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Carnet de voyage
Rome, première escale d’un Rodriguais émerveillé
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Carnet de voyage
Rome, première escale d’un Rodriguais émerveillé

Devant le Colisée.
Rome. Un nom lourd d’histoire, une promesse d’émerveillement. Et pourtant, rien ne m’avait préparé à la symphonie confuse et vivante que j’allais découvrir. Dès l’aéroport, un monde nouveau m’aspire : ici, même pour monter dans un bus ou un train, il faut un ticket bien en règle. Loin des pratiques plus souples de chez nous, c’est un ballet bien rodé, presque mécanique. Mais derrière cette rigueur, une frénésie continue – un rush, un souffle qui court dans les veines de la ville.
Les rues de Rome sont un musée sans vitrine. Je marche au milieu de pierres qui parlent, de colonnes dressées vers les siècles, de façades qui semblent porter sur leurs épaules le poids de toute une civilisation. Chaque pas résonne sur le pavé comme un écho de l’histoire. Ici, le passé n’est pas poussière. Il respire. Il vit.
Le bureau pour la presse au Vatican.
Mais Rome, c’est aussi la présence, visible, presque pesante, des forces de l’ordre. Policiers, militaires en patrouille, fusils à l’épaule, casques brillants. Le décor semble tiraillé entre grandeur historique et crainte contemporaine.
Devant le dôme du Vatican.
La fontaine de Trevi.
Ma première visite : le Colisée. Monument mythique, arène du sang et du sable, théâtre de l’humanité dans ce qu’elle a de plus noble et de plus cruel. Devant l’entrée, une scène qui me surprend : de jeunes Africains m’abordent avec chaleur, complimentent mes chaussures, nouent un bracelet à mon poignet comme un geste d’amitié, avant de réclamer quelques euros. Une technique douce, presque fraternelle, mais qui laisse un arrière-goût étrange. Solidarité ou survie ? Dans la file interminable des visiteurs, j’entends mille langues, mille attentes. Chacun est venu chercher quelque chose – une image, une vibration, un rêve d’histoire. Le Colisée ne déçoit pas : il est là, massif, témoin de la gloire et de la décadence.
** Sur cette fresque peinte entre 1509 et 1511, Raphaël rassemble les plus grands penseurs de l’Antiquité dans un
décor idéal de savoir et de philosophie. Parmi eux, MichelAnge, que Raphaël admire profondément, est représenté dans la figure d’Héraclite, pensif, assis au centre avant. Ce n’était pas prévu au départ : Raphaël l’a ajouté après avoir vu la Chapelle Sixtine, peinte par Michel-Ange, en guise d’hommage. C’est un geste rare d’un artiste saluant un
autre génie vivant.**
Mais ce qui me marque profondément, c’est le contraste permanent. À Roma Termini, grande gare battante du cœur de la ville, des gens habillés avec élégance croisent des sansabris allongés sur les trottoirs. Luxe et misère, beauté et douleur, tendresse et indifférence, Rome est un poème plein de paradoxes.
Les calèches dans les rues de Rome.
Des foules du monde entier
Et puis vient le Vatican. Terre sainte. État dans l’État. Ici, l’air change. Les visages sont recueillis. Les pas ralentissent. La Basilique Saint-Pierre s’impose comme un vaisseau de foi ancré dans la pierre. À l’heure du jubilé de 2025, des foules du monde entier convergent vers ce sanctuaire. On attend entre 30 et 40 millions de pèlerins, c’est dire combien ce lieu touche les âmes.
L’intérieur m’éblouit. Les ors, les colonnes, les fresques – tout semble murmurer une prière. C’est plus qu’un bâtiment, c’est une offrande. Une lumière. Une réponse.
Dans les musées du Vatican, les murs deviennent des récits. Sous la voix douce de Clara, notre guide, les œuvres de Michel-Ange et Raphaël prennent vie. Dans la Chapelle Sixtine, je lève les yeux vers les cieux peints. Et j’ai mal au cou. Oui, comme l’a ressenti Michel-Ange lui-même, dit Clara. Ce vertige, ce trouble devant la beauté, cette couleur intense qui traverse le temps.
Je suis ému. Pas seulement par l’art, mais par ce que Rome fait à l’âme. Elle t’oblige à sentir. À réfléchir. À ralentir et à te perdre.
Rome est une ville qui te parle, même si tu ne comprends pas l’italien. Elle te parle en ruines, en regards, en silences.
Pour moi, petit Rodriguais loin de mes lagons, c’est une secousse intérieure.
Et je sais déjà que ce n’est que le début du voyage.
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