Publicité

Journée internationale | ONG

Être au service des autres malgré les obstacles

20 mars 2024, 18:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Être au service des autres malgré les obstacles

Shahfaraz Rughony (T-shirt rouge), directeur de la communication, rapporte que les jeunes de Raise of Hope n’hésitent pas à retrousser leurs manches pour venir en aide aux plus démunis.

La Journée internationale du travail social a été célébrée le 15 mars. Rendant hommage aux professionnels dévoués qui contribuent de manière significative au bien-être des individus et des communautés à travers le monde. Comme les organisations non gouvernementales (ONG), qui ont aussi été célébrées le 27 février. Ces équipes, qui s’investissent au quotidien, n’hésitent pas à se donner corps et âme pour le bien-être d’autrui. Cependant, depuis l’avènement de la pandémie du Covid-19, les donations ont connu une légère baisse, notamment en raison de l’inflation qui a suivi cette crise sanitaire. Malgré cela, les jeunes de Raise of Hope et de Wellbeing of Strays continuent de maintenir la flamme allumée et refusent de baisser les bras.

Parcourant les rues de Port-Louis, sourire aux lèvres malgré les épreuves, ces jeunes de Raise of Hope veulent apporter une lueur d’espoir à tous les sans-abri qu’ils croisent sur leur route. Chacun de ces individus a son propre récit et certains ne se livrent pas facilement. Cependant, ces jeunes ont le don de mettre ces personnes sans domicile fixe en confiance. Cela fait maintenant dix ans qu’ils se sont engagés dans cette aventure et malgré les difficultés, ils ne regrettent pas un seul jour leur choix, comme le confie Shahfaraz Rughony, directeur de la communication au sein de l’ONG.

Au début, l’intégration au sein d’un groupe de jeunes n’a pas été facile, car ils avaient tous des perceptions et des ambitions bien définies qu’ils souhaitaient réaliser. «Nous sommes un groupe de jeunes avec pour mission d’aider les sans-abri. Cependant, nous n’avons trouvé aucun groupe partageant notre vision. C’est alors que nous avons décidé de créer notre propre organisation.»

Démarrant comme une force vive avant de s’enregistrer pour devenir une ONG, ces jeunes de Raise of Hope demeurent fidèles à leur mission. «Nous sommes heureux d’avoir pu aider toutes ces personnes. En effet, nous ne leur fournissons pas seulement de la nourriture mais nous les aidons également à réintégrer la société et à trouver un emploi. Certains ont même obtenu un logement aujourd’hui.» Actuellement, l’ONG concentre la majeure partie de ses efforts sur Port-Louis. «Cependant, si nous rencontrons des cas exceptionnels nécessitant notre aide, nous intervenons, même si les trois quarts des cas se trouvent dans la capitale.» Shahfaraz Rughony admet toutefois que le nombre de bénéficiaires continue d’augmenter, de même que le niveau de leurs services, mais ce n’est pas le cas pour les dons. «Nous avons établi des priorités au sein de notre groupe. Cependant, nous avons dû faire un choix et privilégier les services essentiels, notamment l’alimentation et l’emploi. Nous avons donc suspendu le service de thérapie psychologique.»

Rencontrent-ils des problèmes avec ces bénéficiaires ? Il déclare que dès le départ, des règles sont établies entre eux et les personnes ayant besoin d’aide. «Heureusement, ils comprennent et coopèrent également.» Les Mauriciens sont-ils toujours aussi généreux ? Il confie que face à l’urgence de certaines situations, les Mauriciens se montrent désireux d’aider. «Prenons l’exemple du cyclone Belal. En plus des sans-abri, nous avons également aidé les personnes qui se sont retrouvées temporairement dans les centres de refuge. Nous avons fait appel à la générosité des Mauriciens pour obtenir des vêtements et des denrées alimentaires et nous avons vu ressurgir cette légendaire solidarité.» Aujourd’hui, il demande aux autorités de les aider, surtout par rapport aux documents nécessaires qui doivent être produits rapidement pour bénéficier de dons. «Les institutions tardent à nous fournir les documents nécessaires et nous avons manqué deux grandes opportunités de recevoir des dons de l’étranger.» Il plaide en faveur d’une synergie entre le secteur privé, le secteur public et les ONG.

Les coûts

La situation est différente pour Manishi Doolub Gaungoo, fondatrice de l’ONG Well-being of Strays. Au début, tout semblait aller pour le mieux. «Je ne pensais pas que le Bon Dieu m’aiderait à ce point pour la création de mon ONG. Tout s’est très bien passé.» Cependant, bien qu’avec le soutien des autres membres de son groupe, ils parviennent à fournir la nourriture quotidienne aux chiens et chats errants, les choses se compliquent quand il s’agit de leur trouver un foyer. «Nous n’avons pas de refuge, donc il faut trouver des personnes prêtes à prendre en charge ces animaux, en particulier ceux qui ont subi des opérations, et les garder jusqu’à ce qu’ils puissent de nouveau se tenir sur leurs pattes.»

Un autre problème majeur rencontré concerne les coûts réclamés par les vétérinaires. «Plusieurs vétérinaires ne comprennent pas que nous nous occupons de ces animaux sur une base humanitaire et ils nous facturent les mêmes tarifs qu’aux particuliers. Il est encore plus difficile d’obtenir un crédit auprès d’eux, car beaucoup refusent.»

ONG 1.jpg

[Manishi Doolub Gaungoo (au centre), fondatrice de l’ONG Well-being of Strays, peut compter sur le soutien de ses amis et même envoyer des chiens à l’étranger afin qu’ils aient un meilleur avenir.]

Le Covid-19 a également apporté son lot de soucis à cette ONG. «Les dons ne sont plus aussi réguliers. Il devient très difficile de trouver des personnes prêtes à aider, surtout que le coût de tous les produits a augmenté. Même les vieux journaux et les vieux vêtements ne sont plus faciles à obtenir.» Malgré ces obstacles, Manishi Doolub Gaungoo refuse de baisser les bras. «Tant que nous avons de l’amour, de la compassion et de la volonté, nous continuons à persévérer. Les réseaux sociaux nous aident à diffuser nos informations et certaines entreprises nous soutiennent avec leur Corporate social responsibility, mais c’est quand même très difficile. D’autant plus que nous dépendons des dons. Entre-temps, nous avons contracté des dettes. C’est pourquoi nous essayons de vendre des produits dérivés que nous fabriquons mais ces ventes-là ont également chuté. Nous cherchons même des endroits où nous pouvons exposer nos produits mais tout est compliqué.»

Malgré tout, ces jeunes refusent de laisser leurs rêves tomber et tant que la motivation est présente, ils continueront à se battre pour les plus faibles.

La petite aventure de Dolly

Dolly.jpg

[ La petite Dolly a trouvé son bonheur en France.]

La force pour poursuivre son aventure au sein de son ONG, Manishi Doolub Gaungoo, la puise également dans ces belles petites histoires qui émeuvent plus d’un. Elle raconte notamment celle de Dolly, une petite femelle qui semblait avoir tout contre elle. «Vers la fin de décembre, j’ai recueilli Dolly. Elle avait été malme¬née par des chiens adultes et présentait des blessures sur le corps. Elle devait avoir au moins un mois et demi. Personne ne semblait l’aimer ni vouloir la garder. Sans soins et sans abri, elle aurait certainement péri.»

Face à la détresse perceptible dans les yeux de Dolly, Manishi Doolub Gaungoo a décidé de la garder, afin de lui prodiguer les meilleurs soins jusqu’à ce qu’elle trouve une personne digne de confiance qui voudrait d’elle. Grâce aux soins, à l’amour et à l’attention dont elle a bénéficié, la petite Dolly a réussi à toucher le coeur d’une famille française. Ainsi, le 23 février, elle a pris l’avion en direction de sa toute nouvelle vie. «Je suis en contact avec les personnes qui l’ont adoptée et je suis ravie de voir qu’elle se porte bien. Elle est même devenue le petit chouchou de la famille.»