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Guy Narainsamy : «Une alliance PTr-MMM serait mieux pour le pays»

13 février 2014, 11:07

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Guy Narainsamy : «Une alliance PTr-MMM serait mieux pour le pays»

Le Parti travailliste (PTr) célèbre ses 78 ans le 23 février. Guy Narainsamy, 84 ans, un des plus vieux agents des rouges, vide son sac sur ce mouvement qui, au départ, luttait pour les travailleurs. Il dénonce les bourgeois à la barre du parti et estime que Paul Bérenger serait mieux aux côtés de Navin Ramgoolam pour les prochaines législatives.

 

Qu’est-ce que cela fait d’être le plus vieil agent travailliste ?

Je ne suis pas un agent… Je vis un apostolat avec la masse. Je suis un légionnaire qui ne s’arrête pas de marcher. Le véritable siège du parti c’est ici, dans mon atelier de réparation de tempo à la rue Bourbon, à Port-Louis. Non pas au bureau de deuil à la place Guy Rozemont. J’ai été membre du parti bien avant sir Seewoosagur Ramgoolam ou Renganaden Seeneevassen.

 

Le parti est celui de la masse ? C’est nouveau ça…

Oui. C’est malheureux de le dire. Le parti a été accaparé par des bourgeois. Les nouveaux venus ont tout fait pour casser les reins aux gens comme moi. Ils ne roulent qu’en limousine avec des vitres teintées. Ils sont coupés de la réalité. Des attentes de la masse.

Moi, je suis dans la rue. Tous les jours les gens m’interpellent. On discute de la situation du pays. J’en fais état quotidiennement au Dr Ramgoolam. C’est pour cela que je me fais un devoir de descendre à la rue Bourbon chaque matin.

 

C’est drôle que vous soyez toujours dans votre atelier. Ne dit-on pas que les agents travaillistes accaparent les terres de l’État ?

(En colère) Je suis bien comme je suis ! Au moins, je ne suis redevable à personne. J’ai déjà dit à ma femme de n’alerter aucun de ces imbéciles si j’arrive à mourir demain.

J’ai dédié mon adolescence et toute ma vie d’adulte au parti. C’est un choix. Je n’attends rien de lui. Je suis né pauvre, je mourrai pauvre.

 

N’est-ce pas le fils votre bon camarade Comra Singaravelloo qui vient de bénéficier d’un terrain de l’État à Albion ?

Pa koz sa ar moi ! Je suis devenu un fidèle du parti à l’âge de 14 ans. On était à sept dans la famille et papa ne pouvait nous payer l’école. J’ai été plongé dans l’enfer du travail. Ce n’était pas facile à l’époque. Nu ti pe subir. Je me suis retrouvé à coller des affiches pour Guy Rozemont.

J’avais 17 ans quand j’ai rencontré le père Henri Souchon, paix à son âme. Il m’a fait comprendre que quand on vient en aide à autrui, l’on ne doit pas s’attendre à des récompenses. Seule la satisfaction du travail bien fait compte.

 

Qu’avez-vous appris de Guy Rozemont ?

Il m’a aidé, ainsi que d’autres jeunes de l’époque, à devenir quelqu’un. Il nous a guidés dans notre formation.

 

Qu’est-ce qui a changé dans le parti depuis vos 14 ans ?

Avant, le parti nous inculquaitdes valeurs et l’amour du prochain.Depuis l’arrivée des bourgeois, toutcela a disparu. Couma ou lev la tet, zotcoup ou la tet.

 

Vous êtes connu pour vos reproches au Premier ministre. Quels en sont les derniers que vous lui avez faits ?

Je ne suis pas son épouse. Je n’ai aucun reproche à lui faire. Je ne fais que des constats. Récemment, je lui ai dit que nous vivions des moments difficiles, si ce n’est infernaux. La situation de l’ordre et de la paix s’est grandement détériorée.

On a peur pour nos mères, nos soeurs, nos femmes et nos filles dès qu’on quitte notre domicile. L’on ne sait pas ce qui peut arriver en notre absence. Ça agresse, ça vole et ça tue de partout.

Le pire est que les agresseurs et les criminels sont logés, nourris et blanchis. Il y a un enfant de sept ans qui vient de mourir. Son agresseur sera condamné à 20 ans de prison et les amis du petit paieront pour entretenir ce gars-là. Moi je dis qu’il faut le pendre haut et court.

 

Vous êtes donc pour la peine de mort ?

Avec tout ce qui se passe ? Oui. Tout crime mérite un châtiment exemplaire. Là, je vous dirai que je regrette un homme comme sir Anerood Jugnauth… Avec lui, buku ti pou apandan kouma baba kalbas

 

Vous préférez SAJ à Navin Ramgoolam… Vous êtes sûr que vous êtes toujours au Parti travailliste ?

Je le suis toujours. Cela ne m’empêche pas d’avoir de l’admiration pour sir Anerood. Quand il a une décision à prendre, il ne va pas tergiverser…

 

Vous faites une juxtaposition entre lui et votre leader bien-aimé là…

Navin Ramgoolam a bon coeur. Comme son père. Il est émotionnel. Il hésite à prendre certaines décisions afin de ne froisser personne. D’où des concessions. Il faut des gens de la trempe de sir Anerood à ses côtés.

 

De mieux en mieux. Vous militez pour une alliance rougeblanc?

Pas du tout. Je penche plutôt pour le mauve. On ne pourra gagner seul. Ce serait la meilleure chose qui puisse arriver au pays.

 

Oui, Bérenger réagit plus vite que Ramgoolam. C’est cela ?

J’ai beaucoup de respect pour Paul Bérenger. C’est un homme franc qui sait accélérer les choses quand il le faut. Il a bouleversé Maurice et le parti... Il est complémentaire à Ramgoolam.

 

Qu’est-ce qui manque à Ramgoolam ?

Il a ramassé trop de couillons. Ne me demandez pas qui ils sont. C’est lui le capitaine. Il sait quoi faire pour diriger le navire.

 

Trop d’imbéciles peuvent mener le navire à sa perte…

Ce n’était pas l’avis de sir Seewoosagur. Une fois, il avait nommé trois ministres qui n’étaient pas des lumières. Quand je lui ai demandé ce qui lui était passé par la tête, il m’a dit «Guy, au moins ces gars là ne vont pas me trahir». Li dir moi au moin la mo trankill papa

 

Vous n’avez pas prononcé le nom de Xavier-Luc Duval une seule fois…

(Injures)… Je me fous de lui et de son parti. Après tout ce que Ramgoolam a fait pour lui, il ose lui faire du chantage ? On ne peut s’attendre à mieux d’un homme qui a publiquement dit qu’il avait honte de porter le nom de son père…

 

Ramgoolam à la retraite, qui pourrait prendre sa relève ?

Il y a Arvin Boolell. Il est toujours resté proche de la masse. Il n’y a pas d’autre comme lui. Nita Deerpalsing est une valeur sûre. Avec la nouvelle génération, certaines choses vont changer, l’on ne s’accrochera pas à un Premier ministre vaish.

 

Changeons de registre. Vous avez suivi l’affaire François Hollande…

(Hésitant) C’est un peu délicat pour moi de discuter de ces choses-là. Un homme qui tombe amoureux d’une autre femme, cela peut arriver à n’importe qui…

 

À Maurice aussi…

Depuis la nuit des temps, les liaisons amoureuses ont existé. C’est comme ça. Des fois ce n’est pas l’homme qui séduit la femme, c’est plutôt l’inverse.

Tout ce que je peux dire c’est que je suis triste pour le journaliste qui a révélé l’information sur François Hollande. C’est du voyeurisme ce qu’il a fait. Linn look par trou serrure…