Publicité

Yankees stay home

9 avril 2025, 08:55

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Leur vie est avide comme un lasso

J. L Borges

Le ciel est lourd de ces nuages annonciateurs d’orages, d’averses et de tempêtes. Instables, donc imprévisibles, les effets de cette couche nuageuse menacent de s’étendre au reste du monde. Cette métaphore par trop climatique se rapporte à la volonté d’un homme imposant sa vision impérialiste et égocentrique au reste de l’humanité. Pour rappel, est impérialiste tout pays qui cherche à conserver ou à étendre sa domination (politique, militaire, culturelle, technologique, intellectuelle, raciale…) et sa sphère d’influence sur d’autres États ou territoires.

Mais revenons à notre métaphore climatique et ce ciel lourd de nuages émanant d’une Maison-Blanche, et d’un bureau ovale aux tentures dorées comme la crinière du seigneur des lieux, cet homme vide aux mains pleines. Sous cette toison, de petits yeux au regard prédateur président à la destinée de milliards d’êtres humains. Autour de lui, une équipe de collaborateurs inexpérimentés s’emploie à complimenter et flatter l’ego sans commune mesure du seigneur des lieux. Il est assuré de leur inconditionnelle servitude.

Esclaves de leurs ambitions, cheveux gominés, dents blanches acérées, le regard condescendant, ils écoutent béats le maître. Si ce n’était pour la solennité du lieu, on se croirait sur le set de Wall Street, une réalisation hollywoodienne des années 60 retraçant les péripéties d’un trader sans foi ni loi, aveuglé d’ambition et avide de richesse.

À l’ordre du jour : l’immobilier. Il est en effet question du Panama, du Canada, du Groenland et des richesses minières de l’Ukraine, et accessoirement du destin de centaines de milliers d’êtres humains concernés. Est ainsi dévoilé le caractère nationaliste de cette idéologie raciste qui attire la sympathie de certains partis européens et régimes populistes à la tronçonneuse.

De temps à autre, apparaît dans le bureau ovale un trublion tout vêtu de noir, accompagné de sa progéniture. Gesticulant, sautillant, ce Raspoutine des temps modernes est le conseiller spécial et obscur du tsar. Tout chez lui respire l’arrogance et l’absence d’humilité. Me vient alors l’envie de parodier W. Churchill : «Never has so much been imposed to so many by so few.»

Comble d’ironie, ou d’arrogance, cette première puissance mondiale, qui n’a eu de cesse d’imposer sa volonté au reste du monde en utilisant la force, la coercition et le chantage, se travestit aujourd’hui en victime pleurnicharde et revancharde. Voilà, en quelques mots, la vision étriquée, cynique, tragique de cette administration ultra-libérale (quand cela lui sied), dénuée d’humanisme et de toute perspective historique.

Comment est-on arrivé à une telle caricature de ce grand pays ?

Le monde traverse une crise qui, par définition, est un changement définitif. Rien ne sera plus comme avant. Plus que jamais, nous devons nous accrocher à nos valeurs universelles et refuser d’être soumis à la loi du plus fort qui se profile çà et là. Les crises ont cela de bon qu’elles remettent en question les certitudes. Aussi, certains espèrent que de ce dérèglement surgira un monde meilleur, moins égoïste, plus généreux, un monde solidaire et équitable sous l’égide d’une Union européenne consolidée et affranchie de la tutelle américaine.

Souhaitons la consolidation du groupe des BRICS, et profitons des inepties de cet Américain, de ses maladresses et de son arrogance pour mettre fin, une bonne fois pour toutes, au présent système unipolaire au seul bénéfice des USA. Rêvons d’une planète affranchie, respectée, apaisée. Imaginons une économie au service du plus grand nombre.

En guise de conclusion, il me vient à l’esprit ces étoiles filantes qui brillent intensément mais pour peu de temps. Souhaitons qu’il en soit ainsi pour ce démagogue et que l’histoire lui réserve la juste place qu’il mérite.