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Profession légale
Le rôle de l’avocat
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Profession légale
Le rôle de l’avocat
(...) En fait, j’ai commencé à réfléchir à cette chronique tout en suivant de près les résultats des présidentielles aux ÉtatsUnis et l'évolution de la campagne électorale dans notre chère Île Maurice. Une question m’est alors venue : quelle posture l’avocat devrait-il adopter dans un monde en constante mutation qui engendre des contextes polarisés.
Certes, lorsque les tensions politiques et sociétales exacerbent les divisions et menacent parfois même les libertés individuelles, l’avocat a le devoir de jouer un rôle de garde-fou. Sa mission est de défendre les droits fondamentaux et les principes de justice. En revanche, l’avocat doit éviter les prises de position partisanes, lorsqu’il intervient dans soncadre professionnel. Il lui revient d'incarner un point de vue équilibré, se détachant des pressions politiques pour préserver son indépendance. Enfin, dans un monde où la défiance envers les institutions est grandissante, la conduite de l’avocat est de tâcher de redonner confiance dans le système juridique.
Nous connaissons désormais les résultats des élections américaines et mauriciennes et les enjeux et défis colossaux qui nous attendent tant localement qu’internationalement. Qu’importe les vainqueurs et les vaincus. Soyons surtout à la hauteur des attentes de notre société afin de rétablir la confiance du public en général et nos clients en particulier envers notre profession qui, malgré les épreuves et les travers, a depuis toujours eu pour vocation première de servir la justice et la vérité.
Dans le but d’avoir plus d’outils pour œuvrer vers une meilleure justice à travers une organisation judiciaire plus efficace, j’appelle encore une fois nos décideurs politiques àfaire le nécessaire pour créer une cour d’appel distincte de la Cour Suprême. La Cour d’Appel pourrait alors être composée de cinq juges (voire sept au maximum). Le quorum pour entendre un appel serait de trois juges. Cette cour siègerait dans l’ancienne Cour Suprême à la Rue Pope Hennessy et redonnerait par la même occasion, vie à ce patrimoine architectural national. Sur les 26 juges actuellement en fonction à la Cour Suprême à la Rue Edith Cavell, les cinq (ou sept) plus seniors d’entre eux, seraient désignés pour siéger en cour d’appel. Ils pourraient se concentrer sur l’avancement du droit et ne pas passer des heures à écouter des témoins dans les affaires en première instance. Je suis réconforté par l’interview qu’a donné notre confrère, Gavin Glover SC, désormais Attorney General, à l’occasion de la conférence du Mauritius Bar Association 2024. Je le cite : «[…] il est impératif que l’ancienne Cour Suprême ne tombe pas en décrépitude. Je pense à une cour d’appel qui sera aussi une cour constitutionnelle.» Merci à notre nouvelle assemblée législative d’y songer sérieusement afin de concrétiser cette réforme si nécessaire.
Par ailleurs, alors que nous célébrons une étape de plus dans l’histoire de notre indépendance, avec le retour annoncé il y quelques semaines mais tant attendu, de l’Archipel des Chagos dans notre République, il était impératif pour notre magazine d’avoir la contribution de Philippe Sands, avocat international franco-britannique de renom, auteur de «La Dernière Colonie». Son article retrace scrupuleusement les différentes étapes montrant comment l'administration de l'archipel des Chagos par le Royaume-Uni, pendant presque soixante ans, a commis de manière continue, un acte totalement illégal entraînant la responsabilité internationale de la perfide Albion.
(Extrait de l’éditorial de la nouvelle édition du New Bar Chronicle, «un journal de la profession légale qui mêle sérieux et divertissement»)
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