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Infractions routières

Chiffres alarmants demandent mesures urgentes

22 avril 2024, 20:00

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Chiffres alarmants demandent mesures urgentes

39 personnes ont trouvé la mort sur nos routes depuis le début de l’année.

Depuis le début de l’année, 39 victimes ont péri dans des accidents de la route dans 35 accidents recensés à ce jour. Parmi les victimes, 18 motocyclistes, six piétons, quatre conducteurs, sept passagers, trois cyclistes et un passager en croupe. Parmi les facteurs provoquant ces accidents, on retrouve la vitesse et l’alcool au volant.

Sollicité sur ces données enregistrées par la Traffic Branch, Alain Jeannot, président de Prévention Routière Avant Tout et président du National Road Safety Council, observe que ces chiffres nous donnent une indication effrayante. «Les tests de dépistage de drogue sur les automobilistes sont entrés en vigueur en 2022. Et là, nous parlons de ceux qui ont été interceptés, mais qu’en est-il du nombre de ceux qui ont échappé au contrôle routier ? Il y a aussi eu des cas où des chauffeurs d’autobus ont été testés positifs à la drogue. Ils mettent non seulement les passagers qu’ils transportent constamment en danger, mais aussi les usagers de la route.»

Il explique qu’il faut envisager de revoir la procédure avant de délivrer un permis de conduire à quelqu’un. «Il faut que la police enquête sur une personne avant de lui délivrer son permis, savoir s’il a des antécédents de drogue, etc.», suggère Alain Jeannot. Il y a, dit-il, déjà un combat contre la drogue qu’il faut intensifier.

Questionné sur ce qui a été fait jusqu’ici en termes de prévention et s’il y a suffisamment de jeunes ciblés, Alain Jeannot souligne qu’il y a un programme de sécurité pour les collégiens mais il constate qu’il faut que ce que l’on enseigne reflète la réalité. «Il y a un programme de sécurité dans les écoles, c’est bien, mais il faut que quand ces élèves sortent dans la rue ils y trouvent leur compte. Par exemple, il y a la rue Commerford à Curepipe, où il n’y a pas de plaque indiquant le passage clouté d’un côté, la peinture du dos-d’âne a pâli, des panneaux de signalisation sont cassés ou ne sont pas visibles. Nous avons aussi la rue Ambrose où il y a deux écoles, les panneaux de limitation de vitesse se sont détériorés avec le temps», constate Alain Jeannot.

«Les Américains font état de “the broken window policy” si ou pas dévan enn lakaz vit krazé ou pou insit avoy ros lor sa, par kont si tou bon ou pa pou al fer sa. Ce que je veux faire ressortir, sans pour autant critiquer quoi que ce soit, c’est que certaines infrastructures nécessitent d’être revues. Il faut que ce qu’on enseigne à l’école corresponde à ce que nous voyons dans nos rues. Il faudrait assurer un entretien régulier et scrupuleux des mobiliers et des marquages routiers. Encore plus dans les régions où se trouvent les écoles. Hormis la dimension de prévention des accidents, ils reflètent aussi le sérieux avec lequel nous considérons ce domaine, inspirant ainsi le respect et correspond à ce qui est enseigné à l’école sur la route», poursuit-il. Il souligne que l’éducation doit également se faire sur les réseaux sociaux et qu’il faut exploiter cette plateforme de manière plus agressive.

De plus, avance Alain Jeannot, nous nous approchons d’une période à risque avec l’arrivée de l’hiver où les accidents ont tendance à augmenter. «En hiver, le soleil se lève plus tard et se couche plus tôt. Il est préférable pour les piétons de porter des vêtements de couleur claire pour qu’ils soient bien visibles. Si un piéton porte des vêtements clairs, il peut être repéré à une distance de 50 mètres par un phare de véhicule, tandis qu’un piéton portant des vêtements sombres peut être repéré à seulement 25 mètres. En outre, il est recommandé d’utiliser des accessoires réfléchissants pour être visible jusqu’à une distance de 150 mètres», fait-il remarquer.

L’inspecteur Shiva Coothen, de la cellule de communication de la police, est d’avis que certaines procédures nécessitent d’être revues, par exemple, le temps nécessaire à un examinateur pour évaluer un candidat. «Le nombre de demandes pour l’obtention d’un permis de conduire a considérablement augmenté et de ce fait les examinateurs ne disposent pas de suffisamment de temps pour évaluer les candidats. Il y a aussi l’évolution, la technologie et le changement climatique. Cela aiderait les candidats s’ils passaient leur permis dans des conditions réelles, comme la nuit ou par temps pluvieux. Les examinateurs pourraient ainsi juger les candidats dans ces conditions et voir comment ils réagissent à la luminosité et aux phares. Nous disposons également de nouveaux panneaux de signalisation avec l’arrivée du tram. Il faut aussi trouver des moyens additionnels pour l’évaluation des motocyclistes qui viennent passer leurs examens aux Casernes centrales. L’idéal serait d’avoir un grand centre d’examen offrant toutes ces conditions.»

L’inspecteur Shiva Coothen estime qu’il faudrait aussi évaluer les candidats sur l’aspect technique. «Bizin kapav évalié bann kandidat par rapor a zot konésans lor bann zafer basik par exanp check délwil frin, délwil moter, check radiater, check rétrovizer, kliniotan, larou, etc.» En Europe, indique-t-il, les moniteurs conservent un progress report des éventuels candidats, ce qui est une bonne chose.

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