Il y a des signes qui ne trompent pas. L’hiver est plutôt doux et des arbres fruitiers sont déjà en floraison cette année. El Niño, qui fait son retour dans le Pacifique, a un impact sur le climat et sur l’environnement. Ainsi, l’été pourrait être plus chaud cette saison si on se fie à l’expérience des prévisions. «Il a fait chaud en hiver dans certaines régions. Donc, il faut croire que l’été sera effectivement plus chaud. Une chose est certaine: le phénomène El Niño a tendance à réchauffer toute la planète», déclare un météorologue de la station de Vacoas.

Déjà, le mois d’août 2023 est considéré comme le deuxième mois d’août le plus chaud de ces dernières années, en se basant sur les données relevées à Plaisance et à Vacoas par Météo Maurice, après celui d’août 2017. De plus, toujours d’après les données de la station météorologique de Vacoas, la pluviométrie pour le mois d’août de cette année a été au-dessus de la moyenne. Dans un communiqué signé par Ram Dhurmea, le directeur adjoint de la station météorologique mauricienne, mention est faite qu’elle a enregistré un taux de 140 mm de pluie pour tout le mois dernier, représentant 130 % de la moyenne, qui est 108 mm de pluie.

La station météorologique de Vacoas, apprend-on, prépare actuellement ses prévisions saisonnières en prenant en considération la présence d’El Niño dans le Pacifique. Elle doit rouvrir ses archives pour analyser les données de la saison 2015-2016 qui avait également été influencée par ce phénomène qui affecte toute la planète. «El Niño augmente définitivement la température du globe. À Maurice, nous vivons un des hivers les plus chauds en ce moment. Tout laisse croire qu’il fera très chaud cet été», explique un météorologue de Vacoas. Toutefois, il est difficile de préciser la température qu’il fera au pic de l’été. «Il y a eu des pics de 34° C ces dernières années. Il faudra faire des analyses pour savoir à quelle fréquence nous aurons des températures de 34° C ou si nous aurons des températures extrêmes», maintient-il.

Records de température

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a émis un communiqué, le 4 juillet, faisant état des effets d’El Niño sur la planète. «Pour la première fois depuis sept ans, le phénomène El Niño s’est installé dans le Pacifique tropical, ouvrant la voie à une hausse probable des températures mondiales et à des perturbations des conditions météorologiques et climatiques», lit-on dans le communiqué. Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM, met en garde les dirigeants et la population mondiale sur le danger que ce phénomène pourrait engendrer. «L’arrivée d’El Niño augmentera considérablement la probabilité de battre des records de température et de déclencher une chaleur plus extrême dans de nombreuses régions du monde et dans les océans.»

Petteri Taalas invite les dirigeants politiques à prendre des mesures pour protéger la population et l’écosystème. Toutefois, l’OMM reconnaît que chaque période d’El Niño n’est pas identique et qu’il est difficile d’établir avec précision s’il y aura les mêmes phénomènes climatiques comme en 2009 et 2015, bien que la hausse des températures soit une certitude.

Les stations météorologiques de cette partie de l’océan Indien, apprend-on, n’ont pas encore établi si les Mascareignes et les pays avoisinants seront affectés par des périodes pluvieuses ou pas avec des cyclones. Elles doivent attendre la confirmation de certaines tendances météorologiques dans l’océan Indien pour faire leurs prévisions concernant la pluie. Une de ces données est l’Indian Ocean Dipole (IOD), que certains considèrent comme un «mini El Niño de l’océan Indien». L’IOD est plus précisément la variation de température de la mer entre l’Afrique de l’Est et dans la région d’Indonésie/Australie.

Le phénomène El Niño

El Niño est un phénomène qui se produit tous les deux à sept ans. L’Est et le centre de l’océan Pacifique deviennent anormalement chauds. Associé aux activités humaines qui engendrent le réchauffement climatique, El Niño perturbe le courant marin tout comme le mouvement des vents. Les conséquences varient pour chaque région. Il y a d’abord une hausse de température mondiale. Quelques pays peuvent être affectés par la sécheresse et d’autres pourraient subir des inondations. L’industrie de la pêche est également affectée. Les deux derniers El Niño remontent à 1997-1998 et 2015-2016.

Pravind Jugnauth en Inde: Changement climatique et prières…

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a pris la parole lors du sommet du G20, qui s’est tenu pendant le week-end en Inde. Il a fait une demande pour revoir les systèmes de financement pour mettre en place les mesures d’adaptation face au changement climatique. Il a aussi exprimé sa satisfaction sur le thème choisi pour ce sommet, qui est le changement climatique. Le chef du gouvernement ne s’est pas contenté de participer au G20. Il a fait le détour pour une étape plus spirituelle. Après le matériel et la requête de Pravind Jugnauth pour le paiement du fonds de compensation aux pays les plus vulnérables au changement climatique, à New Delhi, place au religieux, hier, à Varanasi (Uttar Pradesh) : un «puja» au temple Kashi Vishwanath et les rites de Ganga Aarti au Dashashwamedh Ghat.