Publicité

Anciens hauts fonctionnaires

Ceux qui occupent toujours des postes de responsabilité

16 octobre 2023, 11:05

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Ceux qui occupent toujours des postes de responsabilité

Nayen Koomar Ballah, ancien chef de la Fonction publique, a été nommé conseiller auprès du bureau du Premier ministre.

Il ne passe pas un mois sans qu’on apprenne qu’un ancien secrétaire permanent (PS) ou Senior Chief Executive (SCE) a été nommé à un poste de responsabilité. Nous évoquions, au début de la semaine dernière, la nomination de Bojrazsingh Boyramboli au poste de Chief Coordinator à la National Social Living Development Ltd quelques semaines après la nomination d’Om Kumar Dabidin comme Chief Operations Officer dans cette même compagnie.

Et il y a au moins une dizaine d’anciens PS et de SCE qui ont été nommés à des postes de responsabilité. Un des plus connus est Nayen Koomar Ballah. Cet ancien chef de la Fonction publique a été, dès sa retraite, nommé conseiller auprès du bureau du Premier ministre. On dit qu’il est aussi puissant que l’était, en tant que fonctionnaire, Vidianand Lutchmeeparsad, un ancien SCE devenu l’actuel président de la Public Service Commission , et qui avait déclaré dans une interview à l’express qu’il est un intellectuel raffiné. Harry Ganoo, frère aîné du ministre Alan Ganoo, est Ombudsman. Raj Prayag, ancien directeur de l’Environnement, est au Central Procurement Board. L’ancien SCE Dhananjay Gooneadry a, lui, été nommé conseiller auprès du ministère des Infrastructures et des travaux publics.

Les anciens cadres au ministère des Affaires étrangères ne sont pas en reste. Même si personne ne doute de la compétence de Jagdish Koonjul, il est toujours le représentant permanent de Maurice à New York. Haymandoyal Dillum a été nommé haut-commissaire en Inde ; Usha Dwarka-Canabady est devenue, juste après sa retraite, ambassadrice à Genève, et Sutiawan Gunessee est à Bruxelles.

Certes, ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement fait appel à ces anciens hauts fonctionnaires car on sait que Dev Manraj et jusqu’à tout récemment Bhinod Bacha ont servi presque tous les gouvernements après leur retraite. Mais, ces derniers temps, il semble que ces nominations sont plus régulières et sont perçues comme des récompenses.

Un SCE, qui vient de prendre sa retraite et qui jouit de son temps libre, estime qu’une des raisons qui poussent les jeunes à quitter le pays est justement que les retraités veulent tout accaparer. «L’âge de la retraite a été repoussé à 65 ans et, malgré cela, certains n’hésitent pas à solliciter des ministres pour être nommés à des postes. Je connais quelques-uns qui ont tout fait pour plaire à des ministres et au final, ils ont été récompensés.»

Le syndicaliste Radhakrishna Sadien dit reconnaître la compétence de ces anciens hauts fonctionnaires, mais il n’est pas d’accord lorsqu’ils sont nommés à des postes pour lesquels ils n’ont pas d’expérience. Il soutient que le gouvernement doit venir avec une politique définie en ce qui concerne l’embauche des anciens hauts fonctionnaires.

Krish Ponnusamy, qui a pris sa retraite comme PS en 2008 et qui avait servi le pays à l’époque coloniale, affirme que dans le passé, il n’y avait pas ce genre de nominations. «Dans chaque ministère, il y avait une planification de succession et on savait déjà qui allait remplacer celui qui allait prendre sa retraite. Je pense que le gouvernement doit venir avec une politique bien définie en ce qui concerne l’appel à la compétence des retraités, surtout là où leur expertise est essentielle, faute des jeunes.» Il dit comprendre le pessimisme des jeunes, dont beaucoup quittent ou envisagent de quitter le pays.