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Dr Mohammad Houssein Ismael Dilmahomed
37 années à répandre la «lumière» aux démunis dans la discrétion
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Dr Mohammad Houssein Ismael Dilmahomed
37 années à répandre la «lumière» aux démunis dans la discrétion

Le Dr Dilmahomed et sa fille Hannaa.
Une des figures publiques de la région de St François Xavier à Port-Louis, qui jouit d’un énorme respect au sein de la communauté, c’est Mohammad Houssein Ismael Dilmahomed, médecin généraliste. L’exercice de sa profession y est pour beaucoup mais ce que les gens retiennent de lui c’est son grand cœur. Il a passé 37 ans à faire du bénévolat pour des organisations non gouvernementales, le tout dans la plus grande discrétion. D’ailleurs, c’est à travers le bouche-à-oreille que nous avons entendu parler de lui et que nous avons estimé qu’il méritait un portrait.
Le Dr Mohammad Houssein Ismael Dilmahomed a non seulement transmis sa passion pour la médecine à ses deux enfants – Hannaa, majore de sa promotion à l’université de médecine, sortie première au Medical Registration Examination, et Zaffar, qui a également complété ses études de médecine et fait son internat à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo – mais il a aussi transmis son sens poussé du bénévolat à sa fille.
Ce professionnel tourné vers les autres tient sa bienveillance des recommandations paternelles. Son père qui était Principal Valuation Officer au ministère des Finances, était un homme très pieux, qui faisait du bénévolat dans ses heures libres. Mohammad Houssein Ismael Dilmahomed, qui est l’aîné de huit enfants, l’accompagne lorsqu’il va distribuer des vivres aux personnes démunies. Quand Mohammad Houssein Ismael Dilmahomed termine ses études secondaires, côté sciences, il suit les conseils de son père et part étudier la médecine à l’université d’Alger en Algérie, revenant régulièrement au pays pendant les vacances.
À aucun moment, il n’a voulu faire sa vie en Algérie. «Je ne me voyais pas rester dans ce pays car quand on part avec un but en tête, ce n’est pas pour bifurquer. Je suis parti étudier pour avoir un métier, pour aider ma famille et aider la société. Mais je garde un bon souvenir de l’Algérie et de son peuple.» Ce qui fait que lorsqu’il complète ses études en 1988, il regagne Maurice. Et la première chose que son père lui dit lorsqu’il décide de se mettre à son compte à la route des Pamplemousses, c’est d’aller voir l’imam de la mosquée du coin et le prêtre de l’église St François Xavier pour voir de quelle manière, il peut aider bénévolement ceux qui sont dans le besoin. Sur le moment, il ne comprend pas cette recommandation. «Quand vous êtes jeune, vous ne trouvez pas ce conseil trop catholique, si je puis m’exprimer ainsi, mais je l’ai écouté. Et après quelques années, j’ai réalisé qu’il avait raison et qu’il faut tout faire par amour pour Dieu. Dans le Coran, n’est-il pas dit : ayez pitié des créatures de Dieu. Il faut toujours suivre ce que le Créateur nous demande de faire. Dans le Coran, manger la chair de porc est interdit mais mention est aussi faite d’avoir pitié de ses créatures. Donc, si vous voyez cet animal mourir de faim ou de soif, il faut apaiser sa soif est sa faim car c’est aussi une créature de Dieu.»
Les principes qu’il applique dans sa consultation lorsqu’il se met à son compte dans son cabinet c’est de refuser de donner un certificat médical aux personnes qui ne sont pas malades, ne pas soutirer les drogués qui réclament des prescriptions de psychotropes et ne surtout pas courir derrière l’argent. Il ne prend pas d’honoraires avec les personnes démunies, qu’elles soient référées par les associations qu’il aide ou pas. Comment reconnaîtil celles qui sont dans le besoin et qui ne sont pas référées par les organisations qu’il connaît ? «Vous savez lorsqu’un patient rentre dans ma consultation, je lui fais un brin de causette. Par sa manière de se raconter, de raconter ses soucis, je réalise qu’il est dans le besoin. Et je refuse de prendre de l’argent avec lui.» Et si cette personne a besoin à nouveau de ses services, ce n’est pas parce qu’elle ne paie pas qu’il la fera passer en dernier. «Elle passera dans l’ordre de son arrivée à la consultation. Il faut respecter la dignité des démunies. Quand je regarde une personne démunie, ce n’est pas un pauvre que j’ai sous les yeux mais un être humain qui a besoin d’être soigné.»
Le Dr Dilmahomed a une conception autre du malade et du médecin. «Quand une personne est malade, c’est toute sa maison qui est dans les ténèbres. Lorsqu’elle est guérie, la lumière éclaire sa maisonnée. Il n’y a qu’une seule lumière dans le monde et c’est celle de Dieu. J’ai reçu la lumière d’Allah. Et ce n’est pas pour que je la garde pour moi. Je dois la transmettre à ceux dans le besoin.»
Le Dr Dilmahomed a aidé bon nombre d’associations, y compris Caritas Île Maurice, en traitant notamment les tontons de l’Abri de Nuit de St Antoine, les toxicomanes en réhabilitation au Centre d’Accueil de Terre-Rouge, bon nombre de personnes handicapées qui sont dans des centres.
Un travailleur social, qui a maintes fois référé des personnes vulnérables au Dr Mohammad Houssein Ismael Dilmahomed, raconte que les personnes référées reviennent vers lui en lui disant qu’elles ont été si bien accueillies et si gentiment écoutées qu’elles se sentent déjà mieux avant même que le praticien ne les ait auscultées. À cela, notre interlocuteur se contente de dire qu’«il faut être reconnaissant envers Dieu pour les faveurs qu’il a déversées sur nous…»
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