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Ramgoolam : «Le Best Loser System ne peut pas être conservé tel qu’il est»

20 mars 2014, 00:50

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Ramgoolam : «Le Best Loser System ne peut pas être conservé tel qu’il est»

 

La question était sur toutes les lèvres : la réforme électorale proposée par le gouvernement annulera-t-elle l’obligation de déclaration d’appartenance ethnique dans le cadre des élections. Oui, répond Navin Ramgoolam lors de la présentation du Livre blanc sur la réforme électorale ce lundi 24 mars. Il précise, en même temps, que le Best Loser System ne disparaît pas mais se présentera sous une nouvelle forme.  
 
«On ne peut pas garder le système tel qu’il est», a expliqué le Premier ministre, Navin Ramgoolam. Il a ajouté que le pays se base sur le recensement effectué en 1972 pour ce faire. Or, celui-ci ne reflète pas la réalité. Donc, a-t-il expliqué, deux solutions se dessinent : soit refaire le recensement, ce que le PM a éliminé d’office, soit, réformer le système, une solution retenue. 
 
C’est en prenant beaucoup de précautions que le PM a présenté les quelques propositions sur le réforme électorale, en mettant notamment l’accent sur notre nation arc-en-ciel, en soutenant que nous devons avant tout nous sentir Mauriciens. «46 ans après l’Indépendance, c’est l’heure de nous identifier en tant que Mauriciens», a-t-il ajouté.
 
Sur certaines questions, il n’y aura pas de débat, a soutenu Navin Ramgoolam. Ainsi, ce qui est clair c’est que le système de First Past The Post ne changera pas. L’on ne touchera pas non plus à la délimitation des circonscriptions. Car «si on touche aux boundaries, cela entraînera plein de complications».

 

La représentation proportionnelle

 
Autre accord : qu’il faudrait inclure une dose de représentation proportionnelle dans le système électoral. Reste à déterminer la manière de le faire. Pour qu'un parti ait droit aux sièges PR, il doit d'abord obtenir au moins 10 % des suffrages exprimés au niveau national. «Le danger si on baisse, on peut voir des parties extrémistes qui peuvent être élus», prévient Navin Ramgoolam. 
 
Quant au nombre, le rapport Sachs avait proposé une Party List fermée contenant 30 noms. Et le rapport Sithanen, 20, a relevé le Premier ministre.  «Plus nous augmentons le nombre, plus nous augmentons le risque d’aller vers un gouvernement instable», a-t-il prévenu. Il a, du reste, à plusieurs reprises insisté sur le fait qu’il faut d’abord ne pas déstabiliser le gouvernement qui sera élu, pour que celui-ci puisse gouverner en paix. Ainsi, il faudrait au moins 16, conclut-il. Mais, «nous restons ouverts à la discussion».
 

La représentativité des femmes

 
Navin Ramgoolam a expliqué qu’il faudrait au moins 1/3 de femmes, et dans la circonscription et sur la liste des partis. 
 

Un système de Wasted Votes

 
Une proposition de Rama Sithanen est également retenue. Ce dernier avait innové dans le calcul utilisé pour choisir les candidats de la Party List. Plutôt que de se baser sur le pourcentage total de votes, il propose de ne compter que les votes obtenus par les candidats non élus. C’est ce qu’il appelle les Wasted Votes. Le but est de ne pas prendre en considération une seconde fois les votes obtenus par les candidats élus au FPTP et d’assurer une meilleure stabilité en donnant une majorité confortable que le PR risquerait, selon lui, de compromettre. «La meilleure solution, c’est ce que Rama Sithanen a suggéré», a soutenu Navin Ramgoolam.
 

Double candidature

 
Il n’y a pas lieu d’imposer une limite sur la question de double candidature, a ajouté le Premier ministre, soit de se porter candidat à la fois dans une circonscription et sur la Party List. «Je pense que la double candidature est une bonne chose. Quel est le problème ?» double candidature : pas assez expliquée. 
 

Les transfuges

 
Il faut se protéger de ceux qui risquent de déstabiliser le gouvernement. C’est en substance ce qu’a indiqué Navin Ramgoolam en évoquant la question de transfuges. Selon Navin Ramgoolam, il faudra  revenir vers la Party List dans le cas de désistement, de mort, ou de transfugisme. 
 
Quant à la question du financement des partis politique et la réforme constitutionnelle, il a expliqué qu’il reviendra plus tard sur ces aspects. 
 
Et de terminer sa conférence de presse sur la déclaration que la présentation du Livre blanc, c’est une occasion de rassembler. «Le Best Loser System, c’est un système qui nous a servi, mais on ne peut pas continuer avec ce système là», a-t-il affirmé tout en prenant la peine de préciser que ce système n’est pas totalement aboli mais sera «subsume», comme l’avait recommandé le rapport Carcassonne. 
 
Et une promesse, «mo pou revinne devan zot», une fois que tous auront lu le Livre blanc et les propositions sur la réforme électorale. 
 

Des propositions avant le 5 mai

 
Il a aussi annoncé que les suggestions devront parvenir au gouvernement avant le 5 mai, soit quatre jours avant que la Cour suprême ne tranche concernant le challenge de Resistanz ek Alternative, quant à l’appartenance ethnique. Les contre-propositions peuvent être envoyées sur le mail suivant : electoralreform@mail.gov.mu