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Santé

Certains sont naturellement immunisés contre le Covid et on sait enfin pourquoi

23 juin 2024, 21:00

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Certains sont naturellement immunisés contre le Covid et on sait enfin pourquoi

@ slate.fr

Tout le monde le connaît. Ce membre de notre entourage qui, malgré le prolongement de la pandémie de Covid-19, est passé entre les mailles du filet. Plus de quatre ans après l’apparition de ce coronavirus, la science a enfin percé le mystère des personnes immunisées contre l’infection, relate le New Scientist.

En 2021, un groupe de recherche international a examiné seize personnes en bonne santé, qui n’avaient ni été testées positives ni vaccinées. Le variant original du Covid-19 a été pulvérisé volontairement dans le nez des sujets. Des échantillons nasaux et sanguins ont été prélevés avant cette exposition, puis six à sept fois au cours des vingt-huit jours suivants. Les patients ont également subi des tests de dépistage deux fois par jour, et les résultats de cette étude viennent d’être publiés dans la revue Nature.

Dans un premier groupe, six personnes ont été testées positives aux deux tests quotidiens pendant plus de deux jours, tout en présentant des symptômes. Dans un second, trois participants ont été testés positifs à l’un des deux tests quotidiens, mais pas à l’autre, pendant deux jours au maximum – le tout sans présenter de symptômes. Dans le dernier groupe, sept personnes ont été systématiquement testées négatives au virus.

Au total, les scientifiques ont examiné plus de 600 000 cellules sanguines et nasales chez tous les individus. Constat : dans le deuxième et le troisième groupe, les sujets produisaient de l’interféron – une substance qui aide le système immunitaire à lutter contre les infections – dans leur sang avant qu’il ne soit produit dans leur nasopharynx (la partie supérieure du nez située derrière la gorge), où les échantillons nasaux ont été prélevés.

Par ailleurs, aucune infection active n’a été observée dans leurs cellules T et leurs macrophages (deux types de cellules immunitaires), précise Marko Nikolic, membre de l’équipe de l’University College de Londres (Royaume-Uni). Les résultats suggèrent que des niveaux élevés d’activité d’un gène du système immunitaire appelé «HLA-DQA2» avant l’exposition au coronavirus ont contribué à prévenir une infection durable.

Les scientifiques espèrent que ces résultats permettront de mieux comprendre les réponses cellulaires associées à la protection contre le Covid-19, ce qui pourrait contribuer à la mise au point de vaccins et de traitements supplémentaires. «L’enquête constitue une ressource unique de participants non infectés par le virus en raison de sa conception soigneusement contrôlée et de la compréhension réelle du ‘temps zéro’ de l’infection afin de mesurer les réponses immunitaires qui s’ensuivent», souligne José Ordovas-Montanes du Harvard Stem Cell Institute dans le Massachusetts (États-Unis).

Cependant, la plupart des personnes ont été exposées à «une véritable mosaïque de variants du virus, et non au seul variant ancestral utilisé dans cette étude. Il est donc possible que les résultats ne reflètent pas les réponses cellulaires en dehors d’un contexte d’essai», reconnaît-il.

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