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Central Water Authority: l’intrigante nomination de Prakash Maunthrooa

25 août 2022, 20:24

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Central Water Authority: l’intrigante nomination de Prakash Maunthrooa

La nomination de Prakash Maunthrooa comme le directeur général de la Central Water Authority (CWA) a surpris plus d’un. Ce bras droit des Jugnauth quitte son poste de chairman d’Airport Holdings Ltd (AHL), d’Airports of Mauritius Ltd (AML), d’Airport Terminal Operations Ltd (ATOL) et de Mauritius Duty Free Paradise Ltd (MDFP). Il démissionne aussi comme non-Executive Director de SBM Holdings. Il a laissé tous ces postes pour prendre la direction de la CWA. De plus, il ne touchera plus de salaire comme conseiller du Premier ministre.

Comme «special advisor» de Pravind Jugnauth, il touchait un salaire de Rs 132 400, sans compter une allocation de Rs 20 000 et une allocation de chauffeur de Rs 8 820, comme indiqué dans une réponse parlementaire. De plus, il percevait des allocations en siégeant sur différents conseils d’administration.

Désormais, le poste de directeur général de la CWA lui permettra de toucher un salaire de base de Rs 119 500, sans compter les allocations si on se fie au dernier rapport du Pay Research Bureau, mais le Conseil des ministres peut lui accorder un salaire beaucoup plus attrayant, comme un de ces prédécesseurs qui obtenait Rs 275 000 mensuellement

Par ailleurs, bien que Prakash Maunthrooa soit un proche du Mouvement socialiste militant, ce n’est pas un choix de Joe Lesjongard, le ministre des Services publics. Au sein du gouvernement, on affirme que sa nomination à la tête de la CWA est délibérée car cet organisme a des gros défis à relever pendant les prochaines années, afin de fournir l’eau à la population avant la fin du mandat du gouvernement de Pravind Jugnauth. «Il faut un homme d’expérience», dit-on.

Autre son de cloche

Toutefois, il y a un autre son de cloche. L’entourage très proche du Premier ministre et le Sun Trust ont voulu partager la poire en deux. Depuis que la justice a blanchi Prakash Maunthrooa en appel dans l’affaire Boskalis et qu’il ait fait son grand retour au bureau du Premier ministre (PMO), il y a eu des conflits entre les conseillers du chef du gouvernement et des nominés politiques.

D’ailleurs, l’on affirme que la démission de Sanjeev Ghurburrun comme chairman de la Mauritius Ports Authority (MPA) est liée à l’arrivée de Prakash Maunthrooa au PMO. Le nouveau directeur général de la CWA étant à la direction de cet organisme autrefois et, avec le MPA qui tombe sous le PMO, déclare un proche du MSM, Prakash Maunthrooa se permettait d’intervenir dans les activités de l’autorité portuaire. Cette situation a généré en une guerre larvée entre lui et Sanjeev Ghurburrun , également conseiller au PMO. La situation a dégénéré après les naufrages de trois bateaux à Pointe-aux-Sables et Bain-des-Dames.

Sanjeev Ghurburrun n’aurait pas apprécié que Prakash Maunthrooa ait convoqué des cadres de la MPA à son bureau pour une réunion. L’ancien président de la MPA avait été nommé à la présidence de cet organisme en juin 2021 pour une période de trois ans, mais il a quitté son emploi plus tôt, en juin de cette année. Toutefois, il a gardé son poste de conseiller au PMO. Officiellement, la MPA affirme qu’il est parti parce qu’il avait complété le développement stratégique du port.

Il y a eu également une guerre d’egos à l’aéroport. D’abord, avec la création d’AHL, Ken Arian, ancien senior advisor auprès de Pravind Jugnauth, a été propulsé à la tête de cette société, en même temps que Prakash Maunthrooa était nommé conseiller du Premier ministre et chairman d’AML, d’ATOL, de MDFP, notamment. Toujours dans l’entourage du MSM, on nous affirme que les deux hommes voulaient s’imposer à l’aéroport, provoquant souvent des conflits.

Par ailleurs, le départ de Prakash Maunthrooa du PMO est acclamé par des fonctionnaires, apprend-on. Il exigeait que certains dossiers passent par lui d’abord avant qu’un fonctionnaire donne son feu vert pour un projet. De plus, d’autres conseillers du Premier ministre reconnaissent que c’est un «gentleman parfait», mais ils lui reprochent ses méthodes de la vieille école.

Des membres de l’opposition, Rajesh Bhagwan notamment, attendent la rentrée parlementaire pour poser des questions à Joe Lesjongard sur la nomination de Prakash Maunthrooa.