Publicité

Troisième course samedi

Faux départ de Christmas Icecream : la HRD a-t-elle pris la bonne décision ?

14 mai 2024, 14:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Faux départ de Christmas Icecream : la HRD a-t-elle pris la bonne décision ?

Riyaz Khan, le «chief stipe» de la «Horse Racing Division».

La polémique n’a pas désenflé depuis samedi. La Horse Racing Division (HRD) a-t-elle agi correctement en maintenant l’arrivée de cette fameuse troisième course ? Cette décision n’était, en tout cas, pas du goût de People’s Turf Plc (PTP), qui a remis en question la position de la HRD à la télévision. Entre l’absence de communication immédiate de la HRD, du moins dans l’heure suivant la course, et l’intervention de PTP, jugée déplacée vis-à-vis de l’autorité que représente la HRD selon certains, la situation aurait pu être mieux gérée, selon plusieurs observateurs.

Revenons d’abord sur ce qui s’est passé samedi. Faux départ de Christmas Icecream dans la troisième course. Le jockey Allysohain est conscient d’avoir sauté avant le go officiel. Il reprend son cheval non sans crier qu’il y a faux départ. Les autres jockeys lui emboîtent le pas. Tous les cavaliers reprennent leurs montures sur au moins 60 mètres. Le Champ-de-Mars est à ce moment-là incrédule. «Mais que se passe-t-il ?»

Les avis sont partagés

Le commentateur de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) se perd en conjectures ! Reste que la course continue peu après. Sassari gagne ! Le grand favori Christmas Icecream perd. Le public turfiste veut des explications. Le mécontentement se fait entendre. La HRD ouvre une enquête pour revoir le départ de cette course. Christmas Icecream est disqualifié pour avoir forcé sa stalle. Décision attendue ! Puis… Stupeur ! Sassari est déclaré gagnant mais avec une forte déduction. Est-ce la bonne décision ? Les avis sont partagés.

Pour la HRD, il n’est pas du ressort d’un jockey d’arrêter une course. L’organisme régulateur des courses a expliqué que les jockeys ne peuvent se baser sur les gestes d’un autre jockey ou de toute autre personne pour décider s’il faut courir ou non. Le drapeau de départ n’a pas été levé, ce qui signifie que la course était on. On nous dira, parmi plusieurs observateurs jadis proches du giron, que la décision de la HRD est la bonne : «Autrement, n’importe quel jockey pourrait tricher en criant faux départ, puis repartir à sa guise alors que tous les autres ont repris leur cheval.»

Cependant, le reproche formulé par plusieurs turfistes rencontrés après la journée de samedi concerne la lenteur de la HRD à communiquer. «Ils ont trop tardé à expliquer la raison derrière cette décision !» En effet, la presse a dû attendre la fin de la journée pour rencontrer les commissaires de courses. «Pourtant, la HRD communique avec la presse à travers un groupe WhatsApp qu’elle a créé» , souligne un journaliste. «Un bref compte rendu des raisons de cette décision aurait dû être communiqué rapidement après la course, afin d’être partagé sur les différentes plateformes de communication des différents groupes de presse» , ajoute-t-il, alors que l’entité compte en son sein deux anciens journalistes!

PTP pas d’accord

Mais tous ne partagent pas le même point de vue concernant la décision de la HRD. «Sassari n’aurait pas eu ce parcours si les autres jockeys n’avaient pas repris leur cheval», font remarquer certains turfistes. «La course aurait dû être déclarée ‘nul and void’ pour protéger les turfistes !» De plus, «Allyhosain aurait dû être sanctionné par les Racing Stewards pour éviter de telles situations à l’avenir» .

PTP s’est rangée du côté de ceux qui pensent que la HRD a mal statué. L’ancien jockey Dereck David, qui officie en tant qu’un des directeurs de Global Equestrian Ltd (GEL), accompagné du Chief Executive Officer (CEO) de PTP, Khulwant Kumar Ubheeram, en ont d’ailleurs fait part en direct sur la MBC. David a notamment déclaré que cette course, compte tenu des circonstances, «aurait été annulée à l’étranger» , tandis qu’Ubheeram a souligné avoir demandé aux commissaires d’agir en ce sens. Bien qu’Ubheeram ait été «pour une fois», mesuré en informant simplement qu’il s’est rendu dans la salle des commissaires pour exprimer la grogne du public, David a été plus catégorique, remettant en question la décision des commissaires.

«Les deux officiels proches de PTP et de GEL doivent être convoqués par la HRD», souligne un ancien stipe. Un ancien entraîneur affirme que «ce que PTP a fait à la télévision aurait pu mettre en danger l’intégrité physique des commissaires à leur sortie de la salle des commissaires». L’ancien stipe en question a souligné qu’il existe «des procédures pour faire des demandes auprès des commissaires». Le clerk of the course est notamment l’intermédiaire pour toutes les personnes désireuses d’obtenir une audience auprès des stipes. «Ce n’est pas un marché où tout le monde peut entrer et exprimer ses opinions.»