Publicité
Hippisme – comité d’appel de la GRA
Alvinio Roy : «Mo ti kapav trouv lamor»
Par
Partager cet article
Hippisme – comité d’appel de la GRA
Alvinio Roy : «Mo ti kapav trouv lamor»

Les commissaires accusent Roy d’avoir piloté Special Force «in a fraudulent, dishonest and corrupt manner».
Pour la septième fois ce vendredi, le comité d’appel de la Gambling Regulatory Authority (GRA), sous la présidence de Me Yusuf Aboobaker SC, s’est réuni pour entendre les arguments du jockey, sur qui pèse une disqualification de cinq ans, ainsi que ceux de la Horse Racing Division (HRD). Au terme d’une séance marathon, Alvinio Roy a joué son va-tout pour sauver sa carrière.
Il est bon de rappeler que l’incident impliquant Alvinio Roy, avec sa chute en ligne droite en août 2024, a fait le tour du monde, tant elle a paru «bizarre», pour reprendre les termes de la publication britannique The Sun. Annoncée comme une enquête ‘de novo’, c’est finalement une révision (rehearing) qui s’est déroulée sous le règlement 12 des GRA Appeal Committee Regulations 2022. Représentée par Me Vijay Cooshna, recruté à la dernière minute après le forfait de son précédent avocat, la HRD, par le biais du commissaire indien Subramaniyam Mahendher, a maintenu que sa décision de disqualifier Roy pour cinq ans était justifiée, ses agissements étant, selon eux, la preuve d’une «pratique frauduleuse absolue».
Pour Mahendher, la chute de Roy semblait avoir été orchestrée par le jockey, avec notamment son «atterrissage parfait». Le commissaire reste convaincu, après visionnage du film de la course, que Roy avait bien enlevé son pied de l’étrier droit. «* There was no attempt to stay in the saddle. His intent was to push away from the horse.»* De plus, la théorie selon laquelle la selle du jockey s’était déplacée a été réfutée par de nombreux témoins convoqués par la HRD, notamment la vétérinaire Marie-Claire Domaingue, l’entraîneur Praveen Nagadoo, le starter Philippe Aumaître, Avinash Bungaroo (le handler désigné du coursier Special Force) et le chef des handlers Nicolas Keblé, qui a affirmé avoir vérifié par trois fois auprès de Roy si sa selle était en bon état.
Les étriers de la discorde
Pour pouvoir piloter Special Force à 53 kg, Alvinio Roy a déclaré avoir suivi un régime très strict, tout en réduisant au maximum le poids de son équipement, d’où sa décision d’utiliser de plus petits étriers pour respecter le handicap requis. Ces étriers minimalistes – dans lesquels il ne pouvait insérer que le bout de ses orteils – avaient été empruntés à l’un de ses confrères. «Premie fwa mo servi sa zetrie-la dan mo lavi.» Le jockey a même affirmé qu’il ne se sentait pas très à l’aise avec cet équipement.
L’avocat de la HRD rappela toutefois à Roy que c’était sa décision d’utiliser ces étriers. Le jockey mauricien rejeta l’idée qu’il s’était volontairement jeté de son cheval. «Nou fer lapriyer pou nou rant lakaz sain ek sof toulezour. Mo ti kapav trouv lamor !» Roy expliqua que sa chute avait peut-être paru étrange parce que ses mains étaient tout en haut de l’encolure de son cheval lorsqu’il a perdu son étrier droit, ce qui a empêché son pied gauche de rester en place, entraînant sa chute.
Me Taij Dabycharun, représentant les intérêts d’Alvinio Roy, insista sur le fait que son client avait perdu son étrier, et non enlevé son pied, contrairement à la conviction des commissaires de la HRD. Le commissaire Mahendher observa néanmoins que Roy aurait dû tenter de s’agripper au cou de son coursier, mais le jockey rétorqua qu’il aurait alors pu passer sous le cheval, ce qui aurait pu lui être fatal. Il rappela qu’il avait été victime d’une chute spectaculaire moins d’un an auparavant en Nouvelle-Calédonie.
Les travaux ont été ajournés jusqu’au 21 février prochain, date à laquelle les deux parties devront soumettre leurs conclusions écrites au comité d’appel. Alvinio Roy, rappelons-le, a été sanctionné sous le règlement 80.1.19, les Racing Stewards estimant qu’il avait piloté Special Force «de manière frauduleuse, malhonnête et corrompue».
Publicité
Les plus récents




