Le clip, posté dans le cadre des célébrations de l’Indépendance, a fait le tour des réseaux. Les critiques sont toutes positives. Nanda Pavaday, auteur des livres Tizistwar nou pays et son illustrateur, Noah Nany, n’en sont pas peu fiers. D’autant que l’œuvre a été réalisée uniquement par eux, sans apport extérieur, dans le seul but de rappeler aux Mauriciens que nous sommes un peuple qui partage beaucoup malgré les différences.

«La vidéo montre Maurice tel que c’est dans notre cœur. Dans notre imaginaire. C’est le pays où nous souhaitons tous vivre, où personne n’est exclu. Des fois, il y a mille raisons pour distribuer des baffes, mais cela n’empêche que la fierté d’être Mauriciens ne vacille pas», dit Nanda Pavaday. Dans le clip, toutes les couches de la société mauricienne sont présentes. Une infirmière voilée, un chef d’entreprise lors d’un meeting, un sportif, un enfant qui joue, une mère dans un jardin d’enfants avec son bébé dans les bras, des enfants handicapés qui jouent, et même un membre du Parlement où personne ne se tape dessus, sont tous debout, la main sur le cœur pendant que l’hymne national retentit. Le résultat est un clip sans moments superflus, avec des Mauriciens moyens, tous fiers de leur identité commune. «Ce sont toutes des choses qui nous ressemblent. Nous avons voulu faire quelque chose qui fait vibrer nos émotions en tant que Mauriciens», ajoute Noah Nany.

Noah Nany

L’idée de ce clip ne date pas d’hier. C’était en janvier, lors d’une rencontre entre Nanda Pavaday, Noah Nany et Ziyaad Pondor, le designer qui collabore aussi avec eux sur les publications de l’auteur. Ils parlaient des projets pour l’année en cours lorsque l’idée de faire un clip pour l’indépendance a jailli. «Nous voulions faire quelque chose pour le pays, pour le peuple sans rien en retour, et nous, en tant qu’amis, sommes allés de l’avant. Il n’y a ni commande, ni politique, ni sponsor derrière.» L’idée a été conçue par Nanda Pavaday, et c’est Noah Nany qui y a soufflé la vie. L’autre motivation était de véhiculer leur vision. «Parce que généralement, les gens moyens, comme nous et comme ceux illustrés dans la vidéo, n’ont pas voix au chapitre. Personne ne s’intéresse à ce que nous avons à dire. Donc, si on ne fait pas les choses par nous-même, nos idées ne sont pas exprimées», dit l’auteur.

Nanda Pavaday

Le média choisi est l’animation en 2D. «Mais pour ce projet, c’était le message qui était le plus important, pas le support. Ceux qui sont dans le domaine verront le travail accompli, mais la grande majorité n’y verra que l’unité. C’est ce que nous avons voulu», avance Noah Nany, qui y a consacré environ un mois de travail après ses heures de bureau.

Le résultat a été au-delà des espérances de Nanda Pavaday lui-même, et la grande satisfaction des deux est la réception totalement positive. Espérons que le message passe, désormais…