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Explosion mortelle au centre de plongée du «Méridien»

Les proches de Brian Dorine crient à la negligence

21 mars 2025, 11:00

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Les proches de Brian Dorine crient à la negligence

■ Brian Dorine, 27 ans, employé comme plongeur, est mort sur le coup hier matin. © Stewelderson Casimir

Le pays a été secoué par un nouveau drame, hier. Brian Dorine, un habitant de Pamplemousses âgé de 27 ans et originaire de Résidence Malherbes, Curepipe, a connu une fin tragique sur son lieu de travail au centre de plongée Blue World Explorer de l’hôtel Le Méridien, à Pointe-aux-Piments.

Selon les premiers éléments de l’enquête, le jeune homme s’affairait à l’aide d’un compresseur à faire le plein d’une bouteille de plongée lorsque celle-ci a explosé aux alentours de 9 h 25 dans l’enceinte de l’établissement hôtelier. L’onde de choc a été si violente que Brian Dorine, employé comme plongeur, a été partiellement amputé d’une jambe et tué sur le coup, tandis qu’un morceau de la toiture en tôle de la pièce où le drame semble avoir eu lieu s’est volatilisé et qu’un mur a été tapissé de sang.

Alertées, plusieurs unités de la police se sont rendues sur les lieux dans les minutes qui ont suivi le drame, aussi bien que les pompiers et le SAMU. Cependant, il était trop tard. Une enquête a été ouverte et devra déterminer les causes exactes dans lesquelles Brian Dorine a perdu la vie de manière aussi tragique.

Les proches du jeune homme sont inconsolables. Au domicile familial des Dorine, nul d’entre eux ne pouvait contenir ses émotions, hier. Jacqueline, la maman de Brian, pouvait à peine s’exprimer tant elle est ravagée par la nouvelle de la perte de son fils. «Mo demann mama Marie kifer linn pran mo garson koumsa. Kifer koumsa, kifer osi vit linn ale.»

Michael, le père, raconte pour sa part avoir déposé Brian à son pick up point pour qu’il prenne le van et se rende à son travail, hier matin, sans se douter qu’il s’agissait de la dernière fois qu’il le verrait en vie. Dévasté, il précise que cela faisait quelques semaines que son fils et sa petite famille étaient venus vivre chez eux, sa femme et lui, à Curepipe. «Il était allé habiter à Pamplemousses après son mariage mais il était revenu provisoirement à Curepipe pour le climat car son fils de quatre mois faisait des allergies à cause de la chaleur.»

Troisième d’une fratrie de quatre enfants (deux filles et deux garçons), Brian était très aimé de sa famille et il était attaché à ses parents. «Li ti enn bon garson. Enn bon zanfan, pann fer problem. Li ti ena respe pou zot tou. Bondie so mama sa», nous confiera le papa en larmes. Selon Michael, ses enfants ne manquaient pas une occasion de s’appeler en vidéo. D’ailleurs le dernier souvenir qu’ils garderont de Brian sera leur videocall familial qu’ils ont partagé la veille du drame, et durant lequel frères et sœurs se taquinaient dans la bonne humeur en présence de leurs parents en fond.

Dans leur maison, le temps s’est comme arrêté. Et si les mots et les pleurs de sa bellefille, lui apprenant la triste nouvelle, résonnent encore dans les oreilles de ce père meurtri, ceux de son épouse, demandant sans arrêt à Brian de changer de métier, car celui de plongeur était trop à risque, font encore plus échos. «Sak fwa so mama ti pe dir li kit sa travay-la. Kan li montre nou ki li trouve parfwa dan lamer kan li plonze, kan li rakonte ki bann sitiasion li konfronte parfwa. Konfinnman, li ti arete me ler touris relarge, linn reale parski li ti kontan sa travay-la.»

Jacqueline avait vu juste car c’est bien le travail de son fils qui lui aura coûté la vie. Outre leur chagrin, les proches de Brian affirment qu’ils ne resteront pas les bras croisés. Ils disent détenir des informations sur l’entretien des équipements dans le centre où Brian était employé. Les normes des équipements ne seraient pas respectées et plusieurs autres manquements en matière de mesures de sécurité aussi. Ravagés par la douleur, ses proches s’insurgent et crient à la négligence : «Nou pa pou kit zot koumsa.»

De son côté, la direction du Méridien précise, dans un communiqué, que le regrettable incident est survenu dans le centre de plongée qui est opéré par un fournisseur de service indépendant. La direction rassure néanmoins qu’elle collabore pleinement avec l’opérateur concerné aussi bien qu’avec les enquêteurs pour continuer à veiller à la sécurité de sa clientèle. Elle a tenu à faire part de ses pensées et prières à la famille de la victime durant ce moment difficile.

D’après les premiers éléments recueillis par la police, hier, Brian Dorine était employé chez Bleu World Explorer. À l’heure où nous mettions sous presse, nous avions tenté de joindre un responsable de la compagnie par téléphone, mais en vain.