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Compensation de Rs 1 000: les implications

1 décembre 2022, 10:00

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Compensation de Rs 1 000: les implications

Ce montant apparaîtra sur vos salaires de janvier. Tous les employés des secteurs public et privé auront droit à Rs 1 000. Pourquoi ce montant ? Est-ce que cela soulagera vraiment les Mauriciens ? Qu’en pensent syndicats et patrons ?

Rs 1 000. C’est le montant de la compensation salariale que recevront tous les employés dès fin janvier 2023. Annonce faite hier par le ministre des Finances Renganaden Padayachy, à l’issue de la réunion tripartite.

Ce montant a été calculé en se basant sur le taux d’inflation projeté par Statistics Mauritius, à fin décembre 2022, soit 10,7 %. À savoir que cela concerne tous les employés du secteur public – c’est-à-dire les fonctionnaires – et du secteur privé. Ce montant, affirme-t-on, compensera un tiers de la perte du pouvoir d’achat; car, selon les chiffres de Statistics Mauritius, en moyenne, les ménages ont déboursé Rs 3 400 de plus depuis janvier pour faire face à la spirale des augmentations, y compris celles des carburants.

Durant la rencontre tripartite, le ministre des Finances a également fait valoir que le salaire minimal passera ainsi à Rs 13 075 en janvier 2023 et que la CSG Allowance de Rs 1 000 sera maintenue, jusqu’en juin du moins. Renganaden Padayachy a aussi affirmé que les retraités ne percevront pas d’augmentation, mais qu’une hausse de la pension de vieillesse sera prise en compte lors du prochain Budget de 2023-2024.

À l’issue de cette réunion tripartite, le Grand argentier a assuré «avoir fait des efforts pour qu’employés et employeurs se réconcilient. C’est surtout pour aider le pays à souffler». Le ministre des Petites et moyennes entreprises (PME) et des Coopératives, Sunil Bholah, a quant à lui admis qu’il est conscient de l’impact du paiement de cette compensation sur les PME. Selon lui, le gouvernement trouvera un mécanisme d’aide, en partenariat avec Business Mauritius et la Mauritius Revenue Authority, pour les secteurs en difficulté.

Pour le patronat, la compensation salariale bouscule davantage les plans, alors que l’économie ne s’est pas encore remise du Covid. Kevin Ramkaloan, Chief Executive Officer de Business Mauritius, affirme qu’ils avaient proposé Rs 600. «Pendant plus de dix ans, le taux d’inflation était bas et on a dû payer la compensation salariale tous les ans. La dernière fois que l’inflation a atteint 10,7 %, c’était en 2007 lors de la crise. Nous avons payé Rs 600, soit un taux de 8 %. Or, cette fois, le taux est pareil et l’on souhaitait une compensation raisonnable qui aurait coûté Rs 2,5 milliards aux entreprises. Avec Rs 1 000, nous devons débourser davantage, soit Rs 4,2 milliards.»

«(...) ce sera grave»

Au niveau de la Fédération des PME, le président Amar Deerpalsing fait ressortir que certaines questions demeurent. «Nous ne savons pas si on aura le soutien du gouvernement, il faut attendre une annonce. Si nous n’obtenons pas l’aide de l’État, ce sera grave. Il y a des compensations que les PME doivent payer dès juillet 2023, vu que l’aide de l’État s’arrête. Y compris celle décidée par le gouvernement. Ce sera difficile de payer de tels montants à six mois d’intervalle.»

Ashok Subron, animateur de l’All Employees Federation et de la General Workers Federation, estime que les Rs 1 000 compenseront partiellement l’érosion du pouvoir d’achat. «Nous avions fait une panoplie de propositions, dont le salaire minimal à Rs 15 000, la baisse du prix des carburants et aussi une compensation d’un montant de Rs 3 400. La décision finale annoncée est de Rs 1 000. Choses positives: le salaire minimal a évolué et la CSG Allowance maintenue», souligne le syndicaliste.

Devanand Ramjuttun, Assistant Secretary- General de la National Trade Union Congress, a également réagi à cette annonce. «La décision est finale. Avec la perte du pouvoir d’achat, on s’attendait à une compensation de Rs 2 000. Ce qui est positif, c’est que c’est une compensation across the board, et qu’elle ne cible pas uniquement certains salaires.»

Reeaz Chuttoo, de la Confédération des travailleurs du secteur privé, fait valoir, pour sa part, qu’il y a une très petite marge entre les Rs 1 000 et les Rs 1 318 proposées par le syndicat. Il se réjouit que le salaire minimal évolue également alors que des travailleurs touchaient Rs 1 500 en guise de paie auparavant.