Le leader du Reform Party (RP), Roshi Bhadain, était l’invité de l’émission Décryptage cette semaine. Lors de cet entretien, il a officialisé la participation de son parti aux prochaines élections municipales, marquant ainsi son retour sur la scène politique. Il a également critiqué le discours-programme présenté vendredi par le président, Dharam Gokhool.

Face au journaliste Stewelderson Casimir, Roshi Bhadain a expliqué que la décision de participer aux municipales avait été prise par le bureau politique du RP, mettant «l’intérêt du pays au premier plan». Revenant sur la victoire écrasante du gouvernement lors des dernières législatives (60-0), il a estimé que le vote exprimait «l’amertume» de la population, dont le seul objectif était de mettre fin au régime Jugnauth.

Roshi Bhadain a mis en garde contre une éventuelle répétition de ce scénario lors des élections municipales, avec un potentiel 120-0 en faveur de l’Alliance du Changement. «Cela installerait un système totalitaire», a-t-il averti. Il a souligné l’importance d’un contre-pouvoir pour protéger la population.

Selon lui, l’objectif du RP n’est pas de rivaliser avec le gouvernement, mais de faire comprendre l’importance d’une opposition forte. Il a insisté sur la nécessité de donner une chance aux jeunes, porteurs d’idées nouvelles et d’énergie. Cependant, il a reconnu qu’il manque encore de candidats dans certaines villes. Son ambition : présenter 120 candidats et se présenter seul, sans alliance.

Critiquant le discours-programme, Roshi Bhadain a reproché au gouvernement son manque de clarté sur la mise en œuvre des mesures annoncées. Il a comparé les 80 mesures de son propre programme électoral aux annonces actuelles, jugeant celles-ci mal structurées et sans échéancier précis. Il s’est également montré sceptique sur la mise en place de la Constitution Review Commission dans les six mois, comme promis. «Si zot resi fer li en six mois, mo pou dir zot bravo», a-t-il ironisé. Concernant l’abandon de la déclaration ethnique, il a émis des réserves face aux défenseurs du Best Loser System.

Roshi Bhadain a estimé le coût total des mesures à plus de Rs 400 milliards, s’interrogeant sur la faisabilité de ce plan dans un contexte économique qu’il qualifie de critique. «Comment feront-ils ? Avec l’argent des Chagos ?», a-t-il demandé, avant de s’interroger sur les conséquences si ces fonds ne se matérialisaient pas.

Des ressources limitées pour les réformes

Le leader du RP a également critiqué le gouvernement pour avoir annoncé des centaines de nouvelles lois sans garantir les moyens humains nécessaires à leur élaboration. «Avons-nous les ressources pour les rédiger, les débattre et les voter au Parlement ?» s’est-il interrogé.

L’affaire «Missié Moustass»

Enfin, Roshi Bhadain a abordé le scandale lié au piratage présumé des systèmes du Bureau du Premier ministre. Navin Ramgoolam à garantir publiquement que ces équipements ne seront plus utilisés. «Qu’adviendra-t-il s’il y a d’autres fuites dans quelques années ?», a-t-il conclu, exprimant ses inquiétudes sur l’impact de cette affaire sur la stabilité du pays.

Avec ces critiques incisives, Roshi Bhadain relance le débat sur la gouvernance et la transparence, tout en plaçant son parti dans une position de veille et d’opposition face à un gouvernement dominant.