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Se planter

27 novembre 2022, 11:00

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Kiprixlalo Sungood est catégorique. Les Mauriciens sont de plus en plus nombreux à se mettre au jardinage. «Je ne vous raconte pas de salade. Les planteurs ont la fraise», assure le président de la Toukalité planters association.

Nous sommes allés à la rencontre des membres du Groupe d’intervention des planteurs mauriciens (GIPM) et de ceux de la Special Sousou Team (SST), qui font le buzz sur Facebook mais aussi les choux gras de la presse actuellement, en raison de leurs belles récoltes.

Parmi eux, Astik Jagl’ail et ses collègues. Affairés dans leurs champs, certains ont une casquette vissée sur la tête, d’autres ont enfilé une cagoule. «Pou kasiet figir, pou pa brilé ar soley sa», commente un des planteurs. Tout en plongeant la main dans sa poche, un sac banane lui entourant la taille, celui que ses amis surnomment affectueusement Bhai Louké en extrait une poignée de poudre blanche. «Ce sont des pesticides pour piéger les parasites», confie-t-il en se baladant entre une armada de pe-tsaï.

Nos agriculteurs en herbe proposent en outre des légumes, des OGM plus précisément, qu’on ne trouve nulle part ailleurs. On remarque ainsi des Jolicoeur demoiselle ou encore des Pruneaux Lorette. Au beau milieu de la visite, Astik Jagl’ail s’arrête, son visage affiche un air amer, margozesque. Au loin, le coassement d’un crapaud fend le silence ; à en croire son timbre, il appartient sans doute à l’espèce appelée Polico. Notre homme se laisse aller à la confidence. «Certains jaloux, sans doute pour pimenter leur vie morose, nous accusent d’utiliser trop de produits chimiques à tout bout de champ. On entend toutes sortes de choses sur nous», lâche-t-il, mi-figue mi-raisin.

Qu’importe les critiques, le patron de la SST, de même que celui du GIPM, assurent qu’ils continueront leur travail, qu’ils ne cesseront pas de planter pour autant. Avec une telle envie, une telle passion, une telle patate, on ne voit pas comment ils pourraient se planter.