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Les ennemis du mauricianisme

28 janvier 2024, 09:16

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À entendre les élucubrations de l’un ou l’autre dans l’espace public, à voir leurs agitations sur TikTok, c’est à se demander si ce sont les socioculturels qui font vivre la presse, ou si c’est plutôt l’inverse. En tout cas, d’aucuns pensent pouvoir atteindre notre journal, surtout quand ils sont à la solde du pouvoir qui cherche à «divide and rule».

Le contre-pouvoir que nous sommes – et entendons demeurer– est devenu, malgré nous, l’adversaire politique de certains, qui nous perçoivent comme une menace, parce que nous défendons l’intérêt commun au détriment des intérêts claniques.

Mais les agitateurs sont en mal d’os à ronger, malgré la série de dysfonctionnements sociétaux à résoudre : changement climatique et amélioration des services publics, réformes constitutionnelles et législatives, efficience et compétitivité de nos industries à augmenter dans un monde dépourvu de privilèges, préservation des libertés fondamentales, entre autres enjeux majeurs.

Les attaques répétées contre la presse sont des tactiques puériles qui s’avèrent utiles pour détourner l’attention de sujets plus douloureux. Cela rapporterait des dividendes à moyen et long termes (pas toujours!) dans une importante frange de l’électorat. Au gouvernement, on ne cache pas le fait que «pli lapres kont nou, pli nou vinn popiler.» L’argument, ici, repose sur des considérations bassement ethniques…

Quant à nous, depuis 60 ans que nous existons, nous maintenons : nous n’avons pas d’ennemis politiques personnels, mais des adversaires sur le plan des idées et des principes quelle que soit la couleur de leur drapeau. Nos adversaires sont, entre autres, ceux qui pratiquent le communalisme qui empêche l’éclosion du mauricianisme. Nous combattons aussi la démagogie qui entrave la liberté et le progrès social.

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Une société interculturelle invite au partage des savoirs, à la connaissance des coutumes de l’autre, à une interpénétration mutuelle. Une société multiculturelle, que défendent les lobbies sectaires (afin de sauver leur peau et leurs sous) génère une juxtaposition des communautés d’où résultent rapidement une ghettoïsation des comportements et une séparation des idéaux. Et des visions différentes de la construction du pays. Ainsi, à travers leurs prismes sectaires, des combats nationaux, comme celui contre les manquements des partis politiques, les drogues de synthèse, revêtent des habits communaux… En d’autres mots, si l’on veut une nation vraiment solidaire et soudée, il y a lieu d’en découdre avec les lobbies qui nous divisent et d’encourager ceux - ils sont nombreux mais bien plus discrets - qui nous rassemblent. Depuis longtemps, nous avons choisi notre camp. Envers et contre tous.