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[Vidéo] France: 84 morts, de nombreux blessés, dans un attentat en pleine fête nationale

15 juillet 2016, 10:15

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[Vidéo] France: 84 morts, de nombreux blessés, dans un attentat en pleine fête nationale

La France frappée par un attentat en pleines célébrations de sa fête nationale: au moins 84 personnes ont été tuées jeudi soir, lorsqu'un camion a foncé sur la foule qui assistait à un feu d'artifice à Nice (sud-est).

Huit mois après les attaques jihadistes de novembre à Paris, qui avaient fait 130 morts, la France a replongé dans l'horreur avec des scènes effroyables sur la Promenade des Anglais, où flânent d'ordinaire les visiteurs, sous les palmiers, le long de la mer Méditerranée.

Alors que le feu d'artifice touchait à sa fin, un camion blanc a foncé à pleine vitesse dans la foule, qui rassemblait des milliers de personnes dont de nombreux étrangers, et renversé tous ceux qui se trouvaient sur son chemin sur près de deux kilomètres.

Selon un nouveau bilan des autorités, 84 personnes, dont des enfants, ont été tuées et des dizaines blessées, dont 18 se trouvaient toujours «entre la vie et la mort».

Le «caractère terroriste» de l'attaque, qui n'a pas été revendiquée, «ne peut être nié», a déclaré le président François Hollande dans une allocution télévisée en pleine nuit.

Le chef de l'Etat est attendu à Nice vendredi en compagnie du Premier ministre Manuel Valls, qui a fait part de son «immense douleur».

La fête a viré à la panique. «C'était le chaos absolu», «des gens hurlaient», a décrit un journaliste de l'AFP, Robert Holloway, qui assistait aux festivités du 14 juillet dans cette ville de la Côte d'Azur.

«Nous avons vu des gens touchés et des débris voler partout», a-t-il raconté, ajoutant qu'il avait très vite compris, «qu'un camion de cette taille avec une trajectoire en ligne droite» ne pouvait être qu'un "acte totalement délibéré".

«Il régnait une grande confusion», a témoigné sur l'Australian Broadcasting Corporation Emily Watkins, une Australienne présente à quelques dizaines de mètres du camion au moment de l'attaque.

«Les gens couraient vers nous et sans vraiment savoir ce qu'il se passait, on s'est retournés et on s'est mis à courir aussi», a-t-elle poursuivi. «Les gens trébuchaient, essayaient de rentrer dans les hôtels, les restaurants, les parkings, partout où ils pouvaient éviter d'être dans la rue».

Grenade inopérante et armes factices 

A l'issue de sa course folle, le conducteur du camion a été abattu par les forces de l'ordre, après avoir commencé à tirer en direction de la police, selon des sources concordantes.

«Ils (les policiers, ndlr) l'ont abattu et sa tête dépassait de la fenêtre» du véhicule, a expliqué un témoin nommé Nader, dans un anglais approximatif, à la chaîne BFMTV.

Selon une source proche des enquêteurs, une grenade «inopérante» et des "armes longues factices" ont été retrouvées à bord du camion de 19 tonnes, ainsi que des papiers d'identité au nom d'un Franco-Tunisien de 31 ans. Mais l'identification formelle du chauffeur n'avait toujours pas été confirmée à l'aube vendredi.

Au milieu de la nuit, les rues s'étaient totalement vidées, à l'exception des ambulances, militaires et autres policiers déployés. Des corps jonchaient le sol, souvent recouverts d'un simple drap.

Un calme mortel s'est emparé de la ville, dont la population a été invitée à rester chez elle. La promenade des Anglais a été fermée «pour une durée indéterminée», a annoncé la préfecture.

Près d'un centre de soutien psychologique, une journaliste de la chaîne BFM TV a entendu un adolescent hurler "pourquoi ? pourquoi ce soir ? pourquoi ma famille ?"

Barbare et lâche

A Paris, le président Hollande a annoncé une prolongation pour trois mois supplémentaires de l'état d'urgence, qui devait prendre fin dans quinze jours. Ce régime d'exception, décrété dans la foulée des attentats du 13 novembre, autorise les perquisitions sans le contrôle d'un juge et l'assignation à résidence de suspects.

Il a également annoncé le recours à des citoyens réservistes pour seconder les policiers et les gendarmes, notamment dans le «contrôle aux frontières».

L'attaque, la plus importante commise en Europe depuis les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et du 22 mars 2016 à Bruxelles, a suscité une vague d'indignation dans le monde. L'ONU a condamné un acte «barbare et lâche» et le président américain Barack Obama «une horrible attaque terroriste».

En France, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a lui aussi condamné avec «la plus grande vigueur» l'attentat.

Frappée deux fois l'an dernier par des attentats jihadistes sans précédent (17 morts les 7, 8 et 9 janvier et 130 morts le 13 novembre), la France vivait depuis dans la crainte de nouvelles attaques en dépit d'un dispositif sécuritaire drastiquement renforcé.

Le groupe Etat islamique (EI), qui perd du terrain en Irak et en Syrie où il a proclamé un califat en 2014, a menacé régulièrement le pays de représailles pour sa participation à la coalition militaire internationale dans ces deux pays.

«Rien ne nous fera céder dans notre volonté de lutter contre le terrorisme et nous allons encore renforcer nos actions en Syrie comme en Irak», a assuré le président Hollande.

Depuis plus d'un an, plusieurs projets d'attentat ont été déjoués en France mais de nouvelles attaques étaient notamment craintes à l'occasion de l'Euro de football, qui s'est terminé dimanche sans incident.