Publicité

Ventes d’actions

Armand Apavou brise son silence et accuse…

19 avril 2025, 18:02

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Armand Apavou brise son silence et accuse…

L’homme d’affaires réunionnais Armand Apavou, propriétaire du groupe Apavou, livre sa part de vérité, dans un affidavit de 14 pages, par rapport à la malversation présumée de Rs 300 millions impliquant la Mauritius Investment Corporation (MIC), le groupe hôtelier Sun et son groupe.

Dans ce document, Armand Apavou affirme être la cible d’une «machination» visant, selon lui, à l’amener à vendre à la MIC les 70 % de parts détenues par son groupe dans East Coast Hotel Investment Ltd. Cette transaction aurait permis au groupe hôtelier Sun d’en devenir l’actionnaire majoritaire.

L’homme d’affaires rappelle que la société East Coast Hotel Investment Ltd a été constituée en 2015 par Apavou Hotels Ltd et Sun, les deux entités détenant respectivement 70 % et 30 % des actions. En 2017, le groupe Apavou se serait retrouvé endetté envers l’État mauricien, une banque commerciale et la Mauritius Revenue Authority (MRA). En 2022, Armand Apavou indique avoir mandaté plusieurs agents afin d’identifier d’éventuels acquéreurs pour ses parts dans East Coast Hotel Investment Ltd.

fac simile.jpg Il précise avoir confié à un de ses employés, Mahen Rajkoomar, la mission de solliciter un prêt auprès de la MIC. C’est par l’intermédiaire de ce dernier qu’il aurait été mis en relation avec Verde Frontier Solutions Ltd, représentée par Dirish Noonaram.

Selon le témoignage d’Armand Apavou, une réunion a eu lieu peu après avec Jitendra Bissessur, alors Chief Executive Officer de la MIC. Au cours de cette rencontre, une offre verbale de 52 millions d’euros aurait été évoquée pour le rachat. À la fin de l’année 2023, Armand Apavou affirme avoir rencontré l’ancien ministre des Finances, Renganaden Padayachy, à quatre reprises. Une offre officielle de 48 millions d’euros aurait été soumise en janvier 2024, avant que l’accord ne soit finalisé le 15 mai 2024.

L’homme d’affaires soutient que la seule offre formelle déposée auprès de la MIC pour ses parts était évaluée à Rs 2,4 milliards, et qu’il n’a jamais été informé d’une quelconque proposition à hauteur de Rs 2,1 milliards, (contrairement à ce qu’a affirmé Louis Rivalland du groupe Swan).

apavou.jpg @Quotidien

Dans son affidavit, Armand Apavou insiste sur le fait que ses actions valaient davantage que le montant proposé, et dit ne pas comprendre la décision de geler les comptes bancaires d’Apavou Hotels Ltd. Les autorités mauriciennes n’ont pas encore réagi publiquement à ces allégations, encore moins le groupe Sun. M. Apavou évite, néanmoins, de préciser que coincé par ses lourdes dettes, une formule win-win se devait d'être trouvée pour solder l’équation. D'ailleurs, selon nos infos, environ Rs 700 millions ont atterri dans les caisses de la MRA dans le sillage du «deal».

Dans une déclaration à l’express, Me Siddharta Hawoldar avance que la version d’Armand Apavou vient apporter un éclairage nouveau sur l’affaire. Selon lui, avec cet affidavit, les points de vue de Louis Rivalland et du groupe Sun sont requis pour bien saisir les contours de cette affaire. «Mon client, qui est âgé de 85 ans, est en traitement médical en France et c’est pour cela que j’ai déposé cet affidavit à sa place. Il est consterné par tout ce qui se dit dans le cadre du rachat des 70 % d’actions de l’hôtel Ambre. Cet affidavit comporte plusieurs rebondissements et il viendra relancer cette affaire, à mon humble avis.» me-siddhartha-hawoldar.jpg

Au niveau de la MIC, on se focalise pour l’heure sur le Money Trail autour de cette affaire pour comprendre comment a été décaissé l’argent de la MIC. Des interpellations sont prévues dans le courant de cette semaine.