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Élections municipales 2025
Le parti de Tania Diolle en tête sur la représentation féminine avec 63 % de candidates
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Élections municipales 2025
Le parti de Tania Diolle en tête sur la représentation féminine avec 63 % de candidates

■ (De g. à dr.) Nazia Jewon, Tania Diolle, Gwendolyne Pierney et Narecen Murdymootoo, lors du «Nomination Day», le 5 avril, au Ward 1.
Dans un paysage politique encore marqué par une nette sous-représentation des femmes, le parti dirigé par Tania Diolle se distingue aux élections municipales de 2025 en alignant 63 % de candidates, un taux inédit pour une formation politique à Maurice. «À l’origine, nous avions 15 candidates et cinq candidats. Nous avons dû ajuster la liste pour respecter le gender quota. Résultat : nous sommes désormais à 12 femmes et sept hommes en lice pour Quatre-Bornes. Nous sommes le premier parti à réaliser cet exploit», a déclaré Tania Diolle à l’express. Le parti, Repiblik Sitwayen Popiler, devance de loin les autres formations engagées dans la course aux municipales du 4 mai.
À l’échelle nationale, les femmes représentent 34,2 % des candidats inscrits, contre 65,8 % pour les hommes. À Beau-Bassin– Rose-Hill, sur 115 candidatures validées, 40 sont féminines, dont neuf issues du parti En Avant Moris, dirigé par Patrick Belcourt. Ce dernier s’est dit «extrêmement fier» d’avoir dépassé le minimum requis par la loi électorale, tout en insistant sur l’engagement local de ses candidates.
«Elles ne sont pas là pour faire de la figuration politique, mais parce qu’elles vivent et comprennent les réalités de terrain.» Interrogé sur l’idée d’une aile féminine au sein de son parti, Belcourt rejette le concept : «Créer une telle structure revient à confiner les problématiques des femmes aux femmes seules. La politique doit être inclusive par essence.»
Le parti Vré ML, mené par Anil Gayan, compte pour sa part cinq candidates sur 11 à Beau-Bassin– Rose-Hill. Selon Jules Alain Cerveaux, candidat au Ward 6, l’inclusion des femmes est une priorité : «Les habitantes veulent être représentées par des femmes qui les comprennent. Nous pensons qu’il faut même augmenter le quota légal et, si nécessaire, amender la loi pour y parvenir.»
Selon les Nations unies, la représentation féminine reste un défi mondial. L’organisation rappelle que «le leadership des femmes dans la vie politique et publique est essentiel pour atteindre les Objectifs de développement durable d’ici 2030». Les données disponibles montrent d’ailleurs que les quotas légaux ont un effet direct sur la proportion de femmes élues, avec une hausse de cinq à sept points de pourcentage par rapport aux pays sans législation en la matière.
Dans ce contexte, la performance du parti de Tania Diolle s’impose comme un jalon inédit dans l’histoire politique mauricienne récente, dans un pays où la parité reste encore largement théorique. Alors que le débat sur l’inclusion réelle des femmes dans les prises de décision refait surface à l’approche des élections, la question se pose avec acuité : cet élan pourra-t-il être consolidé au-delà du simple respect du quota ?
Les électeurs donneront leur réponse dans les urnes, mais le message envoyé par certaines formations, à commencer par celle de Diolle, semble déjà clair : la parité ne se décrète pas ; elle s’incarne.
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