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L’élevage de dindes à grande échelle devient une réalité

25 juin 2014, 20:45

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L’élevage de dindes à grande échelle devient une réalité
500 dindonneaux, des Orlopp Bronze génétiquement modifiés, ont été importés de France en octobre dernier. Ils se trouvent actuellement à Albion et au centre de recherches de Réduit. Ils ont maintenant 8 mois et pèsent en moyenne 13-15 kilos. Ils font désormais partie de la Turkey Unit à la station expérimentale d’Albion. Cette unité a été inaugurée par le ministère de l’Agro-industrie,le mardi 24 juin. 
 
Le but n’est pas de les vendre dans leur état actuel. «Nous voulons arriver à produire des dindonneaux afin que les éleveurs potentiels et existants puissent avoir du sang nouveau  dans leur troupeau», explique Jean-Pierre Yee Tong Wah, responsable du projet, affecté à l’Animal Production Division du ministère. Le prix de vente de ces dindonneaux aux éleveurs devrait varier entre Rs 150 et Rs 200. 
 
«C’est un retard que nous rattrapons aujourd’hui. Car nous produisons du poulet depuis 1960 et sommes maintenant autosuffisants. La production de dindes aurait dû suivre depuis longtemps déjà», indique le ministre Satish Faugoo. 200 tonnes de viande de dinde sont consommées à Maurice par an, et nous en produisons seulement 5 %. Quant au reste de la consommation, il provient de l’importation, ce qui représente un chiffre de Rs 30 millions selon le ministre. 
 
Le ministre Faugoo espère que ce nouveau projet boostera la production de dinde à Maurice.
 
«Il s’agit d’augmenter la production et professionnaliser l’élevage de dindes. Car actuellement il a une cinquantaine d’éleveurs qui pratiquent une production artisanale (back yard feeding). Nous souhaitons moderniser ce type d’élevage et amener les éleveurs à produire à moyenne et à grande échelle», explique-t-il. Le ministre espère ainsi amener la dinde dans les plats des Mauriciens.
 
Et, pour encourager les éleveurs, des facilités leur seront offertes. Ils pourront bénéficier de plans d’aide, soit jusqu’à 50 % de financement pour l’achat d’équipements et de terrains. 
 
«C’est un projet qui, nous l’espérons, augmentera le nombre de consommateurs de dinde», confie Désirée Bergicourt. Cette femme, âgée de 60 ans élève des dindes de manière artisanale depuis 35 ans. Elle vend son produit aux particuliers et aux hôteliers. Selon elle, «si des lieux de découpe sont aménagés, cela encouragera les consommateurs. Car, actuellement, c’est surtout une couche particulière de la population qui consomme de la dinde, surtout pour Noël».  
 
En effet, une dinde entière de 7 kilos se vend à Rs 3 500 environ. Désirée Bergicourt a bon espoir que le prix de cet animal qu’elle dit trés goûteux va baisser avec l’initiative du ministère.
 
Guy Bacbotte la rejoint dans ses propos. «Ce nouveau projet va certes m’aider», explique cet éleveur habitant à Olivia. Eleveur de dinde depuis 7 ans, il compte moderniser son élevage. Toutefois, il confie avoir des difficultés à trouver des granulés à donner à ses animaux. «Je leur donne de la nourriture pour les starter chickens que je trouve sur le marché.» Il repart avec une dinde  et un sachet de nourriture pour  dinde sous les bras, cadeaux du ministère. «Je compte bien me renseigner pour savoir où en trouver», lance-t-il.