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Naufrages: les Mauriciens font preuve de solidarité sociale

18 septembre 2020, 21:15

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Naufrages: les Mauriciens font preuve de solidarité sociale

Avec le drame survenu à Pointe-d’Esny, plusieurs familles de la côte sud-est se retrouvent dans la tourmente. Depuis plus d’un mois, ceux qui gagnaient leur vie de la mer n’ont pas eu d’autre choix que de suspendre leurs activités. Mais, outre les problèmes financiers, certains vivent désormais avec des problèmes de santé et psycho- logiques. Par conséquent, leur peine a fait réagir beaucoup de Mauriciens, dont des partis politiques et des travailleurs sociaux, qui se mobilisent pour leur venir en aide.

Rezistans ek Alternativ est présent sur le terrain depuis l’échouement du Wakashio. S’il a au départ organisé une mobilisation pour la confection de bouées artisanales, il vient aussi en aide aux familles affectées. De plus, ses membres se chargent de leur procurer une assistance psychologique et médicale. «Des psychologues à titre volontaire étaient à la disposition des habitants du Sud-Est la semaine dernière», souligne Ashok Subron. Dès cette semaine, des dermatologues prêteront main-forte. «Beaucoup de gens qui se sont portés volontaires pour nettoyer le lagon se plaignaient de problèmes de santé, surtout au niveau de la peau. Ils pourront consulter ces médecins», ajoute Ashok Subron.

Après avoir été sur le terrain durant le confinement, le groupe social Mahebourg Volunteers a souhaité encore une fois assister les habitants de leur région. Même s’ils sont engagés dans divers autres projets, le groupe social ne néglige pas pour autant sa localité. Dès le début de la catastrophe, ses membres étaient sur le terrain pour le nettoyage mais aussi pour fournir le matériel requis, tels que bottes et gants. Tout comme le groupe de plaisanciers, ils distribuent actuellement des food packs aux familles dans le besoin. «Nous distribuons ces food packs spécialement aux pêcheurs qui ne sont pas enregistrés auprès du ministère de la Pêche et qui ne reçoivent pas d’allocation mensuelle», relate un membre du groupe, Vinesh Kunnee.

Il souligne également qu’ils reçoivent 200 à 300 demandes par jour mais ils doivent s’occuper des cas les plus méritants. Ils rencontrent aussi les familles de la région pour connaître leurs autres besoins. «Cela nous arrive de distribuer du matériel scolaire ou des couches pour les personnes âgées. Tout comme durant le confinement, nous ne nous limitons pas uniquement à distribuer des denrées mais nous aidons aussi ces familles à s’autonomiser. Par exemple, si nous voyons qu’elles ont une grande cour, nous leur apprenons à cultiver ou nous aidons certains à trouver du travail», explique-t-il.

Des plaisanciers se sont aussi regroupés sous le nom de «Groupement de Plaisanciers» pour se charger de la distribution de denrées. Grains secs, boîtes de conserve, légumes et autres aliments sont distribués a plus de 75 familles par jour. «Nous nous chargeons d’aider principalement les pêcheurs et les skippers», soutient Tony Apollon, membre du groupe (voir interview). «Afin d’éviter du désordre lors de la distribution, nous donnons aux familles une carte numérotée et l’heure du rendez-vous pour venir récupérer les dons tour à tour.»

Lasanble Solider Mahebourg dresse une liste de revendications

<p>La lutte continue pour Lasanble Solider Mahebourg SidEst et le mouvement Konversasion Solider. Après concertation, ils ont dressé une liste de doléances qui sera remise à l&rsquo;État et qui a été communiquée à la presse, hier. Lasanble Solider Mahebourg SidEst réclame l&rsquo;introduction d&rsquo;un survival scheme, avec un paiement mensuel de plus de Rs 15 000 et un moratoire sur les prêts des familles dont la vie économique dépend du lagon. À cela, s&rsquo;ajoute une exemption provisoire des frais d&rsquo;utilité publique, comme l&rsquo;électricité, l&rsquo;eau et l&rsquo;Internet. Il réclame aussi un comptoir spécial au Mahébourg Waterfront et dans les hôpitaux de la région pour fournir une assistance médicale et psychologique aux habitants ainsi que l&rsquo;installation d&rsquo;une aire de jeux pour les enfants dont le seul loisir était le lagon.</p>

<p>Le mouvement donne deux semaines aux autorités pour agir. Après avoir campé durant 43 jours au Mahébourg Waterfront, Lasanble Solider Mahebourg SidEst annonce quitter les lieux. Dès la fin de la conférence de presse, ils ont ainsi plié la tente faisant office de point de rencontre depuis le déversement d&rsquo;huile d&rsquo;août dernier. &laquo;Ce furent les jours les plus merveilleux de notre vie&raquo;, a souligné Ashok Subron. Le mouvement va aménager un nouvel espace à Mahébourg pour continuer à rencontrer les habitants. Il a tenu à féliciter les Mauriciens présents à la marche citoyenne, samedi dernier. &laquo;Nous avons remarqué qu&rsquo;il y avait beaucoup de jeunes parents sur place. Cela prouve qu&rsquo;ils sont inquiets pour leur avenir et celui de leurs enfants.&raquo; Selon leur estimation, plus de 80 000 Mauriciens s&rsquo;étaient déplacés &laquo;Le mauricianisme a rejailli dans toute sa splendeur&raquo;, a-t-il conclu.</p>