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Élections municipales

L’Alliance du changement en pleine négociation pour désigner les maires

9 mai 2025, 19:00

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L’Alliance du changement en pleine négociation pour désigner les maires

■ (De g. à dr.) Paul Bérenger, du MMM, Navin Ramgoolam, du PTr, Ashok Subron, de ReA, et Khushal Lobine, de ND.

Près d’une semaine après la tenue des élections municipales, l’Alliance du changement, grande gagnante du scrutin avec 117 sièges sur 120, entre dans une phase cruciale : celle des tractations internes pour désigner les maires et adjoints au maire des cinq villes du pays. Si la victoire est éclatante, la gestion du partage du pouvoir s’annonce, elle, plus délicate. Les trois sièges non remportés par l’Alliance reviennent à Ajay Teerbhoohan, candidat indépendant à Port-Louis, Patrick Belcourt d’En Avant Moris à Beau-Bassin–Rose-Hill et Ashwin Dookun du Reform Party à Vacoas-Phoenix.

Durant la semaine écoulée, les principaux leaders de l’Alliance du changement, à savoir Navin Ramgoolam du Parti travailliste (PTr), Paul Bérenger du Mouvement militant mauricien (MMM), Khushal Lobine de Nouveaux Démocrates (ND) et Ashok Subron de Rezistans ek Alternativ (ReA) se sont réunis à plusieurs reprises afin de définir une stratégie de répartition équitable des responsabilités municipales. Ces discussions surviennent dans un contexte où l’Alliance du changement souhaite maintenir l’unité entre ses partenaires, tout en tenant compte des équilibres politiques internes. L’enjeu est de taille.

Conformément à la loi, les 120 conseillers municipaux élus disposent d’un délai maximum de 15 jours après la proclamation des résultats pour prêter serment, puis élire en leur sein, à bulletin secret, un maire et un adjoint dans chaque ville. Ces élections peuvent se tenir le jour même de la prestation de serment. Passé ce délai, la légalité des conseils municipaux serait compromise. Les maires sont élus pour un mandat de deux ans, renouvelable une fois.

Les municipalités doivent ensuite organiser des réunions mensuelles, dirigées par des comités exécutifs en charge de divers volets administratifs, tels que les permis et les appels d’offres. Trois comités permanents – Santé publique, Infrastructures publiques et Affaires sociales – se réunissent également mensuellement sans pouvoir délégué. Les conseils municipaux sont divisés en sept départements opérationnels : town clerk, trésorerie, travaux, planification, bien-être, santé et bibliothèque. À Port-Louis et à Curepipe, un département supplémentaire est dédié aux parcs et jardins.

C’est dans ce contexte que se jouent actuellement les négociations en coulisses. L’Alliance du changement, forte de son alliance stratégique ayant mené à une victoire 60-0 aux dernières élections générales, entend répliquer le même équilibre. Mais cette fois, les discussions sont plus complexes. Le MMM et le PTr, les deux piliers de la coalition, doivent faire preuve de tact pour ne pas froisser leurs deux autres partenaires – ND et ReA.

Selon nos informations, aucun accord final n’a encore été scellé, mais plusieurs formules sont sur la table : une répartition géographique, un partage tournant du poste de maire, ou encore une désignation fondée sur les scores obtenus par chaque composante de l’alliance dans les différents wards. Une chose est sûre : les discussions devront aboutir dans les prochains jours. La semaine prochaine s’annonce décisive, à la fois pour finaliser la transition post-électorale et poser les fondations d’une gestion municipale stable et ambitieuse.