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Le bureau du DPP aborde les «deepfakes» et la violence numérique

4 mai 2024, 17:00

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Le bureau du DPP aborde les «deepfakes» et la violence numérique

La newsletter du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), rendue publique hier, souligne une préoccupation croissante liée à l’utilisation des technologies de l’intelligence artificielle (IA) pour créer des deepfakes, une forme de manipulation numérique de plus en plus utilisée pour harceler et intimider, particulièrement les femmes. Dans cette édition du mois d’avril, la Senior State Counsel Nisha Pem aborde les implications légales et les défis posés par ces technologies émergentes. Des sujets tels que la violence domestique et le changement climatique y sont aussi traités.

Ces manipulations audiovisuelles, souligne Me Nisha Pem, peuvent causer un préjudice considérable, allant du harcèlement à la violation des droits d’auteur, en passant par l’atteinte à la réputation. Selon la Cybersecurity and Cybercrime Act de 2021, la création et le partage de deepfakes obscènes dans l’intention de nuire peuvent entraîner des sanctions pénales. L’Information and Communication Technologies Act criminalise également la communication de messages obscènes ou menaçants susceptibles de causer un préjudice sérieux, y compris une détresse émotionnelle importante. En outre, Me Nisha Pem met en lumière le risque que les deepfakes servent d’outils de cyber harcèlement par des individus mal intentionnés qui utilisent l’IA pour créer du faux contenu dans le but de ridiculiser ou de diffamer. La législation mauricienne reconnaît le cyber harcèlement comme une infraction, sanctionnant les comportements nuisibles répétés via les technologies de l’information.

Par ailleurs, Me Sharfa Paurobally, State Counsel, aborde des problématiques telles que la violence domestique. Il est noté que le témoignage sous serment de la victime est souvent la principale preuve au tribunal et sans ceci, les chances d’une poursuite réussie sont minces. Pour qu’une poursuite judiciaire soit couronnée de succès, il est nécessaire que la victime apparaisse comme un témoin crédible et résiste efficacement au contre-interrogatoire. Dans le domaine du changement climatique, Me Bhavna Bhagwan, State Counsel, évoque, elle, les défis posés par les effets du réchauffement planétaire, citant une décision récente de la Cour européenne des droits de l’homme qui établit un lien entre les droits humains et le changement climatique, soulignant la responsabilité des États à agir.

En mars : Quatre avocates du bureau du DPP mutées à la magistrature

Quatre avocates du bureau du DPP ont été nommées magistrates de district le 1er mars 2024. Il s’agit de : Deepti Thakoor, admise au barreau de Maurice en 2016, actuellement affectée au tribunal de district de Rivière-du-Rempart ; Naazish Sakauloo, admise au barreau de Maurice en 2018, actuellement affectée au tribunal de district de Port-Louis ; Jessie Asiriah, admise au barreau de Maurice en 2018, actuellement affectée au tribunal de district de Lower Plaines Wilhems, et Mary Donna Chung Kow Cheong, admise au barreau de Maurice en 2020, désormais affectée au tribunal de district de Flacq.