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HSC cuvée 2023

Siddhish Jogiah fait la fierté du Keats College

8 février 2024, 11:13

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Siddhish Jogiah fait la fierté du Keats College

Siddhish Jogiah, 20 ans, aime les risques. Il était élève dans un collège d’État à Floréal et a décidé de faire confiance au collège Keats à Chemin-Grenier, après qu’il n’ait pas obtenu cinq «credits» aux examens de «School Certificate». Un choix qui s’est avéré payant pour lui qui, aujourd’hui, fait la fierté de l’école en tant que lauréat dans la catégorie des «HSC Pro Scholarships». Fils d’un père «Tax officer» et d’une mère enseignante, cet habitant de Chemin-Grenier n’en revient pas d’avoir obtenu la bourse d’Etat, même s’il a admis avoir beaucoup étudié pour obtenir de bonnes notes.

Timide et réservé, c’est un jeune encore très ému qui nous a accueillis, hier après-midi, au collège Keats, si bien qu’il peinait à s’exprimer. Ses amis l’ont tous félicité et c’est sous les encouragements de ses parents qu’il a pu parler. Il a appris qu’il était lauréat en écoutant la radio en compagnie de sa maman, hier matin, et il lui a fallu quelques minutes pour comprendre ce qu’il venait d’accomplir. «Mo ti avek mo mama. Monn tann mo nom ek monn gagn sok. Mo pa ti pe rod crwar me mo mama inn may mwa for ek linn dir mwa bravo. La monn realize ki monn lorea», raconte un Siddhish Jogiah encore surpris.

Il a pris le chemin de l’école où ses amis l’attendaient avec impatience et a été accueilli par des pétards et au son de tambour. Ses enseignants, qui étaient confiants depuis son admission à l’école, savaient qu’il allait briller. «J’ai su gérer mon temps entre ma passion qui est l’informatique et mes études. J’en savoure le fruit aujourd’hui et cela me rend fier», déclare Siddhish Jogiah.

L’informatique a été très présente dans son parcours et ça, son père Randheer, en sait quelque chose. «Linn aprann bokou. Ena fwa mo ti pe trouv li telma lor so ordinater ki mo ti pe demann mwa sipa vremem li pe aprann. Mo ti fer enn surprise check ek monn trouve li ti pe fer so bann notes», confie Randheer Jogiah, qui était au travail quand la bonne nouvelle est tombée.

Le père du lauréat salue et remercie les enseignants du collège Keats, en qui il a placé sa confiance pour la réussite de son fils. Fils qui, pour l’heure, ne perd pas de vue sa passion et pense entamer des études poussées en informatique à l’étranger. «Je veux dire à mes amis de ne pas baisser les bras malgré les difficultés car les efforts paient toujours. Mes parents m’ont fait confiance et j’ai su me débrouiller avec le soutien de mes enseignants. Maintenant c’est une nouvelle page qui devra être tournée», raconte Siddhish Jogiah.

Tony Wong, recteur de l’école, se dit fier mais garde toujours un message d’espoir pour les autres élèves. «Cet élève nous a fait confiance en venant chez nous pour refaire sa Form V et il a obtenu ses cinq credits. Et aujourd’hui, il a été sacré lauréat. Si les élèves qui ont du potentiel venaient chez nous dès la Form I ce serait un plus. Pourquoi attendre d’aller dans un collège, d’échouer et être traumatisé avant de venir chez nous ? Le changement d’environnement est un problème, il ne faut pas l’oublier. Chez nous c’est une équipe qui travaille pour le succès car quand un élève réussit, c’est bénéfique pour la société aussi car on a façonné un bon citoyen de demain. C’est ça que l’on veut. Il faut dire que dans un pays comme Maurice, il faut avoir des élèves dans toutes les branches et pas que dans le domaine académique. Actuellement, on dit à un élève que s’il n’a pas ses cinq credits, il ne peut faire le HSC. Je dis oui mais combien de personnes veulent aller travailler comme fonctionnaires à la Public Service Commission et ailleurs dans le secteur public ? On n’a pas besoin de ça. On a besoin d’un bon pompier, d’un bon maçon, d’un bon cuisinier, serveur ou artiste. On ne peut pas se concentrer uniquement sur ceux qui brillent sur le plan académique. Mon appel en tant que recteur depuis plus de 28 ans au Keats College est : n’est-il pas grand temps de revoir notre système et de permettre aux gens de s’épanouir et pas que sur le plan académique mais pour en faire un bon citoyen avec des compétences pour servir la société ?» s’interroge Tony Wong, qui rappelle que chaque élève qui passe par le Keats College doit devenir un bon citoyen et pas être uniquement lauréat.

C’est sous les applaudissements de ses enseignants que Siddhish Jogiah a quitté la cour de l’école du Keats College pour continuer les festivités chez lui et dans le village où tout le monde l’attendait pour l’acclamer.