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Arrivée de limiers de Scotland Yard

Simla Kistnen : «Aster nou pou kone kisann-la finn touy mo misie»

23 juin 2025, 13:00

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Simla Kistnen : «Aster nou pou kone kisann-la finn touy mo misie»

■ Simla Kistnen, à côté d’une photo de son défunt époux, lors d’un hommage, à son domicile, le 18 octobre 2023.

Elle garde espoir face à la relance de l’enquête, après presque cinq ans, sur le meurtre de son mari, en octobre 2020. L’arrivée de deux officiers de Scotland Yard marque un tournant décisif dans le dossier Soopramanien Kistnen, dit Kaya, qui est désormais traité en priorité absolue par les experts britanniques. Dès leur arrivée mardi, ils ont consacré leurs premières séances de travail à écouter la Major Crime Investigation Team (MCIT) et le conseiller spécial Daniel Monvoisin afin d’obtenir un état des lieux complet de l’enquête. Dans les prochains jours, ils comptent descendre sur le terrain pour examiner les sites clés de l’affaire – notamment le champ de canne de Telfair où le corps avait été découvert – et rencontrer des témoins, dont certains jusque-là restés dans l’ombre.

Parmi ces rencontres, figure Simla Kistnen, veuve de la victime, que les Britanniques prévoient d’auditionner très prochainement. Elle accueille cette relance avec émotion. «Se enn gran soulazman pou mwa. Mo sir aster lanket pou fer dan transparans ek ki nou pou trouv laverite. Nou pou kone finalman kisann-la finn touy mo misie. So lekor ti retrouv dan enn leta atros… bizin ena enn dimounn ki finn fer sa.» Pour la famille Kistnen, l’espoir renaît : la collaboration internationale offre la promesse d’une investigation plus rigoureuse, libérée des lenteurs et des zones d’ombre qui ont longtemps entouré ce dossier. Il faut espérer que cette dynamique permettra non seulement de lever le voile sur les circonstances exactes de la mort de Soopramanien Kistnen, mais aussi de restaurer la confiance dans l’appareil judiciaire. La vérité semble enfin à portée de main.

Soopramanien Kistnen, 51 ans, ancien agent politique et homme d’affaires, avait été retrouvé carbonisé à Telfair, le 18 octobre 2020. Très vite, la police avait conclu à un suicide. Mais cette version a été remise en cause par sa famille, qui a souligné de nombreuses zones d’ombre. Des incohérences ont été relevées dans les rapports d’autopsie, des objets personnels n’ont jamais été retrouvés et plusieurs pistes n’ont pas été explorées, notamment des menaces qu’aurait reçues Kistnen dans le contexte tendu des élections générales de 2019.

L’affaire avait été relancée en 2021, sans que les conclusions ne permettent d’identifier un ou des responsables. Le nouveau Premier ministre a décidé de solliciter l’aide d’experts étrangers. En mars 2025, Navin Ramgoolam a dénoncé une tentative «délibérée d’étouffer l’affaire» sous l’ancien régime, promettant de tout mettre en œuvre pour que justice soit faite.

Les officiers de Scotland Yard, reconnus pour leur rigueur méthodologique, n’ont pas vocation à résoudre l’affaire à la place des autorités locales. Leur rôle consiste à apporter un regard neuf, basé sur des techniques d’investigation avancées : relecture critique des procédures, reconstitution des scènes de crime, analyses téléphoniques et financières et apport des dernières technologies en matière de criminalistique. Ils remettent à chaque étape leurs conclusions et recommandations à la MCIT et au Central Criminal Investigation Department, sous la supervision de Daniel Monvoisin. Un rapport final sera soumis à l’issue de leur mission, contenant des pistes concrètes à suivre pour faire progresser l’enquête.

Même si leur mission couvre d’autres dossiers sensibles, comme ceux de Vanessa Lagesse, Michaela Harte et Nadine Dantier, c’est bien l’affaire Kistnen qui concentre leur attention et ressources. Pour de nombreuses familles de victimes, cette mobilisation internationale constitue un symbole fort. Elle laisse entrevoir la possibilité, d’enfin faire la lumière sur des drames restés trop longtemps dans l’ombre.

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