Publicité

Roshi Bhadain vs Navin Ramgoolam

Guerre ouverte

30 août 2023, 14:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Guerre ouverte

Roshi Bhadain, le leader du Reform Party (RP) et Navin Ramgoolam, le leader du Parti travailliste (PTr) .

Une chose est certaine : Navin Ramgoolam, le leader du Parti travailliste (PTr), et celui du Reform Party (RP), Roshi Bhadain, ne travailleront pas ensemble. Ce dernier a fait une vidéo de dix minutes, diffusée dimanche, dans laquelle il lance un défi à l’ancien Premier ministre pour un débat à la radio concernant notamment l’emprunt de Rs 40 millions que Navin Ramgoolam avait obtenu de l’ancienne Bramer Bank pour l’achat du campement de Roches-Noires avec comme garant la British Ame- rican Insurance. Il veut aussi un débat sur la «vision des ruptures» proposée par Ramgoolam et les 80 réformes du Reform Party.

● Patrick Assirvaden: «C’est Pravind Jugnauth qui doit être content»

Cette vidéo survient après que le leader du PTr a démenti, lors d’une conférence de presse samedi, qu’il devait de l’argent à la banque. À vrai dire, il réfutait les propos que Roshi Bhadain a tenus à la radio quelques jours auparavant. Dans sa conférence de presse samedi, Navin Ramgoolam a maintenu qu’il a tout remboursé au liquidateur. «Sa ki pé rod vinn Prémié minis?» a rétorqué le chef de file des Rouges, en faisant référence au leader du RP.

Dans la vidéo, Roshi Bhadain parle d’un emprunt que Navin Ramgoolam a contracté quand il était Premier ministre en 2010 ; mais il a fallu un ordre de saisie pour que le leader du PTr vende le campement afin de rembourser les dettes. Il a même traité Navin Ramgoolam de menteur. «Je l’invite à la radio pour parler de ses frasques en Inde. L’heure est arrivée pour qu’on voie comment [tu] mènes la population en bateau», a déclaré le leader du RP dans sa vidéo. Il n’y a de ce fait pratiquement pas de chance que les deux hommes se croisent sur le plateau d’une radio pour un débat.

L’express a sollicité le président du PTr, Patrick Assirvaden, pour connaître la position de Navin Ramgoolam au sujet de ce défi. «Nous n’accordons pas d’importance aux propos de Roshi Bhadain. Notre challenger est Pravind Jugnauth. Si Roshi Bhadain veut devenir l’agent du Mouvement socialiste militant et faire le jeu de Pravind Jugnauth, c’est son affaire», répond-il. Ce cadre du PTr affirme que Roshi Bhadain a une dent contre Navin Ramgoolam depuis 2014. «Il se trompe d’adversaire, mais intentionnellement. Tout le monde voit son jeu. C’est Pravind Jugnauth qui doit être content…»

Le leader du RP maintient que l’invitation pour un face-à-face a été lancée à Na- vin Ramgoolam et que c’est à lui de réagir. «Je note que Navin Ramgoolam a pris la poudre d’escampette. Tout démontre qu’il n’a pas l’intention de participer à un débat démocratique et transparent comme cela se fait à l’étranger. Je suis candidat au poste du Premier ministre tout comme lui. Dans d’autres pays démocratiques, deux candidats à ce poste viennent à la télévision ou à la radio pour débattre. Je ne fais pas le jeu de Pravind Jugnauth à qui j’avais également lancé un défi pour débattre sur l’affaire Angus Road et je l’attends toujours. C’est Ramgoolam qui est l’agent de Praving Jugnauth», avance Roshi Bhadain.

Il se défend d’être l’agent du MSM. «Cela m’agace. Les Mauriciens doivent comprendre que lors des prochaines élections, il y aura une lutte à trois pour le poste de Premier ministre. Quand je critique l’un, cela ne veut pas dire que je fais le jeu de l’autre. Donc, si je comprends la logique de certaines personnes, je n’ai pas le droit d’être candidat au poste du Premier ministre parce qu’il ne faut avoir que deux candidats à ce poste ? Est-ce que je dois laisser la place à Ramgoolam ou Jugnauth comme cela a été le cas par tradition. J’ai toujours dit : ‘ni Pravind, ni Navin’. Certaines personnes semblent ne pas remarquer que j’ai aussi dit ‘ni Pravind’. Pravind Jugnauth a tenté me faire arrêter à cause des dénonciations faites à l’encontre de son gouvernement.»

Roshi Bhadain affirme en outre que s’il avait voulu faire le jeu de Pravind Jugnauth, il n’aurait pas fait éclater l’affaire Angus Road, celle de l’Euroloan, l’affaire de biscuits impliquant Sheila Hanoomanjee ou encore faire la lumière sur la mort de Soopramanien Kistnen, avec l’aide de Rama Valayden. «Quand j’avais fait parler de ces affaires, personne n’avait dit que j’étais l’agent de Jugnauth.»