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Parlement

CEB : plus de 1 100 recrutements en dix ans, dont 595 sans transparence

25 juin 2025, 08:00

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CEB : plus de 1 100 recrutements en dix ans, dont 595 sans transparence

Le député Arvin Babajee a interpellé le ministre de l’Énergie, Patrick Assirvaden, sur les pratiques de recrutement du Central Electricity Board (CEB) au cours des dix dernières années. En réponse, le ministre a indiqué que le CEB a recruté 1 153 employés entre janvier 2015 et juin 2025. Ces recrutements ont concerné divers postes, tant dans les domaines techniques qu’administratifs. Il a précisé que 131 anciens employés du CEB Green Energy Company Ltd et du CEB Facilities Company Ltd ont été intégrés à l’organigramme du CEB en 2021 et 2023 respectivement.

Cependant, tous les recrutements n’ont pas été effectués selon les standards attendus dans un organisme public. Si 427 d’entre eux ont été réalisés à la suite d’appels à candidatures publiés dans la presse, 595 embauches ont, quant à elles, eu lieu sans transparence. Le ministre a dénoncé une opacité totale autour de ces processus. L’effectif du CEB est passé de 1 884 employés en 2015 à 2 312 en 2025, soit une augmentation de 428 postes. Une croissance, selon le ministre, faite au détriment de la rigueur des procédures. Les pratiques de recrutement sous les précédents ministres auraient été pour le moins «douteuses». Patrick Assirvaden a souligné un point particulièrement préoccupant : des personnes recrutées comme technicien sans détenir le «National Trade Certificate Level 3» (NTC3), pourtant obligatoire pour ce poste au CEB. «Il s’agit d’un brevet technique de base essentiel dans ce domaine où la sécurité du personnel est en jeu.» Donc un manquement grave aux normes de sécurité. «Une seule erreur ou négligence peut avoir des conséquences dramatiques dans ce secteur hautement technique.»

Il a jugé inacceptable que certains recrutements aient été effectués avant même que les candidats n’aient obtenu leur certification, et que ce n’est qu’après leur embauche qu’ils ont été invités à suivre une formation pour l’obtenir. Il a dénoncé une approche «où la compétence est exigée après coup», contraire aux principes de bonne gouvernance et de gestion responsable des ressources humaines. Pour corriger ces pratiques passées, le nouveau conseil d’administration a décidé d’agir en offrant une dernière opportunité à 23 techniciens recrutés il y a sept ans – donc sous une ancienne administration – pour régulariser leur situation en obtenant leur NTC3.

Cette décision vise à renforcer la sécurité du réseau électrique national tout en permettant une mise à niveau des compétences internes. Elle s’inscrit aussi dans une volonté de mettre fin à des dérives tolérées ou ignorées dans le passé. Sans le nommer directement, Patrick Assirvaden a lancé une pique au ministre de l’Énergie de l’époque où ces recrutements irréguliers ont été faits. «Suivez mon regard», a-t-il lâché à l’Assemblée, insinuant une responsabilité politique directe dans ces pratiques. Il a fustigé une gestion où des postes aussi sensibles que celui de technicien ont été pourvus sans les critères de compétence minimaux, mettant potentiellement en péril la sécurité du personnel et la stabilité du réseau. Le ministre de l’Énergie sortant, Joe Lesjongard, aujourd’hui leader de l’opposition, a répliqué qu’il n’était pas le ministre de l’Énergie à cette époque.

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