité.

Face à cette situation, une plainte a été déposée au bureau du Travail. Les autorités ont indiqué que, selon la procédure légale, l’établissement aurait dû soumettre ce dossier au Redundancy Board afin qu’il soit examiné par le ministère du Travail, qui aurait ensuite statué. Une démarche totalement ignorée par la direction, au mépris des droits des travailleurs.

Ces derniers expliquent combien ce salaire leur était vital pour assurer les dépenses courantes de leur foyer. «Avec l’augmentation du coût de la vie, ce revenu était indispensable, surtout pour ceux qui ont des enfants à charge», confient-ils. En se tournant vers la CTSP, ces employés espèrent obtenir justice et retrouver leur dignité. Selon Reeaz Chuttoo, plusieurs infractions sont à noter dans ce dossier : le non-paiement de la shift allowance,pourtant obligatoire selon la loi.

«Également, les heures supplémentaires non rémunérées au-delà des 195 heures mensuelles, le salaire minimum appliqué à des tâches exigeant des compétences spécifiques, relevant de postes qualifiés. Et des licenciements motivés par leur affiliation syndicale, ce qui constitue une grave entorse aux droits fondamentaux.» Le président de la CTSP évoque également un climat délétère au sein de cette maison de retraite. Lors de plusieurs réunions tenues en présence des autorités, la direction a reconnu que les employés devaient effectuer des journées de 13 à 14 heures, en raison du manque de personnel. Les responsables ont indiqué qu’ils attendaient un soutien financier du ministère de la Sécurité sociale pour embaucher de nouveaux employés.

De plus, Reeaz Chuttoo affirme détenir des preuves qu’une employée, récemment promue responsable, aurait abusé de ses fonctions, au détriment des autres employés et du bon fonctionnement de l’établissement. «Nous avons adressé une lettre au ministre Ashok Subron et sommes toujours dans l’attente d’une réponse», précise-t-il.

Autre élément troublant : il ressort des échanges entre les autorités et le foyer concerné qu’aucun budget prévisionnel n’a été soumis par cette structure pour poursuivre ses activités dans de bonnes conditions. Cette négligence financière, qui impacte directement le personnel et les résidents, rappelle une affaire similaire survenue récemment à Pointe-aux-Sables, où la CTSP avait dénoncé, le 31 décembre dernier, des conditions de travail inacceptables.

Il est important de souligner que ces maisons de retraite – celle du Sud et celle de Pointe-aux-Sables dont il est question, bien qu’appartenant à des associations privées ou religieuses – sont placées sous la responsabilité du ministère de la Sécurité sociale, qui les finance via des contrats d’allocation. Sollicité à ce sujet, le ministre Ashok Subron a confirmé être au courant de la situation et a assuré qu’un suivi est en cours.

Pour les travailleurs licenciés, l’attente est insupportable. Ils demandent que leurs droits soient reconnus, que les abus cessent, et que l’État joue pleinement son rôle de garant de la justice sociale et du respect des lois.