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Parlement

Ambiance : «Ki kouyonad…»

1 novembre 2023, 11:00

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Ambiance : «Ki kouyonad…»

Le speaker a une fois de plus haussé le ton hier.

S’il y a quelqu’un qui a tenu tête au speaker, Sooroojdev Phokeer, ce n’est autre que le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval. «Elle est où la politesse ? Pas de politesse de votre part ?» La réaction du leader de l’opposition a été vive alors que le président de la Chambre venait de mettre fin à la séance de la Private Notice Question (PNQ) et qu’il s’apprêtait à poser une dernière question à la ministre Kalpana Koonjoo-Shah. En même temps, Khushal Lobine devait murmurer. «Ki kouyonad…» Surpris dans un premier temps, Sooroojdev Phokeer l’a par la suite ignoré. Mais la réaction est venue de Vikash Nuckcheddy. «In dir ou time is over», a-t-il lancé.

Beaucoup plus tôt, alors que le leader de l’opposition rappelait à la ministre de l’Égalité des genres qu’en Angleterre, même si une victime de brutalités ne souhaite pas porter plainte, la police peut ouvrir une enquête si elle porte des traces de violence conjugale, le speaker l’a interrompu pour lui dire qu’il ne fallait pas se référer à l’Angleterre. Xavier-Luc Duval lui a tenu tête, rappelant que quand la ministre avait fait référence à l’Australie, il n’avait rien trouvé à redire. «Come on, Mr Speaker. Be reasonable!» a insisté le leader de l’opposition. «You should stick to the Domestic Violence Act», a insisté le président de la Chambre.

Les deux hommes ont eu un autre accrochage, quelques minutes plus tard, quand Xavier-Luc Duval a déclaré à la ministre que le peuple appréciera que celles qui étaient à sa place avant avaient fait mieux. «Please, do not refer to other ministers», a martelé Sooroojdev Phokeer. Encore une fois, le leader de l’opposition ne s’est pas laissé démonter. Il devait rappeler au speaker qu’il n’était pas intervenu auprès de la ministre quand elle avait parlé d’anciens gouvernements. Mais Sooroojdev Phokeer devait lui couper la parole. Toutefois, le leader de l’opposition n’a pas voulu céder. «Laissez-moi faire mon travail constitutionnel. J’ai été engagé pour poser une PNQ chaque mardi», a-t-il lancé. «Laissez-moi aussi faire mon travail constitutionnel», a répondu le speaker.

Xavier-Luc Duval a eu également des échanges animés avec Kalpana Koonjoo-Shah. À un moment, le leader de l’opposition a posé une question à la ministre, pour en- suite lui dire sur un ton moqueur: «Elle ne doit pas répondre en créole et pas de jurons.» Avec humour, le speaker a répondu : «Un petit peu.» Et quand Xavier-Luc Duval a conseillé à la ministre de prendre les papiers avec des réponses fournies par les fonctionnaires, Kalpana Koonjoo-Shah a démarré au quart de tour. «Je n’ai pas besoin de la permission du leader de l’opposition pour prendre un bout de papier», a-t-elle répondu.

Peu après, pendant la Prime Minister’s Question Time, alors que Pravind Jugnauth répondait à une question sur les honoraires payés aux conseillers juridiques dans l’affaire de Suren Dayal au Privy Council, un député du gouvernement a crié : «Zot ti donn makaroni.» Steven Obeegadoo devait également se mettre de la partie quand Pravind Jugnauth a blâmé l’opposition d’avoir discrédité les organisateurs des élections. «Pa onté (…) Sé enn laont», a-t-il répété.

Par ailleurs, la longue conversation que Pravind Jugnauth a eue avec Alan Ganoo, après que ce dernier a dit que le projet de Metro Express à Côte-d’Or avait été reporté, a retenu l’attention. Les deux hommes ne prêtaient alors aucunement attention aux travaux parlementaires. Tout laisse croire que le chef du gouvernement n’était pas satisfait de la réponse du ministre.