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Serenity: un nouveau bateau de pêche dans les eaux mauriciennes

27 juin 2014, 20:00

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Serenity: un nouveau bateau de pêche dans les eaux mauriciennes

A l’heure où ils sont de plus en plus nombreux à souligner que les pêcheurs manquent d’équipement, voici une étape positive franchie par le  Mouvement pour l’autosuffisance alimentaire. La consommation de poissons est appelée à croître jusqu’à 20 000 tonnes d’ici quelques années, contre 9 000 tonnes actuellement. C’est, du moins, ce qu’estime Eric Mungur, directeur du Mouvement pour l’autosuffisance alimentaire (MAA), qui participait, jeudi 26 juin, à l’inauguration du bateau de pêche Serenity. L’objectif est d’atteindre l’autosuffisance en matière de production de poissons.

 

«Depuis ces dernières années, on ne produit que 30 % à 40 % de notre consommation de poissons. Ce bateau de pêche nous permettra d’accroître notre production par 9 à 10 fois», indique A.K. Hoolass, secrétaire permanent au ministère de l’Agro-industrie. Le Serenity effectuera également des recherches pour le ministère de la Pêche, selon Eric Mungur.

 

La construction de Serenity au Sri Lanka, par la MED Fishing Cooperative Society avec l’aide de la MAA, a été financée par le Food Security Fund. La société coopérative, présidée par Mohamedally Lallmamode, regroupe douze pêcheurs artisanaux. Basés à Bain-des-Dames, ces derniers gagnent leur vie grâce à quatre bateaux. «Avec le temps, la pêche est devenue difficile dans nos eaux. Vu qu’il y a une abondance de poissons à St-Brandon, on s’est dit pourquoi ne pas s’y rendre. Mais pour cela, il nous fallait un autre bateau…» raconte le président de la société coopérative.

 

Un bateau coûtait alors environ Rs 3 millions, dit-il, une somme que la société coopérative n’avait pas. «On a fait des recherches pour savoir comment avoir un bateau. Et on est tombé sur un chantier naval basé au Sri Lanka. Deux d’entre nous s’y sommes rendus. Le prix nous paraissant convenable, on a passé notre commande. C’était en 2010», souligne Mohamedally Lallmamode.

 

Alors que la fabrication d’un bateau de pêche prend généralement huit mois, le leur demandera environ trois ans en raison de quelques problèmes. Les pêcheurs ne baisseront pas les bras et tour à tour, ils se rendront au Sri Lanka pour s’enquérir de la construction. Le Serenity est finalement arrivé à Maurice le 15 décembre.

 

«Je veux montrer aux pêcheurs quelles ouvertures ils ont. Je suis disposé à les aider dans leurs démarches pour avoir leur bateau de pêche», indique Mohamedally Lallmamode. Le projet de la société coopérative est d’avoir une flotte de bateaux de pêche mauriciens «afin de pouvoir exploiter nos eaux au lieu de donner le permis aux étrangers pour en faire autant. On veut développer la pêche locale et apporter du poisson aux Mauriciens».

 

Si la capacité du bateau est de 13 tonnes, les pêcheurs espèrent rapporter cinq à six tonnes de poissons lors de leurs premières expéditions. «Avec quatre tonnes de poissons seulement, une expédition devient rentable», explique Éric Mungur.

 

Serenity est équipé de tous les instruments de navigation, de communication et qui servent à localiser les poissons. L’équipage fera au minimum un voyage par mois, chaque sortie durant dix à 12 jours. Au fil du temps, il est prévu d’apporter des améliorations au bateau, comme un système hydraulique.