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Emeutes à Los Angeles
La cité des anges lève le couvre-feu et tente d’obtenir le départ de la Garde nationale
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Emeutes à Los Angeles
La cité des anges lève le couvre-feu et tente d’obtenir le départ de la Garde nationale

La maire de Los Angeles Karen Bass a annoncé la levée du couvre-feu instauré dans le centre-ville.
Les sirènes se sont tues à Los Angeles, mais la bataille politique ne fait que commencer. Une semaine après des manifestations déclenchées par des arrestations musclées de sans-papiers, la maire Karen Bass a annoncé la levée du couvre-feu instauré dans le centre-ville. Tandis que le calme revient dans les rues, l’Etat de Californie s’oppose frontalement à la Maison-Blanche, contestant devant la justice le déploiement de la Garde nationale ordonné par Donald Trump.
A l’origine des tensions : une série de descentes de l’ICE dans plusieurs quartiers populaires de la ville, perçues comme une provocation dans cet Etat sanctuaire. Des rassemblements ont suivi, parfois marqués par des violences, des pillages et l’incendie de véhicules. En réponse, Donald Trump a envoyé 4.000 membres de la Garde nationale de Californie, épaulés par 700 Marines, sans consulter le gouverneur Gavin Newsom. Une initiative inédite depuis 1965.
Un couvre-feu depuis le 10 juin
Face à cette intervention fédérale, Karen Bass avait imposé le 10 juin un couvre-feu dans une zone de 13 km2 pour contenir les débordements. Elle a salué son efficacité mardi, tout en rappelant que la mesure pourrait être réinstaurée si nécessaire. Depuis la grande marche pacifique « No Kings » ce week-end, la tension semble avoir diminué.
Mais sur le plan institutionnel, le climat reste tendu. Gavin Newsom a attaqué en justice pour récupérer le contrôle de la Garde nationale, estimant que la Maison-Blanche outrepasse ses prérogatives. Un juge fédéral lui a donné raison, jugeant le déploiement illégal et disproportionné, la situation sur le terrain étant « bien loin » d’une insurrection. L’exécution du jugement a toutefois été suspendue, le temps que la cour d’appel de San Francisco examine le recours du ministère de la Justice.
« Les membres de la Garde nationale sont essentiels »
Mardi, lors d’une audience décisive, le gouvernement fédéral a défendu la nécessité de maintenir les troupes pour protéger les bâtiments fédéraux contre des attaques violentes. « Les membres de la Garde nationale sont essentiels », a affirmé le représentant du ministère, évoquant cocktails Molotov, feux d’artifice et projectiles lancés sur des agents fédéraux. Il a toutefois précisé que leur mission ne comprend pas le maintien de l’ordre.#
L’Etat de Californie s’oppose fermement à cette logique d’escalade. Selon son représentant Samuel Harbourt, la situation est sous contrôle : 600 arrestations ont été effectuées et une trentaine de poursuites engagées. Il qualifie le déploiement de mesure « extrême » susceptible de « raviver les tensions ». La décision de la cour d’appel, attendue dans les prochains jours, pourrait faire jurisprudence sur les limites du pouvoir présidentiel en matière de déploiement militaire intérieur. Une décision défavorable à Donald Trump pourrait être portée devant la Cour suprême, à majorité conservatrice.
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