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Plan climat national NDC 3.0

Cap sur une réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2035

1 octobre 2025, 16:04

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Cap sur une réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2035

Maurice a soumis sa feuille de route climatique nationale au secrétariat de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le 29 septembre, indique le ministère de l’Environnement. Il s’agit de la troisième Contribution Déterminée Nationale déposée par Maurice depuis 2015.

Appelée « NDC » (Nationally Determined Contributions), il s’agit d’une obligation que chaque État signataire de l’accord de Paris, doit mettre à jour et soumettre, chaque cinq ans, avant la tenue du prochain COP, qui se tient, cette année, du 10 au 21 novembre à Bélem au Brésil, afin de permettre d’aboutir à un plan d’action mondial réalisable.

Avalisée au préalable par le Conseil des ministres, vendredi 26 septembre, la NDC 3.0 pilotée par le ministère de l’Environnement, de la Gestion des déchets solides et du Changement climatique, a bénéficié de la pleine collaboration de toutes les parties prenantes, à savoir les ministères, les autorités locales, le secteur privé, la société civile et le public en général.

Ce nouveau plan climat de Maurice, petit État insulaire en développement (PEID), affiche une ambition renforcée, avec pour objectif, une baisse de 40 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’ensemble de l’économie d’ici 2035.

Les principales priorités comprennent l’intégration de 60 % d'énergies renouvelables dans la production d'électricité d'ici 2035, l'abandon progressif du charbon, le développement de la biomasse issue de la canne à sucre, le développement de l'énergie solaire et éolienne, et le pilotage de la conversion de l'énergie thermique des mers (OTEC).

En 2024, les énergies renouvelables ne représentaient que 18 % de la production d'électricité, ce qui met en évidence les défis liés aux investissements, à la capacité du réseau et à la disponibilité des terres pour l’installation des fermes de panneaux solaires.

Des efforts parallèles de décarbonation ciblent l'industrie manufacturière, les ports et l'aviation pour des solutions bas carbones. Le secteur des transports, premier consommateur d'énergie vise à promouvoir des autobus publics électriques, le réseau du métro express d’être alimenté par le photovoltaïque.

Les forêts et les mangroves qui sont des puits de carbone essentiels (carbon sink), sont aussi concernés par les stratégies d’atténuation comme l’afforestation et la conservation de la biodiversité.

La politique pour la gestion des déchets poursuivra son objectif de réduire les déchets qui sont transférés à Mare-Chicose par 70 %. En complément de ces efforts, la feuille de route nationale pour l'économie circulaire vise une réduction de 10 % des déchets municipaux et de 50 % du gaspillage alimentaire d'ici 2033, en intégrant des pratiques circulaires dans l'agriculture, la construction, les biens de consommation et la mobilité.

L'économie océanique est un atout stratégique pour l’atténuation et le gouvernement avec ses partenaires du privé et de la société civile envisage de lancer un programme carbone bleu visant à intégrer le carbone bleu dans les rapports nationaux d'ici 2030 et à restaurer les écosystèmes dégradés, avec le soutien d'un pôle d'innovation carbone bleu d'ici 2028.

Cette feuille de route climatique, tout en reconnaissant l'insuffisance des progrès mondiaux mis en évidence dans le premier Bilan Mondial en 2023 (Le Global Stocktake 1), souligne l'urgence, au niveau global, d'une action accélérée pour l’atténuation, de la nécessité d’accroitre la résilience au niveau national et fait un appel pour un soutien international renforcé pour la mise en œuvre de la NDC 3.0.

Le document fait un rappel de la vulnérabilité du pays ainsi que les nombreux défis et effets du changement climatique notamment : l'élévation du niveau de la mer, l'érosion côtière, la perte de la biodiversité et l’intensité et fréquence des cyclones tropicaux et les projections de hausse potentielle des températures pouvant atteindre 2,5 °C d'ici 2100 et baisse de 13 % des précipitations d'ici 2050, avec une augmentation des journées de chaleur extrême et des sécheresses.

Les coûts économiques récurrents affectant des secteurs essentiels comme l'agriculture, la pêche, le tourisme, la santé et les infrastructures, sont mis en exergue pour attirer l’attention de la communauté internationale sur le besoin d’une justice climatique pour les communautés vulnérables.

L'adaptation est la pierre angulaire de la NDC 3.0. L'eau, l'alimentation, les écosystèmes, la santé publique et les moyens de subsistance sont de plus en plus menacés par le changement climatique.

La baisse prévue des précipitations de 13 % d'ici le milieu du siècle, conjuguée à des sécheresses plus fréquentes, nécessitera le dessalement, la protection des aquifères, une meilleure efficacité de l'utilisation de l'eau et un stockage accru.

Les systèmes agricoles et alimentaires sont déjà affectés par l'évolution des régimes pluviométriques, les cyclones et les sécheresses. Des stratégies telles que les semences résilientes au climat, l'irrigation intelligente, les mesures de biosécurité et l'agroforesterie sont préconisées pour renforcer la sécurité alimentaire.

La gestion des pêches sera appelée à adopter des pratiques durables face au climat et il nous faudra renforcer la restauration des récifs coralliens. Le tourisme qui repose sur les ressources naturelles et la zone côtière sera appelé à revoir ses pratiques et à explorer des nouveaux créneaux. Les efforts de résilience côtière sont essentiels, avec plus de 37 kilomètres de littoral déjà érodés. Trente-trois sites prioritaires seront réhabilités d'ici 2035 grâce à des infrastructures de protection et des solutions fondées sur la nature, notamment la restauration des mangroves et des récifs coralliens.

La mise en œuvre de la NDC 3.0 dépendra au niveau national, d’un engagement des secteurs public et privé avec 5,7 milliards USD supplémentaires requis de 2026 à 2035 pour la réalisation des différentes mesures et encore plus crucial, sur le soutien des partenaires de développement internationaux.

Après une première date butoir du 10 février dernier, les pays disposaient jusqu’à fin septembre pour soumettre leur NDC 3.0 respectif. Cette étape est désormais franchie par Maurice qui a pu compter sur la pleine collaboration de toutes les parties prenantes.

Cette approche participative a permis de garantir des solutions climatiques adaptées au contexte et socialement acceptables, de renforcer l'appropriation nationale et de favoriser un consensus sur des engagements climatiques. Comme soutien technique international, GIZ, partenaire allemand et Adelphi, cabinet conseil spécialisé sur le climat, ont aidé à la préparation de la Roadmap en faisant une analyse de la NDC 2.0 et des recommandations pour la NDC 3.0 et le soutien technique du commonwealth secretariat a été crucial pour la formulation du document NDC 3.0.

Lisez le plan climat national NDC 3.0 dans son intégralité ici:

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